Critique : Mission impossible : The Final Reckoning

L’Endgame indigeste d’Ethan Hunt

Fiche

Titre Mission impossible : The Final Reckoning Titre VO
Réalisateur Christopher McQuarrie Scénaristes Erik Jendresen & Christopher McQuarrie
Acteurs Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Esai Morales, Pom Klementieff, Henry Czerny, Holt McCallany, Janet McTeer, Nick Offerman, Hannah Waddingham, Tramell Tillman, Angela Bassett, Shea Whigham, Mark Gatiss, Katy O’Brian
Date de sortie21 / 05 / 2025 Durée2h 49
GenreAction, Aventure, Thriller Budget400 000 000 $

Nos vies sont la somme de nos choix.

Critique

Après l’échec du précédent Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1 (2023) au box-office, sa suite a remplacé la notion de deuxième partie par un nouveau titre (tout de même lié via le mot Reckoning). Mais il ne fait que peu de doute : nous sommes bien devant une deuxième partie où tout est démesuré : le budget (estimé à 400 millions de dollars, contre 291 pour le précédent), la durée (2h 49, subtilisant le record du film le plus long de la franchise au précédent) et l’ambition (apporter une conclusion à la franchise en allant à fond dans le délire – pour rappel, Tom Cruise avait 33 ans à la sortie du premier Mission impossible, il en a désormais 63).

Deux mois après

Bref, trois ans après, dans Mission impossible : The Final Reckoning, nous ne sommes que seulement deux mois après les événements de Dead Reckoning. Du coup, j’imagine que pour beaucoup, dont moi, c’était un peu le bordel pour se resituer dans l’intrigue, vu que j’avais oublié pas mal de choses (pas eu le temps de réviser – de toute façon, même pour le bac, je n’avais pas révisé – une belle connerie d’ailleurs).

Pas de soucis, car The Final Reckoning va prendre (trop) le temps à expliquer ce qui s’est passé, allant même jusqu’à raccrocher les wagons avec un élément clé du Mission Impossible III (2006) par J. J. Abrams, la fameuse « Patte de Lapin ». Bref, un joli montage de flash-backs. Joli n’est peut-être pas le mot, car c’est assez indigeste et fouillis. Je comprends la volonté de boucler la saga en mode Endgame, mais la maîtrise n’y est pas. Pour l’anecdote, la séquence du générique d’ouverture, avec le thème iconique, n’apparaît qu’après 23 minutes.

Comme dans le dernier Avengers, on invoque des personnages iconiques de la franchise. Par contre, aucune mention de William Brandt, interprété par Jeremy Renner dans Mission impossible : Protocole Fantôme (2011). Encore une histoire de salaire, comme pour Hawkeye ? Bref, c’est dommage car j’aimais bien le personnage, mais il avait été envisagé pour remplacer Ethan Hunt et, comme dans la saga Jason Bourne, c’est manqué.

Ethan versus Skynet

Tout ça pour dire que le long-métrage de Christopher McQuarrie met du temps à démarrer, je comprends mieux les presque trois heures. Et curieusement, probablement grâce au montage rapide et à la quantité d’informations à assimiler (notamment concernant l’intrigue avec Skynet… euh, je veux dire, l’Entité), on ne sent pas trop la durée. Le seul moment où je l’ai ressentie, c’est pendant la grosse scène d’action sous-marine. Certes, ça semble impressionnant à tourner, mais à l’écran, l’excitation n’est pas foncièrement palpable. Pire, je me suis surpris à vouloir que Tom Cruise accélère un peu, car il se traîne les nageoires.

Concernant la deuxième grosse scène, on quitte la mer pour le ciel. J’ai trouvé la séquence plus impressionnante, même si certains détails m’ont fait tiquer. Par exemple, les méchants infoutus de voir que Tom Cruise est sur l’aile alors que cela semble flagrant. Probablement une défaillance de l’IA des ennemis, comme sur le jeu vidéo Indiana Jones et le Cercle ancien. Ou encore, cette séquence impressionnante où Tom Cruise passe d’un avion à un autre, mais où les deux avions restent curieusement parfaitement alignés en dépit du bon sens.

Black Panther : Severance Lasso

Heureusement, on peut compter sur une jolie foule de rôles secondaires portés par de bons acteurs comme la reine Ramonda ou monsieur Milchick, sans oublier Rebecca Welton (tiens, deux transfuges d’excellentes séries Apple TV+). Mais aucun n’arrive vraiment à densifier la partie dramatique. Jamais on ne s’inquiète pour Ethan Hunt (il est immortel, de toute façon). Néanmoins, la menace de l’Entité est cool. J’ai bien senti la tension, car il est impossible de ne pas penser aux conséquences illustrées dans le post-Jugement dernier de la franchise Terminator. Dommage que l’ennemi humain peine à se montrer convaincant, malgré un formidable Esai Morales.

Quant à l’équipe de l’IMF, rien de particulier à souligner (et certainement pas Hayley Atwell, assez quelconque) si ce n’est une Pom Klementieff badass, malgré l’impossibilité pour sa Paris de parler anglais. Cela fait trop « je vais parler le personnage uniquement en français pour la rendre badass ». Ils représentent bien le problème de l’évolution de la franchise, trop centrée sur Ethan Hunt.

Par un peu déçu par cette conclusion.

Conclusion

La franchise Mission impossible fait son Endgame. Une fin qui n’a jamais réussi à totalement me captiver en raison de ses nombreux défauts. Bref, une conclusion sympathique, mais sans gloire.

+

  • Au niveau des cascades, c’est impressionnant…
  • Conclusion d’une longue franchise

  • … mais pas convaincant au niveau de la tension dramatique
  • Intrigue trop fouillis
6/10
S’abonner
Notification pour
guest

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires