Touché par le syndrome de l’Arrowverse
Fiche
Titre | Iron Fist | Titre VO | Marvel’s Iron Fist |
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Showrunner | Raven Metzner | ||
Acteurs | Finn Jones, Jessica Henwick, Tom Pelphrey, Jessica Stroup, Sacha Dhawan, Simone Missick, Alice Eve | ||
Saison | 2 | Nombre d’épisodes | 10 |
Date de sortie | 07 / 09 / 2018 | Format | 55 mn |
Genre | Action, Drame, Fantastique, Thriller | Chaîne | Netflix |
Critique
Attention, cette critique contient des spoilers…
J’avais adoré la première saison de l’Immortal Iron Fist. À tel point que j’avais du mal à comprendre le bashing. Enfin si… Je pouvais (et peux toujours) comprendre qu’on soit déçu par les combats. Les chorégraphies n’étant pas à la hauteur de ce que les cadors du genre proposent et encore moins du personnage.
Des changements bienvenus
Dès lors, pour la deuxième saison, il n’est pas étonnant de découvrir que l’accent a été mis dessus. Au point même que le coordinateur des cascades, Clayton Barber (pas un Jo le Rigolo – il a bossé au même titre sur Creed) soit au cœur d’une vidéo promotionnelle. Je ne crois pas me tromper en disant que c’est du jamais-vu. C’est la preuve que Marvel TV a écouté les critiques.
Autres points bienvenus, le format est réduit à dix épisodes et le showrunner Scott Buck (il faut dire qu’Iron Fist + le désastre Inhumans, c’était trop) a été éjecté au profit de Raven Metzner (pourtant scénariste du désastreux Elektra, mais qui s’est rattrapé avec des séries correctes comme Sleepy Hollow et Heroes Reborn). Est-ce suffisant ?
Il me sera difficile de me faire la voix des critiques de la première saison étant donné que je l’avais adoré malgré ses défauts. Dès lors, je ne vais pas tenter de parler à leur place. Simplement partager mon ressenti.
Pour la digestion, vaut mieux dix nuggets de qualité que treize moyens
Première amélioration et non-négligeable, la suppression des trois épisodes amène beaucoup de rythme. On échappe ainsi aux épisodes traînant en longueur ou pire, les bouche-trous. J’en ai même été parfois choqué. Comme avec l’évolution des relations entre les personnages. L’exemple le plus flagrant étant l’opposition entre Danny & ses amis et Joy & Davos. Alors que je m’attendais à ce que l’attaque prenne du temps, elle survient rapidement.
De plus, les intrigues secondaires sont restreintes à l’essentiel. Ainsi, elles tendent à devenir plus efficaces. Les deux qui me viennent en tête concernent Ward et Mary Walker. Le premier se paye même le luxe d’avoir été le seul à m’émouvoir de toute la saison. Bref, une saison de dix épisodes pour les séries Marvel de Netflix, je dis OUI !
C’est le mec de Creed qui fait la choré, pas celui du spectacle de ma fille
Deuxième amélioration, les chorégraphies. Il y a eu un indéniable effort de ce côté-là. Les combats paraissent nettement moins chorégraphiés. Les coups se font plus portés même s’il y a quelques manqués, surtout du côté de Colleen. Faut dire que cette dernière a été promue et a plus de combats à gérer donc difficile de conserver le même niveau de qualité.
Finn Jones s’est amélioré. La réalisation est plus inspirée. N’empêche qu’au final, je n’ai retenu aucun combat. Nul d’entre eux ne m’a vraiment passionné alors que la première proposait des duels sympathiques. Allez si, je viens de m’en rappeler d’une, celui de Colleen contre les Sœurs de la Grue. Et ce n’était pas transcendant. En fait, ça manquait beaucoup de tension étant donné que l’issue de tous les combats était prévisible.
Du bon, du moyen et du mauvais
Concernant l’intrigue, je l’ai suivi avec le même plaisir et enthousiasme que sur la première. Du moins jusqu’aux derniers épisodes. Avant de m’y attaquer, je voulais juste souligner la bonne qualité de l’ensemble notamment un dîner pour le moins improbable. Très bizarre, mais ça m’a beaucoup fait rire.
Dans les plus, hormis Ward, je retiendrais Alice Eve en Mary Walker. J’ai beaucoup aimé cette dernière car ils ne s’y attardent pas trop dessus, juste ce qu’il faut pour la densifier. Dès lors, il y a une part de mystère assez plaisant.
Rayon moyen, Joy. Alors là, autant l’actrice est excellente, autant l’écriture du personnage… Ça me donnait l’impression que les scénaristes ne savaient pas comment justifier son revirement. Parce que les excuses que donnent Joy sont risibles. On pourrait l’étendre au personnage et le qualifier de fille pathétique, mais ça fait juste trop gros. Trop « excuse pour en faire une méchante au dépit de la raison ».
Pour les moins, malheureusement, ce sera Davos. Je n’arrive pas avec lui. Je ne lui trouve aucun charisme. Il ne fait pas un bon opposant malgré ses pouvoirs. Quant à sa purge à la Punisher… Ben, ça fait Punisher du pauvre.
L’évolution de Danny
J’ai fait exprès d’exclure les deux personnages principaux de la série du compte-rendu. C’est pour pouvoir en parler tout en revenant sur ces fameux derniers épisodes. J’ai toujours aimé Danny Rand. J’adorais son côté candide et arrogant dans la première saison. Il faut se dire qu’il débarquait dans le monde réel après une longue absence et la dernière fois qu’il en a fait partie, c’était un gamin privilégié. La première saison était alors son initiation au monde réel. The Defenders a permis de poursuivre son évolution et cette deuxième saison la prolonge en allant encore plus loin vu qu’il renonce à être l’Iron Fist se rendant compte qu’il ne le maîtrise / mérite pas. Un choix tout à louable.
Iron Fist a déménagé sur The CW ?
Malheureusement, je trouve que les conséquences sont désastreuses. Pourquoi ? Parce qu’elles contribuent, à mes yeux, à « Flashiser » le show. Comprendre par-là que le pouvoir n’est plus une exception, mais devient la norme. Tout le monde a des pouvoirs. Déjà que Davos pique les pouvoirs de Danny, je n’étais pas très chaud. Ça a un petit côté ridicule et ça rend le processus du transfert avec le dragon Shou-Lao anodin. Bordel quoi ! Danny s’est fait chier à battre un dragon et t’as ce boulet qui lui vole son pouvoir peinard. Il perd ce côté « The Chosen One ». L’Iron Fist devenant alors un banal flingue lumineux.
Je fus pris d’horreur quand Danny commence à émettre l’hypothèse que Colleen récupère l’Iron Fist… J’ai été consterné, visage déformé par la douleur, quand j’ai découvert Colleen avec l’Iron Fist blanc… Mince, Iron Fist, c’est une série de The CW maintenant… Tout ça, parce que Colleen a été érigée comme un des points forts de la première saison. Qu’il faut absolument un twist. Pour justifier le tout, les scénaristes nous sortent une pirouette comme quoi, elle est une descendante d’un Iron Fist. Ouais, génial, mais l’entraînement alors ? Si Danny, et son entraînement de malade à K’un-Lun, n’a pas su résister à l’attrait de l’âme du dragon. Dont il est fait une parallèle avec la drogue durant la saison en plus. Que va faire cette femme ? Encore une fois, pirouette ridicule. C’est le destin, machin truc. Bref, tout ce que je déteste dans les séries The CW et je vois ça dans une série Marvel. Chez les Defenders…
L’horreur finale
Deux dernières images pour m’achever. Colleen Wing et son épée lumineuse. Danny Rand en mode Wanted. L’horreur est totale. Le carnage, complet. J’en ai ri de nervosité. C’est d’autant plus surprenant que j’étais (visiblement) un des rares à avoir apprécié la première saison et que j’avais beaucoup aimé l’ensemble de cette saison jusqu’au naufrage des derniers épisodes. Au point même que je me demande si je vais mater la saison 3. Je mens. Je me connais. Je dis ça maintenant, mais je ne pourrais pas m’empêcher de la voir une fois sortie.
Aussi, mais bordel, le costume ! Va falloir s’y mettre un jour quand même. Je ne comprends pas cette frilosité… « Donnez à cet homme, non pas un bouclier, mais un costume. ». À Mary Walker également, en passant. J’adore son costume dans les comics. Même Davos, pourtant obsédé par les doctrines de K’un Lun, ne prend pas la peine d’en revêtir un histoire de devenir LE véritable Immortal Iron Fist. Si vous pouviez aussi voyager un peu et ne pas vous contenter de mettre le chapitre voyage comme un interlude entre deux saisons. Parce que New-York. Encore New-York. Toujours New-York…
Quelle déception, ce final, je l’ai toujours en travers la gorge. Surtout que le combat final est anecdotique. Sauf pour le plan où Walker transperce le bras de Misty avec sa machette. Misty qui, d’ailleurs, m’a fait hurler comme une pucelle devant la pop star du moment quand elle débarque en mode RoboCop. Vas-y Netflix, file moi un morceau de Daredevil pour que je la fasse passer, cette satanée déception.
Par Christophe Menat dégoûté, le 17 septembre 2018.
Conclusion
Pour sa deuxième saison, la série considérée comme étant la plus faible du giron Marvel / Netflix s’est améliorée. Notamment ses combats et son rythme, bien aidée par un format parfait de dix épisodes. Bref, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes malgré un méchant faiblard. Jusqu’à ce dernier épisode où, tout d’un coup, sans crier gare, la série s’est fait « Flashiser » (Barry, qu’est-ce que t’as foutu encore ?) et sombre dans le ridicule le plus total. Je ne m’en suis pas remis. C’était trop beau pour être vrai.
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7/10 |