Critique : Project X-Traction

Quand j’ai découvert Project X-Traction sur la page d’accueil de Netflix où il trône dans le Top 10, j’étais un peu étonné. Car en respirant à proximité de l’affiche, ça sentait fort le navet. Je me suis même demandé ce qu’il foutait sur Netflix au lieu de rejoindre le catalogue des nanars d’action d’Amazon Prime Video. Tu sais le genre de films où Bruce Willis vient faire une apparition d’une minute face à la caméra pour ensuite être doublé par un chauve (blanc, si le budget le permet) de dos pendant tout le reste du long-métrage.

Retrouvailles avec Jackie Chan

Comme je n’avais rien à regarder et une envie de me vider la tête tout en me faisant un petit kif de retrouver Jackie Chan que j’avais totalement perdu de vue. La dernière fois, c’était en 2010 pour Little Big Soldier. J’ai même cru qu’il avait arrêté sa carrière du coup, j’ai failli faire tomber mon portable quand j’ai vu sa filmographie. Le mec est toujours aussi prolifique.

Dommage qu’il n’ait pas été dans un Expendables. Pour l’anecdote que j’ai apprise après avoir vu Project X-Traction (et c’est loin d’être la seule), c’est que l’acteur légendaire était brouillé avec Sylvester Stallone depuis les années 90. Du coup, ce film devait être l’occasion d’une réconciliation entre les deux légendes du cinéma d’action. Finalement, Stallone a passé son tour et le catcheur John Cena a pris le relais. Si Jackie Chan ne sera pas de l’aventure Expendables, le réalisateur Scott Waugh en sera car il a réalisé Expendables 4 dont la sortie est prévue pour la rentrée.

Autre anecdote, alors qu’on peut se demander comment Waugh a pu trouver le temps pour réalisateur deux films d’action la même année. C’est tout simplement parce que Project X-Traction a été tourné en… 2018 ! Quand j’ai lu l’info, tout s’est éclairé. Voilà donc pourquoi je trouvais que John Cena avait pris un sacré coup de jeune depuis Fast & Furious X (2023).

Bref, tourné avec un budget confortable de 80 millions de dollars (où les deux stars ont tout de même croqué 20 millions), Project X-Traction avait la possibilité d’être un film d’action sympathique. Ce qui l’est, en définitive, à la manière des vieux Jackie Chan.

Deux films un un

Il faut tout de même passer par la case d’une première partie assez longuette (mention spéciale au passage de la présentation des logos des studios où j’ai cru n’en jamais voir la fin) où on comprend très vite que l’ambition de la mise en scène (Scott Waugh multiplie les effets sympathiques avec la caméra) ne colle pas avec le pauvre niveau des effets spéciaux. Bref, c’est souvent moche. Mad Max : Fury Road version Wish. Plus surprenant, par contre, est le ton demeurant assez sérieux alors que je m’attendais à de la déconne.

Je me disais alors que le temps allait être long et me demandait si ça valait la peine de continuer. La seule chose qui m’a fait tenir, c’est la réunion entre Jackie Chan et John Cena. J’ai bien fait, car à partir du moment où le duo se forme (assez tard, je trouve), le long-métrage devient meilleur tant l’alchimie entre les deux acteurs est palpable. Digne des meilleurs buddy movies des années 90 comme Tango & Cash, 48 Heures ou encore Rush Hour pour parler d’un film avec Jackie Chan).

Fury Hour

Les deux se balancent des vannes non-stop. Les scènes d’action deviennent fun à suivre comme les Jackie Chan de la grande époque, même si l’acteur est maintenant doublé pour les cascades les plus périlleuses. Il avait quand même la soixantaine bien entamée au moment du tournage. Pour couronner le tout, on a même droit au bêtisier iconique durant le générique de fin.

Ah oui, j’ai failli oublier de parler du méchant incarné par Pilou Asbæk. Comme d’habitude, le mec est génial en méchant classique. Un petit regret, tout de même, concernant son intrigue. À la base, j’ai cru qu’il allait amener une nuance de gris au niveau de l’histoire car son point de vue se défend puis finalement, c’est jeté aux oubliettes pour faire place à un buddy movie sans prise de tête. Donnant l’impression d’avoir eu 2 films en un.