Critique : Minecraft, le film

Le projet d’adaptation du jeu vidéo Minecraft au cinéma date de plusieurs années. Déjà en 2012, soit un an après la sortie du jeu vidéo phénomène (on parle tout simplement du jeu vidéo le plus vendu de tous les temps), des producteurs américains ont fait des offres à Mojang (le studio suédois derrière le jeu).

En 2014, Shawn Levy (la trilogie La nuit au musée, Deadpool & Wolverine) est embauché comme réalisateur, mais finit par quitter le projet. Rob McElhenney (It’s Always Sunny in Philadelphia, Mythic Quest) le remplace en 2015 avant de le quitter à son tour en 2018. En 2019, Peter Sollett (Metal Lords, 2022) prend le relais, mais finit par le quitter également. Puis, enfin, en 2022, Jared Hess (qui retrouve d’ailleurs Jack Black, star de son film Super Nacho, 2006) reprend les rênes de la réalisation et tout s’accélère jusqu’à la sortie du film.

Bref, tout ça pour dire que ce projet d’adaptation ne date pas d’hier.

Je ne m’attendais à rien mais je suis quand même…

Personnellement, au vu de la bande-annonce, je ne m’attendais à rien (d’autant plus avec les retours mitigés). Par contre, cette fois-ci, je ne reprendrai pas la réplique culte de Dewey, car j’ai aimé Minecraft, le film.

Beaucoup, même.

Je précise que je n’ai jamais joué au jeu vidéo. J’ai juste suivi le phénomène de loin ; dès lors, je ne peux pas juger de la qualité de l’adaptation. Par contre, j’ai pas mal apprécié la folie qui entoure le film de Jared Hess, principalement son rythme effréné. Tout comme son introduction géniale qui permet de poser les bases de l’univers et de l’un de ses personnages principaux, Steve (Jack Black).

Ce qui était kiffant pour moi, c’est que j’étais persuadé que Jack Black allait avoir un rôle secondaire derrière les enfants. Genre, j’introduis l’univers puis bye bye. En effet, étant donné que nous sommes devant un film familial, les mioches devaient être mis en avant. Ce n’est pas le cas ici. Certes, les deux « enfants » (je mets des guillemets car la grande sœur a tout de même plus de 20 ans malgré son apparence — pour ceux qui se demandent où ils l’ont déjà vu, c’est la meilleure amie de Mercredi, je l’indique car cela m’a pris la tête pendant le visionnage) ont un rôle important, mais ils sont clairement derrière Jack Black… et Jason Momoa.

Du nanar assumé donc efficace

Dès lors, Thomas Jacob Black, 55 ans, nous sort sa meilleure panoplie de Jack Black et livre une performance cartoonesque digne de Jim Carrey. C’est simple, j’ai adoré son Steve. J’ai trouvé l’acteur bien meilleur que dans les Jumanji avec le rocher (au pitch similaire). Surtout, sa combinaison avec Jason Momoa fonctionne. Ce dernier fait du pur Momoa, c’est parfois un peu lourd, mais ça marche. Pour le duo, je ferais une mention spéciale pour l’hilarante séquence de vol en sandwich. C’est très con, mais ça a fait mouche chez moi.

Surtout, il y a une vraie générosité à l’écran. Naturellement, vu leurs omniprésences, les fonds verts se voient, mais ça passe crème parce que nous sommes dans le monde de Minecraft, un univers tellement coloré (et cubique). Donc impossible de prendre ça au sérieux. Du coup, je me suis régalé à la découverte. Son lore est également très appréciable, avec pas mal de petits détails amusants.

Au final, même si toute l’aventure est balisée à mort (avec tous les clichés qui vont bien, mais le film en a conscience et joue avec, ce qui est fendard), il y a une telle débauche de bonne humeur et de fun (sans oublier les passages façon Scrat dans la saga L’Âge de Glace, avec Jennifer Coolidge) qu’il m’a été difficile de ne pas me prendre au jeu. D’ailleurs, la question qui me taraude désormais : dois-je me prendre le jeu ?