Critique : Le Mans 66

À la recherche de la course parfaite

Fiche

Titre Le Mans 66 Titre VOFord v Ferrari
Réalisateur James Mangold Scénaristes Jez Butterworth, John-Henry Butterworth, Jason Keller
Acteurs Matt Damon, Christian Bale, Jon Bernthal, Caitriona Balfe, Josh Lucas, Tracy Letts
Date de sortie13 / 11 / 2019 Durée2h 32
GenreAction, Biographie, Drame, Sport Budget97 600 000 $

L’histoire vraie qui a conduit l’ingénieur automobile visionnaire américain Caroll Shelby (Matt Damon) à faire équipe avec le pilote de course britannique surdoué Ken Miles (Christian Bale). Bravant l’ordre établi, défiant les lois de la physique et luttant contre leurs propres démons, les deux hommes n’avaient qu’un seul but : construire pour le compte de Ford Motor Company un bolide révolutionnaire capable de renverser la suprématie de l’écurie d’Enzo Ferrari sur le mythique circuit des 24 heures du Mans en 1966…

Critique

Le Mans 66 n’est pas le titre original du film. Il s’agit de Ford v Ferrari. Bref, la bagarre entre les constructeurs historiques Ford et Ferrari. Malgré le fait que je ne sois pas un fan de courses automobile, j’étais au fait de cette histoire grâce à l’excellente émission d’Amazon, The Grand Tour. Plus précisément, l’épisode 6 de la première saison (Course polaire aka Happy Finnish Christmas en VO). James May y présente la rivalité entre Ford et Ferrari lors des 24 Heures du Mans dans les années 1960. J’avais trouvé ce duel absolument passionnant. Toutefois, ce n’est pas le sujet du film même s’il sert de point de départ.

Ford v Ford

Sous l’aveu même de James Mangold, le film aurait dû s’appeler Ford v Ford. Et c’est exactement ce qui se passe pendant les deux tiers du film. Ford lutte contre… Ford. En cela, Le Mans 66 est un exercice fascinant du fonctionnement interne d’une grosse entreprise. Un mécanisme donnant naissance à des comportements parfois pervers. Le personnage de Christian Bale, Ken Miles, en fait d’ailleurs une description parfaite durant une scène de repas avec le Carroll Shelby de Matt Damon.

Pour le reste, on se concentre sur un élément cinématographiquement plus facile à narrer : la relation amicale entre Ken Miles et Carroll Shelby. Deux figures vraiment différentes que la passion automobile rapproche. On est dans le cadre d’un exercice hollywoodien classique porté par deux immenses acteurs. Aucune surprise de ce côté, mais de l’efficace permanent. Je n’en demandais pas plus et j’ai eu ce que j’attendais.

Un classique instantané d’Hollywood avec ses défauts

Dommage que le film verse parfois dans le ridicule. Notamment avec la femme de Ken Miles jouée par la magnifique Caitriona Balfe. Si son introduction est très amusante, dommage que ses deux scènes majeures sombrent dans le ridicule. Une scène de dispute totalement aberrante et une scène de bagarre frisant le pathétique d’une comédie avec Will Ferrell. Ne te méprends pas, j’adore les comédies avec le mec aux cheveux frisés, mais foutre une scène de Will Ferrell dans un film résolument classique et au réalisme ensorcelant. Ça a de quoi décontenancer. Bref, ça reste des détails. Des détails qu’on pourrait même qualifier d’anecdotiques, mais il n’empêche qu’enlever ces scènes aurait permis à Le Mans 66 de raccourcir sa durée.

Ben ouais, on parle quand même d’un long-métrage de deux heures et trente-deux minutes. J’étais amusé de constater cette durée, car c’est exactement la même, à la minute près, que le film que j’ai vu, la semaine, dernière, Doctor Sleep. Bref, une durée conséquente au point que Matt Damon a confessé que sa fille s’est endormie deux fois. Mais bon, il y a des circonstances atténuantes. D’un, elle a neuf ans et de deux, c’était l’heure du coucher. Parce que je ne vois pas comment il est possible de s’endormir devant.

Vivre la course de (vraiment) l’intérieur

En effet, le onzième film de James Mangold est une réussite dans la narration. Pas une seconde, je me suis ennuyé. Il se passe tellement de trucs avec beaucoup de personnages forts dont une mention spéciale pour le Henry Ford II de Tracy Letts. Pour couronner le tout, les scènes de courses sont endiablées. Le réalisateur et son équipe ont pris soin de rapprocher le plus possible la caméra du pilote. Cela donne des séquences où j’ai vraiment ressenti la vitesse. Il y a un monde entre voir une course de l’extérieur et de l’intérieur. Avec Le Mans 66, on la vit de l’intérieur. On atteint même le firmament sur la mythique course Le Mans.

Malgré tout, il manque ce soupçon d’émotion et de génie pour que Le Mans 66 devienne un grand classique, mais en l’état, ça reste tout de même film génial.

Par chaud pour regarder le Jessie de Flanagan.

Conclusion

Après Logan, James Mangold revient au cinéma en mettant en scène l’histoire vraie derrière la première victoire de l’entreprise Ford à Le Mans. S’appuyant sur l’amitié reliant Ken Miles (Christian Bale) et Carroll Shelby (Matt Damon), la lutte interne au sein de Ford et la passion automobile, Le Mans 66 est un film hollywoodien classique mais d’une efficacité redoutable. Surtout quand il est l’heure de pénétrer au sein de ces véhicules pouvant montrer jusqu’à plus de 300 km/h. Les scènes de courses deviennent alors de grands moments où on a l’impression d’être assis aux côtés du pilote. Dommage que le film se manque parfois avec des moments un peu trop too much (pour ne pas dire hollywoodien) même si c’est un détail anecdotique. C’est dans les détails que se font les grands films et Le Mans 66 n’en était pas loin.

+

  • Chapitre passionnant de l’histoire automobile
  • Reconstitution historique
  • Acteurs
  • Henry Ford II mémorable
  • Courses automobiles

  • Scènes avec la femme de Ken Miles too much
  • Manque quelque chose pour devenir un grand classique
8/10
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