Critique : Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1

Allez hop, c’est parti pour une nouvelle mission impossible. Cet épisode était d’ailleurs devenu très attendu suite au succès exceptionnel (et inattendu, à ce niveau) de Top Gun : Maverick et la promotion ayant mis l’accent sur la cascade « ça passe ou ça casse ». En gros, si la cascade est foirée, le film est annulé pour cause de décès de son acteur principal. Du coup, pas cons, les mecs, ils l’ont tourné en premier. Il n’y a pas de petites économies. Sauf que, pas de bol, avec les galères d’un tournage en pleine pandémie de la COVID-19, la facture a été aussi salée que des filets d’anchois à l’huile en frôlant la barre des 300 millions de dollars.

L’IA, le nouvel ennemi d’Hollywood

M’enfin bon, si Tom Cruise était décédé après s’être aplati comme une crêpe car le parachute ne s’est pas ouvert, l’IA aurait pu s’en mêler pour le remplacer, non ? Dans le délire, la découverte de l’intrigue a été un moment assez amusant pour moi au vu de la grève des scénaristes, maintenant rejoints par les acteurs, à Hollywood. Je n’en dis pas plus. Mais j’ai pas mal apprécié l’idée, car elle permet une approche assez méta. Dommage que l’ensemble ne soit pas totalement à la hauteur.

En effet, avec 2h43 au compteur (ce qui en fait le plus long de la franchise devant son prédécesseur, Mission impossible : Fallout et ses 2h27), il en a des choses à raconter même si les scènes d’action ont entamé une belle part du gâteau. Tout n’est pas nickel. Déjà, avec l’ajout d’une sous-intrigue renvoyant au passé d’Ethan Hunt afin d’asseoir le vilain pas foncièrement utile en plus d’être cliché. Mais aussi, avec un choix que je trouve douteux.

Le plus drôle, c’est que même avec une durée aussi conséquente, la présentation des logos des sociétés de production est en accéléré. Quoiqu’il en soit, un signe ne trompe pas. Le générique d’ouverture n’arrive pas avant… 28 minutes !

Qui veut épouser Tom Cruise ?

Au rayon des nouveaux, on notera la présence d’un casting féminin exceptionnel : Rebecca Ferguson, Vanessa Kirby, Pom Klementieff et Hayley Atwell. Pour blaguer avec des potes, j’avais balancé que Tom Cruise cherchait une nouvelle compagne dans le lot. J’ai donc failli m’étrangler quand j’ai lu sur le net qu’il est sorti avec Hayley Atwell après le tournage… Il l’a fait, ce con !

Bref, encore une fois, Mission impossible met à l’honneur son casting féminin de façon impeccable de bout en tout. J’ai eu un petit coup de cœur pour les deux nouvelles. Je ne sais pas si mon cœur de fan de Marvel qui parle mais j’ai adoré les prestations de Peggy Carter et Mantis. La première, dans le rôle classique de side-kick féminin ne cessant d’en faire voir des vertes (Hulk ?) et des pas mûres au héros, fait des ravages grâce à son charme et son humour. Au cœur de l’excellente scène d’action à Rome (ma scène d’action préférée), elle m’y a beaucoup fait rire pour son duo avec Tom Cruise tant c’est improbable. La seconde n’est qu’une vilaine, classique aussi, dans le genre taré avec un look mémorable comme un vilain de James Bond old school, mais force est de constater que ça fonctionne. En plus, elle a réussi à m’émouvoir.

Retour vers la mission

Cet épisode est aussi celui des retours. Toujours pas d’Hawkeye, malheureusement. Mais Kittridge qu’on n’avait plus vu depuis Mission impossible (1996). Oui, oui, le premier… Tandis que Vanessa Kirby reprend son rôle de la Veuve Blanche (encore un clin d’œil à Marvel ou quoi ?). On en profite pour lui ajouter un background la liant également à la première mission impossible d’Ethan Hunt.

Des cascades dingues, mais une réalisation sage

Reste à parler de ce pour quoi on est venu. Les scènes d’action. Là, y a pas tromperie sur la marchandise. Tom Cruise et son équipe nous livrent encore de jolis morceaux de bravoure où l’utilisation des effets numériques est réduite au strict nécessaire. Heureusement, car ceux-ci se voient, mais ils ont le mérite d’être discrets et jamais au premier plan.

Pour le coup, le passage de la moto. Moment exceptionnel de la promotion. Ben franchement, dans le film, ça ne paraît pas ouf. Pour moi, c’est la faute à la réalisation sommaire de Christopher McQuarrie au niveau de l’action. Jamais ce dernier n’arrive à rendre ses scènes d’action dantesque. Ce n’est pas un Joseph Kosinski, quoi. Au moins, on peut dire de ses scènes qu’elles sont très lisibles. Mais il manque cette touche de génie pour les faire passer un cap. La touche de génie que bénéficie justement la saga John Wick avec Chad Stahelski.

C’est dommage, mais je tiens tout de même à préciser qu’elles restent tout de même très plaisantes à suivre. Notamment la fusillade dans la tempête ensablée et la course-poursuite à Rome. J’ai beaucoup été amusé par cette dernière parce qu’il s’agit de la deuxième course-poursuite hollywoodienne de l’année dans cette ville. L’autre ? Fast & Furious X (2023). Les deux utilisent d’ailleurs le même endroit iconique. Sauf que Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1 pulvérise la franchise rapide et furieuse sans aucune contestation possible. D’un côté, une scène d’action gâchée par l’immonde numérique. De l’autre côté, une scène fluide, drôle et impressionnante pour son grand nombre d’effets pratiques.