Critique : Horns

Harry Potter à l’école des démons

Fiche

D’après le roman de Joe Hill
Titre Horns
Réalisateur Alexandre Aja
Scénariste Keith Bunin
Acteurs Daniel Radcliffe, Juno Temple, Max Minghella, Heather Graham, David Morse, Joe Anderson
Titre original Date de sortie 01 / 10 / 2014
Pays États-Unis Budget
Genre Drame, Fantastique, Horreur Durée 1h 59
Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…
Photo du film Horns avec Daniel Radcliffe
Déchéance des enfants stars : l’ancien Harry Potter en est la nouvelle victime.

Critique

Quand Alexandre Aja adapte un roman de Stephen King (pardon, de son fils), je suis au taquet. D’un, parce que je suis un gros fan d’Aja. De deux, parce que je suis bien curieux de voir à quoi peut ressembler l’univers du fils du maître de l’horreur. En plus de ça, Harry Potter avec des cornes, ça ne peut pas se rater.

Ça ressemble quand même pas mal à du Stephen King

Après avoir fini de visionner Horns, le point qui en ressort, c’est que Joe Hill a pas mal hérité de son père. Malheureusement, il lui manque une qualité (du moins, c’est ce que j’ai pu observer avec le film, je ne sais pas si le roman d’origine souffre de ce point) : des personnages bien écrits. Car vu la profusion de personnages simplistes dans Horns, j’ai parfois eu du mal à rentrer dans l’histoire. Il faut dire que le héros en prend plein la gueule dès le départ et sans vraie raison. Pas une seule seconde, son entourage ne semble douter de sa culpabilité. C’est aussi un point négatif, car on devine instantanément qui a tué Merrin (magnifique Juno Temple). Point d’orgue de ces personnages clichés : la serveuse à gros nichons (bandante Heather Graham). Que voulez-vous, j’suis un p’tit vicieux, moi.

L’ironie des cornes

Fort heureusement, le nouveau Aja commence à prendre de la vitesse avec l’apparition des cornes (une grosse similarité entre l’œuvre du fils et du père, le fantastique sert à dynamiter le récit plutôt que d’en combler les manques). Le film bifurque vers la comédie noire et se révèle (méchamment) drôle grâce au pouvoir secondaire qui va avec les cornes. Je vous laisse en découvrir la nature. Avec l’apparition des horns, l’histoire devient prenante même si malheureusement, l’identité du tueur ne sera révélée qu’à la toute fin, alors qu’on la devine depuis le début. Par contre, le récit joue habilement avec la nature de Merrin, et j’ai beaucoup aimé le dénouement qui va avec. Il m’a arraché une petite larme tant c’était beau (cf. la lettre). Que voulez-vous, j’suis un p’tit sensible, moi.

Par contre, les effets spéciaux… Moches. Point. Heureusement, les excellents maquillages relèvent le niveau sans oublier l’hommage sans doute involontaire à Peter Jackson avec une tête qui connaît un sort funeste. Grosso modo, on bave devant le maquillage et on grimace devant les effets spéciaux (quoi de plus normal chez Aja). Ah oui, les décors sont pas mal du tout. Pas étonnant quand on sait qu’Alexandre Aja s’est inspiré de la série Twin Peaks. Daniel Radcliffe ? Il s’en sort plutôt pas mal. Mais la véritable star du show est Juno Temple, et de loin. C’est d’ailleurs avec elle que Daniel Radcliffe livre son meilleur jeu. Comme on dit, les grands acteurs subliment leurs partenaires. Que voulez-vous, j’suis charmé par Juno, moi.

Par Christophe Menat, le .

Photo du film Horns réalisé par Alexandre Aja, d’après un scénario de Keith Bunin adapté du roman éponyme de Joe Hill, avec Juno Temple
Elle a l’air mal en point, Blanche-Neige…

Conclusion

Joe Hill peut être satisfait de la première adaptation cinématographique d’un de ses romans. Merci Alexandre Aja, même s’il est loin de livrer son meilleur long-métrage. C’est un peu du même niveau que Mirrors, c’est efficace, mais blindé de défauts.

+

  • Le pouvoir des cornes apporte beaucoup d’humour
  • Un climax généreux
  • Juno Temple
  • Le dénouement de l’histoire cachée de Merrin

  • Trop de personnages simplistes
  • Effets spéciaux trop visibles
  • On ne comprend pas bien pourquoi tout le monde pointe le héros comme étant le tueur
7/10
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