Critique : Love, Death + Robots – Saison 1

18 doses de pur plaisir

Fiche

Titre Love, Death + Robots Titre VO
Producteurs Joshua Donen, David Fincher, Jennifer Miller, Tim Miller
Saison 1 Nombre d’épisodes 18
Date de sortie 15 / 03 / 2018 Format 6 à 17 mn
Genre Animation, Comédie, Fantastique, Horreur, Science fiction Chaîne Netflix

Critique

Tout avait commencé, il y a dix ans, alors que Tim Miller n’avait pas encore réalisé Deadpool et encore moins le Terminator: Dark Fate à venir. Il était le co-fondateur de Blur Studio, une compagnie d’effets spéciaux connue pour les séquences dans l’espace d’Avatar, le sublime générique d’ouverture de Millénium: Les hommes qui n’aimaient pas les femmes et pour les bandes-annonces des jeux vidéo Star Wars: The Old Republic, la trilogie Batman: Arkham et Halo Wars 2. Tim Miller, lors de sa première rencontre avec David Fincher, le réalisateur qu’on ne présente plus, lui a proposé plusieurs idées, mais David Fincher était particulièrement emballé par celle impliquant une anthologie animée. Il y voyait l’occasion d’impliquer de très nombreux réalisateurs et de mettre en scène des idées complètement folles.

Un projet effrayant

C’était il y a dix ans. Pourquoi ça a mis autant de temps à sortir ? Évidemment, il fallait rencontrer de très nombreuses compagnies d’effets spéciaux pour les convaincre de s’embarquer dans l’aventure, mais surtout, ils ont essuyé un très grand nombre de refus de la part des studios de cinéma. Au départ, cette anthologie était prévue pour être diffusée dans les salles obscures. Malheureusement, souvent les studios étaient réfractaires à l’idée d’avoir des crédits pendant la projection. Bref, finalement, le duo a trouvé leur salut avec Netflix. Le service de streaming leur offrait aussi la possibilité de ne pas être contraints par une durée spécifique. La durée de chaque court-métrage correspondrait ainsi à ce qu’il y a à raconter. Ni plus, ni moins. Aujourd’hui, nous pouvons enfin admirer… Love, Death & Robots. Est-ce que ça valait le combat ?

Quand Black Mirror rencontre Animatrix

Au vu des très nombreuses réactions ayant émergé sur le web, je ne pense pas que la réponse à la question fasse l’objet d’un gros suspense. Oui, Love, Death & Robots le valait. En plus d’offrir quelque chose d’original (même si on peut penser très fort à Black Mirror et/ou Animatrix), il y a l’avantage de bénéficier d’histoires fortes. L’un des reproches que je pourrais faire à Black Mirror est que parfois, les histoires sont plus étendues que de raison. Ce n’est pas le cas ici. La durée est parfaite. C’est concis. Ça va à l’essentiel. L’impact n’en est que plus fort.

Le point positif qui me revient souvent entre tous les court-métrages, c’est la qualité technique. C’est sublime et surtout varié. Je n’ai jamais eu l’impression que ce soit le même studio derrière chaque court-métrage. Chacun apporte sa patte graphique. Cela permet d’amener une diversité que les films live ne peuvent pas se permettre.

Des contes pour adultes

L’autre point positif, c’est la qualité des histoires. Encore une fois, on a cette variété. Aucune ne ressemble à une autre. À chaque fois qu’on lance un épisode, je piaffais d’impatience à l’idée de découvrir un nouvel univers. Un vrai plaisir de nos jours où le web ne nous permet (presque) plus de commencer à regarder un film en ne sachant rien de ce dernier. Très souvent, c’était un choc. On pourrait imaginer qu’à cause de la très courte durée, on oublierait l’histoire une fois bouclée. Mais pas du tout, ça a même l’effet inverse. Un peu à l’image des contes qu’on (ou nous) lisait durant notre enfance. Qui a oublié l’histoire des trois petits cochons, du chaperon rouge ou encore du petit poucet ? Attention, beaucoup d’entre elles ne sont pas à la portée d’un enfant.

Naturellement, chacun aura son préféré. Pour moi, il s’agit de Beyond the Aquila Rift (Derrière la faille, en français) que j’ai vu deux fois avec un petit coup de cœur pour le surprenant défouloir Suits (Des fermiers équipés). Mais dans l’ensemble, aucun n’est à jeter. Ils sont tous d’excellentes factures.

Par Christophe Menat parti se désintoxiquer, le21 mars 2019.

Conclusion

Encore un petit bijou sur Netflix. Né sur une idée de Tim « Deadpool » Miller, cette anthologie animée calibrée dans un registre fantastique/science-fiction permet de découvrir dix-huit histoires dont chacune vaut le détour. À chaque fois, j’ai été submergé par le plaisir de la découverte, le suspense de l’histoire et l’admiration des graphismes. J’en redemandais déjà à chaque fin d’épisode et je me suis senti en manque une fois la saison terminée. Le début d’un nouveau style à venir sur Netflix ? J’espère très sincèrement.

+

  • Énorme variété
  • Graphisme
  • Histoires percutantes et mémorables
  • Découverte systématique à chaque court-métrage

  • Encore ! Encore ! Encore !
9/10

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