Rocky au pays des échecs
Fiche
Titre | Le jeu de la dame | Titre VO | The Queen’s Gambit |
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Créateurs | Scott Frank, Allan Scott | ||
Acteurs | Anya Taylor-Joy, Bill Camp, Marielle Heller, Thomas Brodie-Sangster, Moses Ingram, Harry Melling, Isla Johnston, Christiane Seidel, Rebecca Root, Chloe Pirrie, Jacob Fortune-Lloyd | ||
Nombre de saisons | 1 | Nombre d’épisodes | 7 |
Date de sortie | 23 / 10 / 2020 | Durée | 46 à 68 mn |
Genre | Drame | Chaîne | Netflix |
Dans les années 1950, une jeune orpheline qui révèle un talent étonnant pour les échecs s’envole vers une gloire improbable tout en se battant contre ses addictions. |
Critique
Voyage dans le passé
Grâce à ses excellentes critiques et portée par la grande star en devenir, Anya Taylor-Joy, Le jeu de la dame a fini par me faire de l’œil. Je me suis laissé tenter en ne m’attendant à rien…
… et, pour citer le grand philosophe Dewey, j’ai quand même été déçu.
Pourtant, Le jeu de la dame envoûte offre une superbe réalisation, notamment mariée avec sa magnifique reconstitution historique. Les années 50 et 60 prennent littéralement vie sous nos yeux. C’est sans aucun doute le plus gros point fort de la mini-série Netflix. Ça, les réalisateurs le savent, car ils n’hésitent jamais à faire balader la caméra dans les décors. En second point, on peut parler des très bons acteurs.
Le biopic qui n’en était pas un
Quant à l’histoire, au début, je croyais que c’était un biopic donc j’étais vraiment excité à l’idée de découvrir le parcours d’une femme jusqu’à son couronnement du meilleur joueur d’échec au monde. Quelle ne fut pas ma déception en découvrant qu’il s’agit en fait de l’adaptation d’un roman, en l’occurrence celui de Walter Tevis publié en 1983. Ce n’est pas la première fois que ce dernier connaît les honneurs d’une adaptation, car on peut également compter sur les films L’Arnaqueur (1961) avec Paul Newman, L’Homme qui venait d’ailleurs (1976) avec David Bowie et La Couleur de l’argent (1986) réalisé par Martin Scorsese avec Paul Newman (encore lui) et Tom Cruise. L’Arnaqueur est d’ailleurs un immense film.
Pour l’anecdote, à la base, avant sa mort, Heath Ledger devait en réaliser l’adaptation pour le cinéma. Finalement, c’est devenu une série pour la marque au grand N rouge. Après avoir bouclé la mini-série, je me suis clairement dit qu’un long-métrage aurait mieux convenu. Certes, on aurait perdu quelques éléments intéressants, mais on aurait énormément gagné en rythme. En effet, la série créée par les deux Scott traîne souvent des pieds, reste souvent superficielle et réussit le pari à rendre ses parties d’échec répétitives. Allant même jusqu’à les expédier.
Échec avec les échecs
C’est dommage, car certes, ça me paraît difficile de rendre une partie d’échec cinématographiquement intéressante, mais de là, à les expédier ? D’autant plus que l’aspect stressant d’une partie est aux abonnés absents. Aussi, il est toujours facile de deviner l’issue. La faute à un schéma narratif sans surprise à la Rocky comme on en a déjà vu des milliers de fois.
Au final, si j’étais emballé par le début, notamment grâce à une excellente Isla Johnston jouant l’héroïne Beth Harmon à l’âge de huit/neuf ans, mon intérêt a fini par décliner au fil des épisodes (à raison d’un visionnage par soir). Le jeu d’Anya Taylor-Joy n’aide pas non plus, entre cabotinages et « je pose mon regard mystérieux qui tue » pour essayer d’apporter de la profondeur à un personnage creux. J’ai eu l’impression de suivre les aventures d’un pantin. Et encore, ce serait insulter Pinocchio.
Crédible ?
Difficile également de croire en l’histoire tant elle paraît tirée par les cheveux surtout étant donné le contexte. Je ne m’y connais pas trop donc je me suis renseigné sur le net et les femmes n’ont jamais participé aux championnats du monde car il s’agit d’un domaine pour les hommes. Les femmes ayant leur championnat. Séparer les deux sexes pour un jeu uniquement cérébral, j’ai trouvé ça un peu débile, mais bon, pas vraiment surprenant (le fameux machisme de l’époque).
Néanmoins, pour Le jeu de la dame, on se retrouve en fait devant un biopic où ils ne se passent souvent pas grand-chose d’intéressant, où la partie compétition des échecs est réduite au strict minimum pour ne pas dire expédiée au profit de l’histoire de Beth Harmon. Comme je ne la trouvais pas intéressante et pénible à la longue. Inexorablement, j’ai décroché de l’histoire et eut du mal à finir.
Par Christophe Menat qui a du mal à comprendre le fait de voir autant d’avis positifs.
Conclusion
Si l’emballage sixties m’a envoûté, j’ai vite déchanté. D’un, parce que ce n’est pas un biopic, mais une fiction semblant parfois tirée par les cheveux. De deux, parce que l’héroïne a la vivacité d’un mollusque et demeure fade. De trois, parce que les parties d’échec sont superficielles et jamais captivantes. Heureusement que les acteurs sont excellents. |
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6/10 |