Critique : John Wick : Chapitre 4

L’apothéose

Fiche

Titre John Wick : Chapitre 4 Titre VOJohn Wick: Chapter 4
Réalisateur Chad Stahelski Scénaristes Shay Hatten et Michael Finch
Acteurs Keanu Reeves, Bill Skarsgård, Donnie Yen, Laurence Fishburne, Lance Reddick, Clancy Brown, Ian McShane, Marko Zaror, Hiroyuki Sanada, Rina Sawayama
Date de sortie22 / 03 / 2023 Durée2h 49
GenreAction, Policier, Thriller Budget90 000 000 $

La suite des aventures de l’assassin John Wick.

Critique

John Wick… La saga… Même si j’ai beaucoup aimé ses deux suites, le premier restait pour moi un classique inégalé. Car il alliait émotion et action spectaculaire, en plus de l’épatante découverte de l’univers de la Table. Les suites se sont contenté de conserver l’action spectaculaire tout en enrichissant la mythologie avec, toujours, une volonté d’aller encore plus loin et plus fort, les rendant de facto indispensables.

Cette volonté se traduit d’ailleurs au niveau de la durée et du budget. Rendez-vous compte :

Du coup, quand on voit John Wick : Chapitre 4 (au passage, on notera le gros n’importe quoi au niveau des titres français – en VO, ça donne un simple et limpide John Wick, John Wick: Chapter 2, John Wick: Chapter 3 – Parabellum et John Wick : Chapter 4) avec une durée de 2h 49 et un budget de 90 000 000 $. Plus du quadruple du budget du premier et une heure en plus ! Faut-il voir en ce film, l’apothéose de la saga ?

Au box-office, c’est déjà le cas avec un premier week-end mondial à 137,8 millions de dollars. Pour se rendre compte du résultat, il fait déjà plus que toute la carrière du premier (86 millions). Sur le sol américain, son démarrage a surclassé son prédécesseur avec 73,8 millions contre 56,8.

Chad Stahelski met tout dans ce film !

À mon niveau, la réponse est oui. Clairement, un grand OUI. Si le premier aura toujours une préférence dans mon cœur, celui-ci vient se glisser juste derrière, dépassant sans problème les deux autres suites. Mais attention, dans ce Chapitre 4 de la saga, le réalisateur Chad Stahelski (il a réalisé tous les épisodes) s’est déchaîné. À tous les niveaux ! On est devant d’un film d’action monstrueux, donc pour ceux allergiques au genre, il faut clairement passer son tour.

Pour commencer, la photographie. Parce que, bordel, le film est magistral à ce niveau. La photographie de Dan Laustsen (encore un mec au front sur tous les épisodes et ayant également fait les del Toro, Crimson Peak, La Forme de l’eau et Nightmare Alley) est à tomber par terre. Il y a des centaines de plans sur le film où ma mâchoire s’est tout simplement décroché. Clin d’œil pour ceux ayant vu The Fabelmans (2022), on notera que le conseil de John Ford a été appliqué à la lettre.

Cette photographie est d’autant plus exceptionnelle que John Wick : Chapitre 4 bourlingue dans des endroits différents. À chaque fois, la photographie réussit à épouser l’atmosphère de son lieu pour offrir un ton unique lui permettant de se différencier des autres. Cela se traduit également au niveau des scènes d’action où, malgré sûrement plus d’1h 30 d’action pure, j’ai été étonné de ne pas subir d’indigestion (sauf, peut-être un peu, à Osaka). Il faut dire qu’ils ont l’intelligence de renouveler les séquences au point que tout y passe. Flingue, épée, chien, cheval et j’en passe. Un melting-pot parfait des trois épisodes précédents avec des nouveautés.

Il serait temps de créer une catégorie pour les cascadeurs aux Oscars

Le pire dans tout ça, c’est qu’au niveau de la réalisation, Chad Stahelski et son équipe proposent des choses folles. Il y a une séquence particulière à Paris, inspirée d’un jeu vidéo, qui m’a époustouflé. S’il n’a pas de nominations aux Oscars pour ça, c’est à n’y rien comprendre. De la folie pure.

