Critique : Napoléon

Un film de Ridley Scott en association avec Wikipédia

Fiche

Titre Napoléon Titre VONapoleon
Réalisateur Ridley Scott Scénariste David Scarpa
Acteurs Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim, Rupert Everett, Mark Bonnar, Paul Rhys
Date de sortie22 / 11 / 2023 Durée2h 38
GenreAction, Aventure, Biographie, Drame, Guerre, Histoire Budget200 000 000 $

Fresque spectaculaire, Napoléon s’attache à l’ascension et à la chute de l’Empereur Napoléon Bonaparte. Le film retrace la conquête acharnée du pouvoir par Bonaparte à travers le prisme de ses rapports passionnels et tourmentés avec Joséphine, le grand amour de sa vie.

Critique

Le film d’un mec qui ne connaissait pas Macron

On peut dire que ce Napoléon by Ridley Scott aura usé quelques touches de clavier avec ses petites polémiques. Ce n’est pas tous les jours qu’on a un réalisateur légendaire s’attaquant à un peuple entier en balançant un « les Français ne s’aiment pas eux-mêmes ». Il ne doit pas connaître Macron ou Mbappé, lui. Après, il faut rappeler, pas forcément évident vu les titres putaclics, que ça restait sur le ton de la blague.

Par contre, ce qui est moins amusant, ce sont les nombreuses erreurs historiques comme Napoléon assistant à l’exécution de Marie-Antoinette. Après, je ne vais pas m’attarder dessus, car d’un, je ne suis pas un spécialiste, et de deux, ça fait partie du folklore hollywoodien. On parle quand même d’un truc où les Français parlent anglais, où Joaquin Phoenix, un mec approchant la cinquantaine, joue un gars dans sa trentaine (ça, on a l’habitude avec les « teen » movies). M’enfin bref, je zappe.

Charcuté pour devenir une mauvaise fiche Wikipédia

Il n’empêche que le dernier long-métrage de Ridley Scott n’est pas un bon film. On sent clairement le produit charcuté pour offrir une durée raisonnable afin d’être diffusé au cinéma. Ce n’est pas donc pas étonnant d’apprendre de monsieur Scott qu’une version longue de plus de 4 heures est prévue sur Apple TV+ (co-producteur ici). La société fondée par Steve Wozniak, Ronald Wayne et Steve Jobs n’a pas encore communiqué sur le sujet. En même temps, ils ne sont pas fous (comme ces romains, dédicace à Gladiator), ils n’ont aucun intérêt à le faire pour ne pas tuer la carrière de Napoléon au box-office.

Du coup, dans sa version actuelle, on dispose d’une sorte de best-of de Napoléon Bonaparte où les plus grands moments de sa vie sont retenus. Où on a une grosse galerie de personnages secondaires joliment inexploitées, mention spéciale à Ludivine Sagnier, créditée à l’écran, mais je crois qu’on ne la voit que sur un plan lors du mariage. Une autre mention spéciale pour les enfants de Joséphine. Le fils a une scène forte (d’autant plus marquant que le film en est presque dénué) et disparaît totalement ensuite. Bref, une page Wikipédia (avec les erreurs allant bien) portée à l’écran.

Histoire d’amour toxique (dans tous les sens du terme)

Néanmoins, on sent clairement que l’accent a été mis sur la relation entre Napoléon Ier et Joséphine de Beauharnais (le harnais a-t-il un rapport avec la levrette ?). Ça doit bien représenter les ¾ du long-métrage. Problème, l’histoire d’amour n’a rien provoqué chez moi sinon l’ennui. Il faut dire que le personnage de Joséphine, malgré la magnifique Vanessa Kirby, est totalement transparent (prémices de Susan Storm ?). J’imagine que c’est un souci qui va être réglé avec la version longue. Par contre, l’absence de son alchimie avec Joaquin Phoenix me paraît un poil plus compliqué à corriger. Bref, j’ai eu l’impression de regarder l’histoire (lourdingue) d’un simp. Pas aidé par la composition d’un Joaquin Phoenix se singeant lui-même.

Après, Ridley Scott a pas mal de talents techniques et arrive à offrir une reconstitution historique impressionnante que ce soit au niveau des décors ou des costumes. Par contre, là où la déception a été grande, c’est au niveau où je l’attendais particulièrement : les batailles. Quand on a Gladiator et Kingdom of Heaven sur son CV, c’était inévitable d’être attendu à ce niveau. Au final, quatre petites batailles sans inspiration. Elles ne diffusent aucune tension dramatique, aucun enjeu géopolitique et aucune dimension tactique. La bataille dans sa forme la plus basique : quelques jolis plans et basta. En même temps, avec un tournage sur 61 jours, c’était chaud…

Par très, très inquiet pour Gladiator 2, déjà que Ridley Scott a brisé le mythe Alien.

Conclusion

Napoléon & Joséphine, voilà comment aurait dû s’appeler le nouveau long-métrage de Ridley Scott. En mettant l’accent sur l’histoire d’amour sur un fil wikipédiaesque, le réalisateur de Gladiator se manque totalement car il ne réussit dans aucun domaine. L’histoire d’amour ne provoque aucune émotion, la faute à une absence d’alchimie entre Joaquin Phoenix et Vanessa Kirby et une Joséphine transparente (un signe pour le prochain rôle de Kirby au sein des 4 Fantastiques ?). Les batailles sont sommaires tandis que la longue galerie de personnages secondaires se contentent de défiler avec leurs magnifiques costumes historiques.

+

  • Reconstitution historique

  • Histoire d’amour sans alchimie
  • Joaquin Phoenix se singe lui-même
  • Joséphine inintéressante
  • On sent le charcutage
  • Batailles sans inspiration
4/10
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