Ghostbusters World !
Fiche
Titre | S.O.S. Fantômes |
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Réalisateur | Paul Feig |
Scénaristes | Katie Dippold, Paul Feig |
Acteurs | Kristen Wiig, Melissa McCarthy, Kate McKinnon, Leslie Jones, Neil Casey, Chris Hemsworth |
Titre original | Ghostbusters | Date de sortie | 10 / 08 / 2016 |
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Pays | États-Unis | Budget | 144 000 000 $ |
Genre | Action, Comédie, Fantastique, Science fiction | Durée | 1h 56 |
S.O.S. Fantômes est de retour, revisité et dynamisé avec un casting féminin et de tout nouveaux personnages plus hilarants les uns que les autres. Trente ans après le raz-de-marée planétaire du premier film, le réalisateur Paul Feig nous offre sa vision rafraîchissante et ultra vitaminée de la comédie surnaturelle, avec la complicité de certaines des personnalités les plus drôles du cinéma actuel : Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon, Leslie Jones et Chris Hemsworth. Les fantômes n’ont qu’à bien se tenir ! |
Critique
Si on peut voir d’un mauvais œil ces remakes et reboots semblant sortir à la pelle, ce n’est certainement pas celui de S.O.S. Fantômes qui me semble le plus à critiquer. D’un, parce que l’univers est suffisamment riche pour mériter de faire l’objet de plus de deux films. De deux, parce que l’équipe créative derrière le projet envoie du rêve. De trois, parce qu’il prend des vrais risques.
Un bashing plus trash que l’avis de la presse à propos du DCEU
Avant de commencer la critique, je voulais placer un mot concernant ces horribles attaques que le projet a subies. J’ai rarement vu une telle volonté d’enterrer un reboot, d’autant plus qu’elle est incroyablement machiste. Ok, je peux comprendre que certains soient énervés de voir un pan de leur jeunesse être rebooté, mais péter les plombs et devenir incroyablement vulgaires sous prétexte que ce sont des femmes au lieu d’hommes. Ma tolérance à la connerie humaine s’arrête là.
Déjà, les mecs (je n’inclus pas les femmes dans le lot, car beaucoup d’entre elles ne l’ont pas fait) ont voté en masse 1/10 sur le site Imdb afin de faire chuter la moyenne (ce qui explique la mauvaise note de 5,5/10) et je ne parle même pas du nombre de pouces rouges pour la bande-annonce sur Youtube. Ça va trop loin quand on voit que l’une des membres du nouveau quatuor, l’actrice Leslie Jones a quitté Twitter, car elle ne pouvait plus supporter les attaques racistes et sexistes dont elle faisait l’objet. En tout cas, ça illustre bien un des grands maux de la société actuelle et il est triste de constater qu’il reste encore du boulot…
Le vibrant hommage aux anciens
Quoiqu’il en soit, Paul Feig en a profité pour tourner en dérision ces critiques dans son film. Avec brio. En parallèle, son S.O.S. Fantômes est une franche réussite qui, contrairement à ce que certains esprits étroits semblent être persuadés, rend hommage aux deux épisodes précédents. Déjà, le côté remake est absent hormis sur certaines scènes, mais c’est amplement tourné en dérision pour comprendre qu’il s’agit d’un clin d’œil.
Même si on part sur un New-York qui n’a jamais connu les chasseurs de fantômes, ni même les fantômes tout court, l’intrigue est totalement nouvelle. C’est mon premier reproche que j’adresse au projet, pourquoi ne pas avoir conservé l’historique ? Mais d’un autre côté, ce serait rater les splendides caméos des anciens membres du casting, Egon Spengler (Harold Ramis) compris. Du coup, je prends cette critique, je la mets dans la corbeille et je vide cette dernière.
Autre regret, un vilain pas terrible. On est bien loin de Gozer, le méchant du premier, ou de Vigo la Tristesse de Moldavie, l’antagoniste du second. Dernière remarque négative, avoir eu recours à des couleurs fluo pour composer les halos des fantômes rendus du coup bien moins inquiétants.
Une franchise repartie sur des bons rails
Mes critiques pour ce nouveau S.O.S. Fantômes s’arrêtent là tant le reste fait plaisir. Sans surprise (on est bien chez Feig), c’est très drôle avec un beau rythme au niveau des blagues (on rigole du début jusqu’à la fin sans réel temps mort). Le casting est impeccable avec une bonne dynamique de groupe entre les filles. Kristen Wiig et Melissa McCarthy sont fidèles à elles-mêmes. Divertissantes et charismatiques, elles permettent aussi au projet de développer un joli petit instant d’émotion durant le climax. Leslie Jones prend le relais d’Ernie Hudson tout en réinventant le rôle grâce à son style atypique. Ma préféré reste Kate McKinnon. Franchement, elle n’a pas beaucoup de dialogues, mais est totalement fascinante par son style et son jeu physique (impossible de ne pas la remarquer, même quand elle est en arrière-plan en mode figurant). Rarement vu ça. Et quel monologue final aussi.
Toutefois, la vraie star du show, et contre toute attente, est Chris Hemsworth dans le rôle de la secrétaire godiche. Que ça fait du bien de voir le rôle cliché des films des années 80/90 être tenu par un homme. Surtout en voyant Erin Gilbert, le personnage de Wiig, essayer de le draguer tel un Bill Murray.
Niveau action, le long-métrage tient ses promesses en ne reniant pas ce qui faisait le charme de l’original : des fantômes faisant un peu flipper. Dès l’ouverture, cette cuvée 2016 de S.O.S. Fantômes prouve qu’elle tient à perpétuer la tradition en installant des esprits frappeurs mémorables. Le climax est un bon moment, même si la traditionnelle séquence de combat est quelque peu gâché par un fond vert trop voyant. Ça n’empêche pas un morceau de bravoure sympathique de la part de Jillian Holtzmann (Kate McKinnon) dont le superbe léchage de pistolet m’a un peu vraiment émoustillé.
PS : fans des anciens S.O.S. Fantômes, ne manquez surtout la scène post-générique digne un Marvel.
Par Christophe Menat bien chaud pour une suite, le 8 août 2016.
Conclusion
Malgré un bashing allant encore plus loin que pour un film DC, ce S.O.S. Fantômes est une belle réussite. Rendant hommage à ses prédécesseurs via de nombreux clins d’œil et de caméos, ce reboot offre suffisamment d’originalité, d’humour et d’action pour qu’il soit considéré comme un épisode à part entière de la franchise. Jusqu’ici, mon blockbuster préféré de l’été (bon d’accord, la concurrence n’était pas rude).
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7/10 |