Critique : John Candy : I Like Me

« Il était mon ami. »

Fiche

Titre John Candy : I Like Me Titre VO
Réalisateur Colin Hanks
Intervenants Dan Aykroyd, Mel Brooks, Chris Columbus, Macaulay Culkin, Tom Hanks, Eugene Levy, Steve Martin, Bill Murray, Conan O’Brien, Catherine O’Hara, Martin Short
Date de sortie10 / 10 / 2025 (Amazon Prime Video) Durée1h 52
GenreBiographie, Documentaire Budget

Réalisé par Colin Hanks et produit par Ryan Reynolds, John Candy: I Like Me donne la parole à ceux qui ont le mieux connu John. Ils racontent son histoire à leur façon à travers des films, des photos et des interviews d’archives inédites. C’est un documentaire sur la vie, la carrière et la disparition d’un des acteurs les plus aimés de tous les temps.

Critique

La première fois que j’ai rencontré John Candy, c’était dans un aéroport.

Alors que la mère de Kevin essayait désespérément de trouver un vol pour retrouver son fils, voilà qu’une sorte d’Obélix en veste jaune se présente comme étant Gus Polinski. Son apparition est brève, mais impossible à oublier. Sans le savoir, je venais de faire la connaissance de John Candy, et le film en question n’était autre que le classique de John Hughes, Maman, j’ai raté l’avion ! sorti en 1990.

Quatre ans plus tard, John Candy mourait d’une crise cardiaque à l’âge de 43 ans. Depuis, je l’ai revu dans d’autres films où il était, comme toujours, excellent — mais je connaissais peu son histoire. Autant dire que ce documentaire tombait à pic.

Derrière la production de John Candy: I Like Me, on retrouve Maximum Effort, la société fondée par Ryan Reynolds (le nom vient d’une réplique culte de Deadpool) et George Dewey. Comme John Candy, Ryan Reynolds est canadien. À la réalisation, on retrouve Colin Hanks. Oui, le fils de Tom Hanks, qui avait partagé l’affiche de deux films avec John Candy : Splash (1984) et Toujours prêts (Volunteers, 1985).

« Je ne veux pas pleurer, mais il me manque vraiment. »

Ce qui frappe d’emblée, c’est l’ouverture du documentaire, qui débute avec le très rare Bill Murray. Il faut dire que le bonhomme est réputé pour être difficile à joindre. Ryan Reynolds a galéré, mais il a fini par y arriver grâce à une connaissance :

« J’ai dit à cette personne : “Écoute, je ne veux pas te compromettre, donc il faut que tu me donnes le numéro par l’intermédiaire d’un ami d’un ami d’un ami d’un ami.” Et il l’a fait. Finalement, quelqu’un m’a appelé et m’a donné son numéro. Et le message d’accueil de la messagerie appartenait à une compagnie maritime grecque. J’y ai cru. Nom d’un chien, c’était authentique. »

Après avoir laissé des dizaines de messages, Murray a fini par le rappeler, mais l’échange ne s’est pas bien passé. Murray lui a demandé qui était « le parrain du spit-take » (le gag classique où l’on recrache sa boisson de surprise ou de rire). Reynolds a tenté une réponse… qui n’a pas plu à Murray. Hop, ce dernier a raccroché.

Finalement, l’acteur canadien a eu une idée : il a demandé à ses enfants de l’aider à enregistrer une vidéo dans laquelle ils suppliaient Murray d’accepter l’interview. Ce geste a touché l’acteur, qui a fini par accepter de participer au documentaire. Et heureusement, car le passage de Bill Murray est clairement un des meilleurs moments — et sans doute un des plus émouvants. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit Bill Murray s’étrangler d’émotion en évoquant le souvenir d’un vieil ami.

Un grand cœur derrière le clown

Avec John Candy: I Like Me – titre fabuleux tiré d’une réplique culte du film Un ticket pour deux (Planes, Trains & Automobiles, 1987) où il partageait l’affiche avec Steve Martin, j’ai eu l’impression de faire connaissance avec le bonhomme — et j’en suis sorti avec un seul regret : ne jamais avoir pu le rencontrer.

Le documentaire s’appuie sur un casting impressionnant et un montage malin, alternant entre époques sans jamais perdre le spectateur. D’habitude, ce genre de construction me gêne un peu, mais ici, les repères temporels sont clairs et bien intégrés. Autre point que j’ai adoré : le film s’intéresse vraiment à sa carrière, multipliant les anecdotes savoureuses sur ses films et ses séries.

Pour finir en faisant une sorte de boucle, mention spéciale à Macaulay Culkin, le Kevin de Maman, j’ai raté l’avion !, qui lui rend un hommage bouleversant en expliquant que John Candy faisait partie des rares à avoir pris de ses nouvelles, lui qui était alors sous le joug d’un père tyrannique.

Par se demandant comment la scène du train a pu être validée.

Conclusion

John Candy : I Like Me est un documentaire tendre, drôle et profondément humain. Il réussit à capter tout ce qui faisait de John Candy un acteur à part : la générosité, l’humour et une fragilité bouleversante. Un bel hommage à un géant de la comédie, parti bien trop tôt.

+

  • Le ton chaleureux et sincère du documentaire
  • Bill Murray, bouleversant
  • Le montage clair malgré les allers-retours temporels
  • Les nombreuses anecdotes de tournage
  • L’hommage touchant de Macaulay Culkin

  • J’en voulais plus
8/10
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