Critique : The Fall Guy

Deux histoires d’amour en une seule

Fiche

Titre The Fall Guy Titre VO
Réalisateur David Leitch Scénariste Drew Pearce
Acteurs Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson, Hannah Waddingham, Teresa Palmer, Stephanie Hsu, Winston Duke
Date de sortie01 / 05 / 2024 Durée2h 06
GenreAction, Comédie, Drame Budget125 000 000 $

Un cascadeur hollywoodien travaille au clair de lune en tant que chasseur de primes pour joindre les deux bouts.

Critique

Après l’excellent Bullet Train (2022) où Brad Pitt se la jouait légèrement Jackie Chan, David Leitch revient avec The Fall Guy, l’adaptation cinématographique d’une série de 112 épisodes qui ne rajeunit aucune personne déjà née à cette époque, L’homme qui tombe à pic (1981). Personnellement, je n’étais pas encore sorti de maman, ni même de papa (je le remercie encore de ne pas avoir fini dans un mouchoir), lors de sa première diffusion, mais j’avais aperçu quelques rediffs sur France 3 ou encore TF1. Je n’ai aucun souvenir de ces visionnages, mais je me souvenais du titre car je le trouvais vraiment cool.

Bref, en tout cas, je n’ai pas tout de suite compris que The Fall Guy en était l’adaptation, étant donné que le marketing français a décidé de conserver le titre original. Ça fait tout de même plaisir quand on voit ce que Netflix a fait de Nicky Larson

Il était une fois… un cascadeur

Avec The Fall Guy, David Leitch, sur un scénario de Drew Pearce, choisit de faire une double histoire d’amour. La première concerne celle liant le héros Colt Seavers (Ryan Gosling) à Jody Moreno (Emily Blunt) et la seconde, tout simplement, à un métier du cinéma (mais pas que) : le cascadeur.

Pour l’anecdote, David Leitch a commencé sa carrière comme cascadeur, doublant notamment (et beaucoup) Brad Pitt (Fight Club, Le Mexicain, Spy Game : Jeu d’espions, Ocean’s Eleven, Troie, Mr. et Mrs. Smith) et Jean-Claude Van Damme (Replicant, The Order). Il s’est fait connaître mondialement en co-réalisant John Wick (2014) avec un autre cascadeur (vrais reconnaissent vrais), Chad Stahelski.

Coup de foudre à Explosionville

Commençons déjà par la première histoire d’amour. Si je savais que David Leitch allait faire du bruit au niveau des cascades, je restais un peu dubitatif concernant la love story entre Colt et Jody (pas le genre de prédilection de Leitch, estimais-je). Pour le coup, ça marche. Du tonnerre même. Un peu à la manière du deuil de John Wick, on va droit à l’essentiel, mais l’efficacité est là. J’ai marché à fond. Surtout, les deux acteurs partagent une vraie alchimie, faisant de chacune de leurs scènes à deux un moment où le sourire est là (celui du haut, pas du bas). En plus de ça, on invoque génialement ma romcom préférée : Coup de foudre à Notting Hill (1999).

Et ce n’est pas la seule référence, car il y en a un paquet et en tant qu’amoureux du cinéma, j’ai soit rugi de plaisir, soit rigolé de bon cœur. À ce niveau, mention spéciale au personnage de Winston Duke (Yibambe !). On notera également le génial aspect méta du film évoquant par exemple le Hall H du Comic-Con ou encore le destin de la doublure de Daniel Radcliffe dans les Harry Potter, David Holmes.

Bordel, ouvrez-leur une catégorie aux Oscars !

Parler de David Holmes est l’occasion parfaite pour bifurquer vers le cœur de The Fall Guy : les cascades. Tout le long-métrage est construit comme une déclaration d’amour à ces hommes et à ces femmes prêts à tout pour livrer un plan à couper le souffle. Le côté génial est de réussir à faire cohabiter le cahier des charges du film d’action comique à l’ancienne avec la découverte du métier de cascadeur. Si on aime le cinéma d’action, même le cinéma tout court, ça marche, on aime forcément The Fall Guy.

À ce niveau, les cascades demeurent un excellent passage et remplissent largement le cahier des charges. Chaque scène d’action est un moment de vrai plaisir renvoyant à l’enfance où le plaisir prime sur tout.

Au final, la seule faiblesse du film réside dans son intrigue, même si elle convoque la géniale Hannah Waddingham (Rebecca Welton dans Ted Lasso, cœur avec les doigts). En effet, après un excellent démarrage permettant de rentrer dans le bain avec une narration amusante ponctuée de bonnes blagues et d’excellentes idées (la géniale séquence du split-screen), on entre dans une intrigue classique digne d’un film d’action des années 80/90. L’idée de base d’évoquer les dangers du deepfake est excellente, mais le traitement est tellement incongru qu’il est difficile de la prendre au sérieux. Dès lors, il m’a fallu me forcer à ne pas me demander pourquoi diable les héros font-ils autant d’efforts alors que le plan des méchants ne tient pas debout.

Par pressé de découvrir le nouveau Leitch.

Conclusion

The Fall Guy est un excellent film d’action fun à l’ancienne, à la manière de Bullet Train du même réalisateur. Ryan Gosling et Emily Blunt brillent dans cette double love story. L’une concerne les deux stars, l’autre est pour ce métier pas assez reconnu du cinéma : le cascadeur. Un coup de cœur que je vais facilement revoir plusieurs fois !

+

  • Alchimie entre Gosling et Blunt
  • Scènes d’action fun
  • Excellent humour
  • Dimension méta
  • Déclaration d’amour pour les cascadeurs

  • Côté thriller faiblard
8/10
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