Les cascadeurs font également un boulot monstrueux (sérieusement, l’académie des Oscars, il serait plus que temps de créer une catégorie pour eux). C’est phénoménal. Je me rappelle, il n’y a pas si longtemps que ça, je pestais devant les combats où on sentait clairement que les coups n’étaient pas portés. Sur ce John Wick, rien à redire sur ce point, c’est I-M-P-E-C-C-A-B-L-E.

C’est le genre de films qui feraient déprimer tous les réalisateurs du genre en mode « Non, mais sérieux, ils ont plié le game, là. C’est impossible à dépasser. Allez Bébert, on remballe. ». Me concernant, c’est le plus grand film d’action jamais fait depuis The Raid 2, sorti, il y a presque dix ans. C’est dingue quand même, il m’aura fallu attendre presque une décennie pour qu’un film d’action m’épate autant que le long-métrage de Gareth Evans. Je regretterais juste que la violence de John Wick n’atteigne pas celle de The Raid 2.

Je craignais également que l’âge de Keanu Reeves (58 ans, le gars quand même) et ses problèmes aux genoux ne le rattrapent. Finalement, ils ont été assez malins pour ne pas le masquer au point d’en faire un handicap pour son personnage. Ce dernier essaie vraiment de s’en accommoder au combat en adaptant son style.

« Yeah »

Reste alors le point faible à mes yeux des deux suites de John Wick, l’histoire et l’émotion. Pour moi, le meilleur à ce jeu restera à jamais le premier. Mais ce Chapitre 4 s’en approche de près, mais à un niveau différent.

À commencer avec un casting phénoménal.  D’habitude, je distribue des mentions spéciales, mais là, les mentions spéciales sont quasiment pour tout le monde. Je soulignerais juste que j’ai été épaté par le jeu de Bill Skarsgård. Je m’attendais à un méchant « je suis très méchant mais je ne sais pas me battre » oubliable comme sont, très souvent, les méchants de cette catégorie, mais l’acteur suédois arrive à apporter une épaisseur pour faire de son personnage, un enculé sans limites que j’ai adoré détester.

Reste alors John Wick. Le croque-mitaine. Le Baba Yaga. Avec ce film, le personnage entre tout simplement au Panthéon des plus grands héros de films d’action. Bon, d’accord, il l’était déjà, mais désormais, c’est un titulaire indéboulonnable. Le mec a une classe totale. Que dis-je ? Il est l’incarnation de la classe.

Cerise sur le gâteau, avec cette géniale anecdote, où, sur toute la durée du film, John Wick ne prononce que 380 mots dont un tiers sont juste des « Yeah ». Le réalisateur a révélé que Keanu Reeves a enlevé à peu près la moitié des dialogues de son personnage du scénario initial. Pour couronner le roi Wick, sa parfaite dernière réplique de ce film monté comme un excellent jeu vidéo résonne encore dans mon cœur.

Hommage

Évidemment, impossible de ne pas terminer cette critique sans un petit mot pour l’acteur Lance Reddick qui nous a quittés le 17 mars dernier. Franchement, sa performance m’a serré le cœur et ému.

Mais également, pour Paris. Après Ethan Hunt, John Wick pose ses bagages dans la capitale française et va encore plus loin avec des séquences d’action et des plans sublimes. Le plus génial, c’est de voir des scènes d’action dans des endroits de Paris que je connais très bien. En plus, la séquence en mode Les Guerriers de la nuit (1979) est magique. Probablement, les meilleures scènes d’action jamais tournées dans la ville lumière.

PS : attention, il y a une scène post-générique.

Par à la fois curieux et craintif à l’idée de découvrir le spin-off, Ballerina, avec Ana de Armas.

Conclusion

Pour définir John Wick : Chapitre 4, je vais emprunter les mots du Baron Helmut Zemo dans l’épisode 3, Trafic d’influence, de la série Falcon et le Soldat de l’Hiver : « C’est un chef d’œuvre, James. Total. Immense. ». Tout est dit. *mic drop*

+

  • Action totalement folle
  • Réalisation inspirée
  • Photographie sublime
  • John Wick, plus classe, tu meurs
  • Casting exceptionnel
  • Paris, cœur avec les doigts

  • Scène d’action à Osaka un peu longue
10/10
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