La naissance de l’univers des super-monstres
Fiche
Intégré au Dark Universe | |||
Titre | La Momie | Titre VO | The Mummy |
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Réalisateur | Alex Kurtzman | Scénaristes | David Koepp, Christopher McQuarrie, Dylan Kussman |
Acteurs | Tom Cruise, Russell Crowe, Annabelle Wallis, Sofia Boutella, Jake Johnson | ||
Date de sortie | 14 / 06 / 2017 | Durée | 1h 50 |
Genre | Action, Aventure, Fantastique, Horreur | Budget | 125 000 000 $ |
Bien qu’elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d’un insondable désert, une princesse de l’ancienne Égypte, dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie et va déverser sur notre monde des siècles de rancœurs accumulées et de terreur dépassant l’entendement humain. Des sables du Moyen Orient aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d’antiques tombeaux dérobés, La Momie nous transporte dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux, peuplé de monstres et de divinités, dépoussiérant au passage un mythe vieux comme le monde. |
Critique
Les mauvaises critiques n’ont pas entamé ma motivation d’aller voir cette Momie-là. Faut dire qu’elle a un argument de poids : assister à la naissance du Dark Universe. Mais est-ce que ça valait vraiment le coup ?
Pour ceux du fond qui n’ont pas suivi, ça fait un moment qu’Universal essaie de reproduire la formule du Marvel Cinematic Universe. Elle avait tenté le coup en 2014 avec Dracula Untold avant de rétropédaler devant les mauvaises critiques et de repousser la naissance de l’univers des monstres Universal. Mais là, sérieux, cette fois-ci, c’est la bonne. Au point que même avant la sortie du film, le studio avait annoncé le Dark Universe. C’est confirmé avec ce qu’on voit dans le film du jour où le logo de l’univers sombre suit celui d’Universal. J’ai bien aimé l’effet, car les deux se combinent plutôt bien étant donné qu’ils mettent en scène une planète en arrière-plan. Si le Marvel Cinematic Universe avait eu droit à Robert Downey Jr., La Momie donne sa confiance à Tom Cruise. Pari gagnant ?
Pourquoi remaker la Momie de 1999 ?
Pas vraiment. L’acteur se retrouvant parachuté dans un rôle lui allant moyennement. Le voir sur grand écran, c’est ce moment gênant où on ne sait plus se mettre après qu’un vieux se prenant pour un djeune nous ait interpellés. J’ai même été très surpris de voir à quel point cette Momie était très, voir même trop, proche du film de Stephen Sommers sorti en 1999. Au niveau des personnages, on retrouve le même quatuor. L’aventurier à la morale arrangeante, mais au grand cœur (Brendan Fraser/Tom Cruise), la jolie demoiselle qui entame une relation « je t’aime moi non plus » avec le héros (Rachel Weisz/Annabelle Wallis), le comique du service (John Hannah/Jake Johnson) et évidemment la Momie bien emmerdée par sa malédiction (Arnold Vosloo/Sofia Boutella). Toutefois, aucun des acteurs n’arrive à surpasser son prédécesseur. Pire même, ils n’en sont que des pastiches sans saveur. Mention spéciale à Annabelle Wallis particulièrement mauvaise. Je ne sais pas comment fait cette actrice pour arriver à ce niveau à Hollywood.
La Ligue des gentlemen extraordinaires
Le seul moment où j’ai été réellement emballé par La Momie, c’est quand le cahier de charges de la mise en place de l’univers oblige à faire intervenir Docteur Jekyll. Dans la peau de l’homme double, Russell Crowe fait des merveilles et semble beaucoup s’amuser. Son Mister Hyde est très amusant et badass. Ça permet aussi de bénéficier d’un entracte à la routine du remake sans réelle inspiration. Le nombre de fois qu’on nous ressasse la malédiction (oui, c’est bon, on a compris) et le coup de l’iris qui se dédouble (oui, c’est bon, on a vu que c’était cool)…
J’ajoute un petit point à la note finale pour les très nombreuses cascades réussies qui parsèment le film avec un Tom Cruise toujours aussi investi. Bémol, certaines sont gâchées par une obscurité trop importante qui rend l’action brouillonne. À la décharge du film, il n’a pas non plus été aidé par le contraste du projecteur de ma salle de cinéma vraiment pas top. Au final, cette Momie donne l’impression d’avoir droit à une sorte de Mission Impossible. Pas vraiment une aventure horrifique où la Momie a un rôle important. Elle est pratiquement réduite à un rôle de croque-mitaine destiné à mettre en valeur Tom Cruise et à provoquer des scènes d’action non-stop.
Ah oui, c’est drôle de constater à quel point les monstres du film du jour n’ont plus grand-chose de monstres tant ils ressemblent plutôt à des super-héros. On pourrait même dire qu’on a eu droit à une Justice League Dark d’avant l’heure. D’ailleurs, tant que j’y pense : pas de scène post-générique.
Par Christophe Menat qui a envie de revoir La Momie de 1999, le 16 juin 2017.
Conclusion
Avec la lourde tâche de lancer un nouvel univers, La Momie cuvée 2017 avait la pression sur les épaules. Elle a malheureusement failli à la tâche en succombant à la facilité en devenant un film de super-héros avec Tom Cruise plutôt qu’un film de monstres. Seul le Docteur Jekyll par Russell Crowe et les nombreuses cascades permettent de remonter le niveau (faiblard, mais est-ce nécessaire de le préciser ?). Bizarrement aussi, le film du jour ressemble beaucoup à un remake de La Momie de 1999, celui avec Brendan Fraser. En moins bien, évidemment. Dès lors, je me pose la question, pourquoi ne pas être parti sur quelque chose de plus novateur ?
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4/10 |