Hutch est en vacances, mais pas les problèmes
Fiche
Titre | Nobody 2 | Titre VO | – |
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Réalisateur | Timo Tjahjanto | Scénaristes | Derek Kolstad, Aaron Rabin, Bob Odenkirk, Umair Aleem |
Acteurs | Bob Odenkirk, Connie Nielsen, John Ortiz, RZA, Colin Hanks, Christopher Lloyd, Sharon Stone | ||
Date de sortie | 13 / 08 / 2025 | Durée | 1h 29 |
Genre | Action, Comédie, Policier, Thriller | Budget | – |
Quatre ans après sa malencontreuse altercation avec la mafia russe, Hutch doit toujours 30 millions de dollars à la redoutable organisation et s’efforce de rembourser en enchainant sans répits les contrats d’une liste de criminels à abattre, aussi interminable qu’internationale.
Critique
Nobody, c’était le film sorti de nulle part (enfin, pas tant que ça : c’est quand même la boîte de prod de John Wick) qui avait réussi à surprendre tout le monde. Ce qui aurait pu n’être qu’un ersatz fauché du célèbre tueur à la retraite s’est révélé être un actionner efficace et drôle, porté par un Bob Odenkirk au sommet de son art. Le mec est très fort pour nous faire ressentir les humiliations quotidiennes d’un (faux) monsieur tout-le-monde, obligé de ravaler sa fierté jusqu’au moment où… boom.
Un boom jubilatoire servant de catharsis.
Je me demandais comment ils allaient réussir à recréer ce sentiment d’oppression et de frustration alors que Hutch est désormais un homme libéré. Réponse simple et maline : avec l’astuce de la dette et en impliquant davantage sa famille. Résultat : des vacances qui dégénèrent dans un coin paumé – Ploucville™, avec son fameux cliché de petite ville tranquille qui cache en fait un réseau de drogues bien sale. Pendant le visionnage, j’ai cherché si Jack Reacher traînait dans le coin.
Changement derrière la caméra : Ilya Naishuller n’a pas pu rempiler, occupé sur Heads of State avec John Cena et Idris Elba. À sa place, Timo Tjahjanto, le réalisateur indonésien connu pour ses films d’action ultra-violents (Headshot en 2016, The Night Comes for Us en 2018). Et on ne voit pas la différence : les scènes d’action sont toujours aussi efficaces et nerveuses. Petit bémol quand même : les explosions numériques sont absolument dégueulasses. Une vraie faute de goût visuel.
Nouveau décor, mêmes emmerdes
Restait à savoir si l’humour ne serait pas sacrifié sur l’autel de la baston. Pas d’inquiétude, Bob Odenkirk assure toujours autant avec son air de chien battu. Certaines séquences sont franchement hilarantes, notamment quand Hutch raconte ses galères sur une mission d’un ton blasé. Bob Odenkirk se donne à fond et on y croit. D’autant plus épatant qu’il a quand même… 62 ans.
Côté nouveaux venus, belle surprise : Colin Hanks (le fiston de Tom) campe un shérif bien antipathique qu’on adore détester. Quant à Sharon Stone, elle se lâche complètement dans un rôle over the top, et ça fonctionne. Clairement, elle s’éclate et c’est contagieux.
Le seul reproche que je ferais, c’est que Nobody 2 reprend un peu trop la formule du premier film, qui rappelait déjà John Wick. Mais vu le résultat, difficile de s’en plaindre. Le film remplit parfaitement son contrat de suite divertissante, en jouant habilement sur les codes et les attentes. Et surtout, on passe un très bon moment avec Hutch et sa petite famille au cœur de l’Amérique profonde.
Par Christophe Menat se demandant si le corps de Bob Odenkirk lui permettra de faire un troisième.
Conclusion
Une suite exemplaire. Nobody 2 reprend les ingrédients qui ont fait le succès du premier opus — peut-être un peu trop à mon goût — pour les transposer dans un cadre atypique. Mais au final, le plaisir est intact. Bref, des vacances mémorables en compagnie de Hutch. |
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7/10 |