Critique : Nosferatu

The Vampyr chaud lapin

Fiche

Titre Nosferatu Titre VO
Réalisateur Robert Eggers Scénariste Robert Eggers
Acteurs Lily-Rose Depp, Nicholas Hoult, Bill Skarsgård, Aaron Taylor-Johnson, Willem Dafoe, Emma Corrin, Ralph Ineson, Simon McBurney
Date de sortie25 / 12 / 2024 Durée2h 12
GenreFantastique, Horreur, Mystère Budget50 000 000 $

Nosferatu est une fable gothique, l’histoire d’une obsession entre une jeune femme tourmentée et le terrifiant vampire qui s’en est épris, avec toute l’horreur qu’elle va répandre dans son sillage.

Critique

Un de mes premiers traumatismes cinéphiles (le genre qui encourage le pipi au lit) est un court extrait du film Nosferatu le vampire (1922) de Friedrich Wilhelm Murnau où l’on voit Max Schreck dans la peau du comte Orlok se déplacer. Le côté vintage de la séquence renforçait cette impression qu’un véritable vampire avait été filmé à l’arrache. Bref, cela faisait partie de mes cauchemars récurrents, comme celui où un de mes voisins se transformait en Hulk et voulait me tuer. Celui-là, c’était après avoir vu un passage de la série L’Incroyable Hulk (1977-1982) avec Lou Ferrigno. Mais là, je skie hors-sujet.

Deux détails à noter concernant Nosferatu le vampire. Je n’ai jamais vu le film en entier (pourtant, il est disponible gratuitement). Ensuite, il s’agit bien d’une adaptation du Dracula de Bram Stoker. Mais comme la production du long-métrage de Murnau n’avait pas beaucoup d’argent, ils n’ont pas pris les droits. Ils ont pensé qu’en changeant les noms et quelques éléments de l’intrigue, cela passerait crème. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné car la veuve Stoker est parti en chasse (l’histoire ne dit pas si elle avait des pieux). Elle a intenté un procès qu’elle a gagné, ce qui a conduit à la destruction des copies du film. Sauf que certaines copies ont été cachées, ce qui a permis sa renaissance des dizaines d’années plus tard.

Le remake by Bob

Bref, on arrive en 2025, l’année où Robert Eggers sort le remake qu’il en a fait. Curieusement, il ne l’a pas appelé The Vampyr (pourtant, ça aurait collé parfaitement avec ses trois précédents longs-métrages, The Witch, The Lighthouse, The Northman)… Sûrement un coup de pression de l’équipe marketing. Parce que, mine de rien, il y a un budget de 50 millions de dollars. Et que le précédent film d’Eggers n’a pas marché des masses au box-office, en cumulant presque 70 millions de dollars pour un budget tournant entre 70 et 90 millions. C’est un choix clairement payant vu que Nosferatu cumule 137 millions au moment où j’écris ces lignes.

Pour ma part, je n’ai pas apprécié ce Nosferatu. Certes, l’image est splendide, comme toujours chez Eggers, mais qu’est-ce que c’est barbant ! Déjà, l’histoire est ultra connue, ce qui fait que les péripéties se déroulent quasiment sans surprise. Sans oublier le final ridicule. Mais c’est surtout le texte qui m’a gonflé. Les acteurs balancent des répliques impeccables, aux connotations théâtrales, même s’ils sont à deux doigts de la mort, ce qui ruine tout réalisme. Après, on peut parler de fable, mais bon…

Une étoile éteinte

Surtout, le film repose principalement sur les épaules de Lily-Rose Depp. Problème, je l’ai trouvée très mauvaise. Elle livre certes une séquence fascinante où on la voit comme « possédée », mais le reste du temps, j’ai eu l’impression de voir un personnage totalement déconnecté. Son jeu manque de réalisme, j’ai parfois eu l’impression qu’elle regardait les traces au sol ou qu’elle attendait un « go » derrière la caméra. En tout cas, il y a un véritable contraste entre la qualité de son jeu et celui des autres acteurs.

De toute façon, le tout manque cruellement d’émotions. C’est totalement désincarné. J’ai comme sensation que la qualité visuelle primait sur tout le reste, au point d’écraser les émotions, faisant que j’ai traversé le film ravi pour mes yeux, mais triste que mon cœur n’ait pas participé à l’aventure.

Notons tout de même le comte Orlok de Bill Skarsgård (je suis quand même venu pour Nosferatu). Sa performance n’est pas vraiment surprenante, vu qu’on l’a déjà vu dans la peau de Grippe-Sou. Mais elle a son efficacité. Même si la moustache m’a bien fait rire. Certes, cela permet une certaine fidélité car Dracula est décrit comme ayant une grosse moustache dans les romans. Mais cela semble tellement incongru. Il a un corps tombant en totale décrépitude, un début de calvitie avec des cheveux gras, mais une moustache impeccable.

Bref, je suis passé totalement à côté du film, manquant de m’endormir plusieurs fois (ce que la personne qui m’accompagnait a réussi).

Par se disant qu’Eggers, ce n’est pas pour lui.

Conclusion

Après The Northman, Robert Eggers livre un remake du chef-d’œuvre de Murnau, Nosferatu le vampire, sorti en 1922. Si visuellement, c’est absolument superbe, il est difficile pour moi d’en dire autant du reste, car l’histoire est sans surprise (en même temps, c’est un remake). Pire, elle est barbante, tandis que l’émotion est totalement absente et j’ai eu beaucoup de mal avec le jeu de Lily-Rose Depp, que j’ai trouvé mauvais.

+

  • Visuellement superbe

  • Histoire vu et revue
  • Aucune émotion
  • Lily-Rose Depp
4/10
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