Critique : Rebel Moon – Partie 1 : Enfant du feu

Rebel Moon…

Alors que son DCEU est officiellement mort avec la sortie du deuxième opus des aventures du biker Aquaman (véridique, allez voir le film si vous ne me croyez pas), Zack Snyder est passé à autre chose et vise à mettre en place un autre univers tout aussi ambitieux. Son Star Warsverse.

Il y a bien longtemps, dans une galaxie éloignée, très éloignée…

Pour l’anecdote, Rebel Moon était à l’origine conçu comme un film Star Wars et avait même été pitché à Lucasfilm suite à son rachat par Disney. J’imagine alors que c’était dans l’idée de rebooter la saga vu les similarités entre le long-métrage de Zack Snyder et le premier Star Wars, Un Nouvel espoir. En même temps, ce dernier était inspiré par Les 7 Samouraïs (1954) d’Akira Kurosawa. Si le premier épisode de Star Wars s’inspirait également d’un autre film de Kurosawa, La forteresse cachée (1958), Zack Snyder va chercher ailleurs pour remplir les trous. Par exemple, chez Warhammer 40 000 et Avatar.

En l’état, on pourrait même dire que Rebel Moon – Partie 1 : Enfant du feu est bien plus proche des 7 Samouraïs que l’était La Guerre des Étoiles avec cette idée de défendre un village en allant recruter des guerriers pour repousser le méchant venu piller les récoltes. Rebel Moon est d’ailleurs construit de la même manière que le chef d’œuvre de Kurosawa. Avec une grosse différence. Le final. Les 7 Samouraïs finissait sur une bataille incroyablement jouissive à suivre tandis que la première partie de Rebel Moon se finit sur un pétard mouillé.

Une œuvre nous venant des années 90

Mais bon, je vais un peu vite là. Je rembobine pour revenir au début. L’ouverture. Ça a été mon premier choc. Ciel, que c’est laid ! Les images numériques semblent venir d’un autre âge. Des années 90. Madeleine de Proust mise à part, j’ai eu l’impression de regarder un fanfilm plutôt qu’un blockbuster. Iron Sky (2012) est un exemple me venant en tête. Malheureusement, cette introduction n’est pas une exception. Tout fait daté, de bout en bout.

Heureusement, Snyder arrive toujours à fabriquer des beaux plans avec sa spéciale « image au ralenti à la limite d’être arrêtée ». Par contre, il n’aura pas réussi, à mon goût, à offrir des scènes d’action excitantes.

La seule chose réellement notable à mon goût dans Rebel Moon, c’est sa galerie de personnages au look plutôt réussi, à défaut d’être original. Au passage, je n’ai pas reconnu l’honni Ray « Cyborg » Fisher (merci la fiche du film). Le problème, c’est leur caractérisation très sommaire. Heureusement, on a l’héroïne et son background plutôt bandant. Les récits de son passé sont, de loin, mes passages préférés. Quoiqu’il en soit, si on enlève l’héroïne de l’équation, y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Encore moins, au niveau des méchants, avec un duo Dark Vador / L’Empereur de chez Wish.

En attendant (pas) la Snyder Cut

Le plus curieux, c’est d’apprendre qu’il y aura une version longue classée R (le film est actuellement PG-13). Là, on est clairement sur du pastiche marketing. La marque Zack Snyder est devenue une véritable caricature d’elle-même. Non mais sérieusement, faire une version longue d’un film sorti directement en VOD ? Le pire, c’est qu’en l’état, je ne suis pas sûr qu’il y aura beaucoup de monde pour la voir. En tout cas, pas moi. Déjà que je vais sûrement devoir me forcer à regarder la deuxième partie par principe.

Surtout, je ne vois pas en quoi cette version va gommer les faiblesses du scénario rempli de clichés et de répliques plates. Pour renouer avec le succès, je me permets humblement un conseil à Snyder. Arrêtez de vouloir tabler sur des scénarios originaux écrits de votre main pour revenir aux sources : adapter des auteurs.