Critique : Kill

Le nouveau The Raid

Fiche

Titre Kill Titre VO
Réalisateur Nikhil Nagesh Bhat Scénariste Nikhil Nagesh Bhat
Acteurs Laksh Lalwani, Raghav Juyal, Tanya Maniktala
Date de sortie11 / 09 / 2024 Durée1h 45
GenreAction, Drame, Policier, Thriller Budget2 000 000 $

La mission de sauvetage romantique d’un couple se transforme en bain de sang lorsque des bandits armés détournent un train et que les deux doivent utiliser leurs compétences en arts martiaux pour sauver la situation.

Critique

Tiens, il m’a l’air pas mal, ce petit film Kill nous venant du pays où on dodeline de la tête comme un Funko Pop pour dire oui ou non. Déjà, la moyenne IMDb est assez haute. Mais en plus, l’affiche française vend du rêve en indiquant qu’on est devant un « prétendant au meilleur film d’action de l’année » tout en montrant un gars bien vénère, seul face à plusieurs. En regardant de plus près, on peut voir que tout ce joli monde est équipé d’armes blanches. Naturellement, un 207ème os a poussé dans le corps du fan de film d’action que je suis.

Pour l’anecdote, trois jours avant la sortie du film aux États-Unis, Lionsgate et 87Eleven Entertainment, à l’origine de la franchise John Wick, ont annoncé le lancement d’un remake. 87Eleven Entertainment, ce n’est pas seulement John Wick, mais aussi Bullet Train (2022), Nobody (2021), The Fall Guy (2024) ou encore Atomic Blonde (2017). Bref, l’action, c’est leur domaine et s’ils se sont jetés sur Kill, c’est qu’il y a quelque chose.

Comment on dit Piège à grande vitesse en hindi ?

On ne peut pas dire que ce soit le pitch, car il est très basique. En gros, un homme et une femme sont amoureux, mais le père, un homme très riche, a d’autres plans. Tout ce beau monde voyage à bord d’un train et voilà que des méchants débarquent à bord pour piller. Le héros, qui est aussi flic, va devoir mettre la main dans des gueules pour repousser les méchants. Un pitch rappelant des dizaines de films d’action, comme Die Hard.

Sauf que… Il y a le pitch et il y a le traitement.

Bon, j’avoue que le début de Kill m’a laissé un peu inquiet. Il y a un acteur qui joue comme un pied (c’est limite un figurant, mais son jeu est très gênant). La romance est un peu à l’eau de rose façon Bollywood. Je me suis demandé si j’étais entré dans la bonne salle. Moi, j’étais là, comme dirait La Chose, pour la castagne !

Heureusement, la suite remonte largement le niveau. Tout d’abord, du pitch, le réalisateur et scénariste Nikhil Nagesh Bhat a pondu une intrigue avec pas mal de bonnes idées. Déjà, il y a le gros morceau à la moitié du film dont je ne dis pas plus pour ne pas divulgâcher, mais aussi, l’intelligence d’éviter de faire de son héros une arme à tuer invincible, et, aussi, de nous montrer ce qui se passe dans le camp des méchants. Loin d’en faire de la simple chair à canon, il leur apporte de l’humanité. Ce qui m’a sacrément surpris, et dans le bon sens. À noter également un Raghav Juyal superbement jouissif en grand méchant. ON VEUT LE VOIR CREVER DANS D’ATROCES SOUFFRANCES ! Signifiant que sa mission a été accomplie.

Qu’ils soient gentils ou méchants, ce sont tous des êtres humains

Bref, leur apporter cette humanité, au lieu de les diaboliser, permet de rendre les affrontements encore plus viscéraux. Car on sent la douleur que leur inflige le héros (alors que généralement, on ne sent la douleur que dans un sens). On est loin du « combat, combat, combat, boss final qui meurt en fermant les yeux et basta ». Non, ici, les enjeux montent crescendo jusqu’à une dernière partie où la rage explose. C’est également prenant du fait que le rapport de force change souvent de camp. Tel un match de foot de fou où les buts s’enchaînent d’une équipe à l’autre.

On note également cette montée au niveau des affrontements. Le héros se contente d’abord d’assommer ses adversaires. Seulement, une bascule est faite et les armes blanches sont de la partie, ce qui amène à un carnage spectaculaire où les équipes des effets spéciaux et du maquillage ont fait un excellent travail. Certaines mises à mort sont particulièrement gores.

Au niveau des cascades, ce n’est pas aussi bien chorégraphié qu’un The Raid (mon modèle absolu), mais ça fait bien plus que le taf grâce à la violence de ses coups et une volonté de rester le plus crédible possible. On n’est pas devant un « ballet », les mecs sont là pour se niquer la gueule et ils se niquent la gueule ! À noter également une utilisation maligne du décor et une volonté de se renouveler pour éviter la monotonie.

Par content d’avoir revécu une surprise à la The Raid.

Conclusion

Kill est assurément l’un des meilleurs films d’action de l’année (et même plus). Mais attention, il est également très violent (l’interdiction aux moins de 16 ans n’est pas pour rien). En effet, il s’agit d’une histoire de violence où les coups sont à chaque fois rendus et où l’escalade de la violence grimpe à chaque coup. Je n’avais pas été aussi bluffé par un film d’action hors États-Unis depuis le diptyque The Raid. Surtout que, malgré un pitch sommaire, son réalisateur amène d’excellentes idées comme humaniser ses méchants.

+

  • Viscéral
  • Excellentes idées apportant de la fraîcheur
  • Raghav Juyal en méchant
  • Chorégraphie et gore, de concert
  • La bascule

  • Démarrage un peu mièvre
9/10

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