Dans l’antre de la folie
Fiche
Titre | Moon Knight | Titre VO | – |
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Créateur | Jeremy Slater | Réalisateur | Justin Benson & Aaron Moorhead |
Acteurs | Oscar Isaac, May Calamawy, Ethan Hawke | ||
Saison | 1 | Épisode | 4 |
Date de sortie | 20 / 04 / 2022 | Durée | 54 mn |
Genre | Action, Aventure, Drame, Fantastique, Horreur, Science fiction | Chaîne | Disney+ |
Marc et Steven doivent trouver un équilibre face aux menaces surnaturelles qui les attendent. |
Critique
Attention, cette critique contient des spoilers
L’épisode où on sort du schéma classique. Après avoir joué avec les trous noirs dignes de Very Bad Trip lors des changements de personnalité, fait du Blade avec un soupçon de Rick O’Connell et joué à Tinder avec le ciel, Moon Knight s’attaque désormais à Tomb Raider et Legion. En un seul épisode. Sur le même rythme effréné.
Sur les pas de David Haller
Par quoi commencer ? La partie Tomb Raider ou la partie Legion ? Allez, soyons fou, faisons les choses dans le désordre chronologique. Mis à part l’hilarant plan final où Steven et Marc hurlent de peur devant un hippopotame anthropomorphe (un rire est sorti tout seul de mon gosier devant la réaction), l’ensemble de la séquence est assez réussie dans le style flippant et paranoïaque (avec un génial aperçu de la troisième personnalité).
Tout d’abord, j’ai été surpris de voir que le rejet de Marc soit aussi instantané. Le mec ne se laisse pas avoir par le doute, pas une seule seconde (malgré sa question à Steven prouvant qu’il en avait un chouia). Même si c’est cool d’éviter les longueurs de Legion (attention, j’ai adoré la série, mais il faut reconnaître qu’elle traînait réguilièrement des pieds – c’est une des très rares séries où je m’endormais souvent devant), c’est tout de même dommage de ne pas en profiter un peu pour foutre le boxon dans la tête du spectateur.
Après, je me dis que de toute façon, le doute n’aurait pas tenu longtemps, car c’est un élément connu des fans (Marvel Studios s’est toujours attaché à prendre en compte les fans des comics). La série de Noah Hawley insistait beaucoup sur ce point, quasiment toute la première saison, alors que la supercherie était connue depuis le début. D’où cette désagréable sensation de “tournage en rond”, absente donc ici.
Sur les pas de Lara Croft
Quoiqu’il en soit, la séquence fait son petit effet, en commençant par une improbable séquence de série B sortie tout droit des années 70/80 s’enchaînant avec un superbe plan séquence du point de vue de Marc Spector. Le tout avec plein d’indices laissant croire que ce dernier a tout imaginé en commençant par le nom du héros de la série B, Tomb Buster (qu’on peut traduire par Chasseur de Tombes).
Qui dit Tomb Buster, dit Tomb Raider. Impossible de ne pas penser aux aventures de Lara Croft durant ce passage dans le tombeau avec un soupçon de Benjamin Gates pour Steven en train de faire son nerd avant de résoudre l’énigme du labyrinthe. D’une part pour la séquence “plate-forme” avec Layla. D’autre part, pour l’aspect fantastique avec cette momie découpant tranquillement un soldat d’Harrow pour prélever ses organes. J’ai été agréablement surpris par l’aspect horrifique. On se serait cru devant un film d’horreur.
Sur les pas de Rick O’Connell
Horreur soft quand même, malgré la présence d’hémoglobine (on prend bien soin de flouter les passages pouvant heurter les spectateurs non avertis). En fait, on est entre La Momie (1999) – impossible de ne pas y penser avec le coup de Steven obligé de plonger sa main dans la gorge de feu Mr Le Grand – et The Descent (2005), seul film d’horreur se déroulant dans une grotte que je connaisse.
C’est ce que j’aime bien avec la série jusqu’ici, elle n’hésite pas à changer de genre. Je suis content que Marvel Studios n’ait pas fait une adaptation basique en faisant de Moon Knight un simple vigilante entre Daredevil et le Punisher, car quand on voit que sa richesse permet d’affirmer qu’encore une fois, non, la série ne ressemble pas aux autres Marvel Studios si on excepte le côté action et aventure avec un soupçon d’humour et d’émotion.
Sur les pas de Riggs et Murtaugh
Pour l’émotion, à mon goût, ça ne concerne pas le personnage de Layla auquel je n’arrive pas à accrocher. La séquence avec Harrow semblait forte en émotion, mais c’était tellement balisé que je n’ai pas réussi à rentrer dans le jeu.
L’émotion, je l’ai croisé durant un passage inattendu : la réunion entre Marc et Steven. Ça m’a amusé en plus de prouver que la construction du duo à base d’engueulades comme sur un buddy movie fonctionne. Les mecs se cassent la gueule pour les beaux yeux d’une nana, ne cessent de rouspéter l’un contre l’autre, mais quand ils se retrouvent en plein milieu d’une situation flippante, qu’est-ce qu’ils font ? Ils se jettent dans les bras de l’autre.
Quant au trio amoureux Layla, Steven et Marc, j’avoue que l’alchimie entre Layla et Steven est assez palpable. Je m’attendais pas à être touché, car on parle quand même de l’histoire d’un mec qui sort avec la femme de son voisin de cerveau. Le bon coup est que Steven ait dit à Layla la vérité sur le fait que Marc la rejette. Du coup, la tromperie est amoindrie. Et puis, il a quand même sacrément déconné, le Marc, avec elle.
Sur les pas du T-Rex
Ah oui, dites-moi pas que quelqu’un d’autre a pensé, sur la scène d’ouverture, à Jurassic Park ? Quand Layla fait péter le truc rouge face à la jeep. J’ai eu un flash du professeur Grant face au T-Rex.
PS : il me manque, Khonshu…
Par Christophe Menat se demandant si la chèvre noire croisée lors du chemin vers le tombeau est un sombre présage ?
Conclusion
Encore une fois, un excellent épisode, même si je trouve que ça manque toujours de ce petit truc pour faire basculer la série au niveau supérieur. Quoiqu’il en soit, c’est sans hésiter l’épisode le plus surprenant jusqu’ici. |
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8/10 |