It’s enfin Morbin’ time !
Fiche
Titre | Morbius | Titre VO | – |
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Réalisateur | Daniel Espinosa | Scénaristes | Matt Sazama & Burk Sharpless |
Acteurs | Jared Leto, Matt Smith, Adria Arjona, Jared Harris, Tyrese Gibson, Al Madrigal, Michael Keaton | ||
Date de sortie | 30 / 03 / 2022 | Durée | 1h 44 |
Genre | Action, Aventure, Horreur, Science-fiction, Thriller | Budget | 75 000 000 $ |
Le biochimiste Michael Morbius tente de guérir une rare maladie sanguine, mais se retrouve par inadvertance infecté par un type de vampirisme. |
Critique
Blood and Symbiote
Bon, bon… Ça y est… J’ai longtemps repoussé l’échéance. Mais un moment, quand t’es fan de Marvel, faut. Même si tu sais que ça va être nul. Par acquit de conscience (cosmique). Puis bon, on ne sait jamais. La preuve, j’ai bien aimé Love and Thunder que pas mal ont détesté. Et si Morbius était une surprise de cet acabit ?
Au visionnage, le couperet tombe très vite. Non, il n’y a pas grand-chose à retenir de cette nouvelle incursion de Jared Leto dans le genre super-héroïque. Le pire, c’est qu’il n’y a rien de révoltant ou déroutant comme Love and Thunder (on peut critiquer autant qu’on veut Taika Waititi, il a SA touche artistique). C’est simplement juste nul. Rien ne sort du lot. Mon encéphalogramme a fait trait plat pendant toute la séance. Ah si, il s’est quand même réveillé pour le gros WTF des deux scènes mid-génériques, mais j’y reviens plus tard.
C’est quoi le blème ?
Avec l’embauche du solide Daniel Espinosa, réalisateur de Sécurité rapprochée (2012) ou encore le film que tout le monde a pris pour le préquel de Venom, Life: Origine inconnue (2017), on pouvait imaginer avoir avec Morbius, un long-métrage solide. En l’état, il l’est. La réalisation n’est pas dégueulasse, il y a des tentatives (je dis bien des tentatives) d’avoir des jolis plans. La direction d’acteurs est correcte. Seulement, je me répète, rien ne sort du lot. On est devant un film d’action très, très (j’hésite à rajouter un troisième « très ») lambda. Le genre qu’on a l’impression d’avoir déjà vu des dizaines de fois ailleurs.
Ce n’est pas non plus aidé par un scénario incroyablement paresseux. En même temps, faut-il s’en étonner quand on sait que le duo Matt Sazama et Burk Sharpless est derrière Le dernier chasseur de sorcières (2015), Gods of Egypt (2016) et Power Rangers (2017) ? Que des films d’action oubliables. Ils ne sont pas à leur premier coup d’essai dans le mythe du vampire, car ils ont également signé Dracula Untold (2014).
L’origin stoy poussiéreuse
Bref, sur Morbius, ils se sont bêtement contentés de cocher toutes les cases de l’origin story super-héroïque. Héros faible, récupération des pouvoirs, devient badass, fait des conneries, essaye de réparer ses conneries et finit par devenir un super-héros. On n’oublie pas non plus la présence du méchant doppelgänger, cerise sur le gâteau, c’est également le meilleur pote du héros. Il y a également la love interest qui est une bombe atomique (évidemment) avec du répondant et un peu débrouillarde. Tu prends ce pattern et tu peux l’appliquer à pas mal d’origin story. Ça fonctionne pour Spider-Man. Ça marche pour Iron Man. Pareil avec Batman. Pire, ça colle également pour Venom du même studio.
C’est justement là l’intelligence de Marvel Studios, ces derniers temps, vu qu’ils ont pas mal de nouveaux super-héros à introduire. Ils évitent ces origin stories basiques, même si on en retrouve la structure, pour proposer quelque chose de nouveau (par exemple, Kate Bishop est introduite via Hawkeye). Une histoire que le public n’aura pas l’impression d’avoir déjà vu ailleurs.
Si seulement, ça s’arrêtait là. On a également des aberrations. Genre, Michael Morbius, après avoir pris le sérum, bute huit personnes sans que ça ne gêne vraiment quelqu’un. Même sa love interest ne semble pas choquée. Du genre, de toute façon, ils le méritaient. Ben ouais, t’as l’autre con de macho qui m’a traité d’infirmière. En fait, tout le long, on a l’impression que personne n’en a rien à foutre de quoi que ce soit.
Que savez-vous du multivers ?
Après le visionnage assez difficile où j’ai failli m’endormir plusieurs fois, arrivent les deux scènes mid-génériques directement liées à Spider-Man : No Way Home (2021) où on voit Adrian Toomes alias le Vautour, bref le méchant de Spider-Man : Homecoming (2017) joué par Michael Keaton, faire le chemin inverse d’Eddie Brock en passant du MCU au SSMU (Sony’s Spider-Man Universe). J’ai failli m’étrangler devant l’absurdité du truc, mais zappons, le multivers, c’est un bordel sans nom de toute façon.
On arrive ensuite à un truc encore plus ridicule, un Vautour proposant à Morbius de faire équipe. Le tout dans son imposant costume (comme a-t-il pu récupérer les matériaux extra-terrestres nécessaires ?). Ok, on veut nous teaser les Sinister Six. Mais quel intérêt ? En tout cas, chez moi, c’est le niveau zéro de la hype.
Je n’oublie pas cette désagréable sensation qu’on a essayé de m’enculer sans mon consentement via la promo où des mensonges ont été répandus entre le graffiti « Assassin » pour Spider-Man (le réalisateur n’était même pas impliqué) ou l’utilisation de scènes laissant envisager un plus grand rôle pour Adrian Toomes.
Le meilleur de Morbius
Au final, le plus amusant chez la production de Sony réside dans ses anecdotes de production.
Jared Leto, encore une fois beaucoup trop investi dans son rôle, a décidé qu’il allait conserver l’état boiteux de son personnage même une fois la caméra coupée. Ça a été la merde pour le tournage car l’acteur était si lent que ça foutait un coup de pression inutile. Ils ont trouvé la parade en le poussant dans un fauteuil roulant.
Vous en voulez un autre ? Matt Smith, le méchant que j’ai déjà oublié de Morbius, a, par le passé, refusé plusieurs rôles dans des productions super-héroïques. Mais c’est son ancienne co-vedette de la série Doctor Who, Karen « Nebula » Gillan qui l’a encouragé à franchir le pas. Perso, je trouve qu’elle lui a fait un sacré coup de pute quand même, elle aurait pu préciser de s’engager sur une production de Marvel Studios, pas de Sony.
Par Christophe Menat se demandant jusqu’où Sony va aller.
Conclusion
Enfin, j’ai vu Morbius. Franchement, je ne comprends pas toutes les mauvaises critiques. J’ai trouvé que c’était un film vraiment génial. Un des meilleurs Marvel. C’est superbement rythmé. Les scènes d’action envoient du lourd. Le scénario est original. Les traits d’humour sont réussis. Sans oublier, les deux scènes mid-génériques faisant baver pour l’avenir du SSMU… … … Pour savoir réellement ce que j’en ai pensé. Prenez tout ce que je viens d’écrire et inversez. |
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4/10 |