Critique : Grave

La preuve qu’il est possible de faire un bon film d’horreur en France

Fiche

Titre Grave Titre VO
Réalisateur Julia Ducournau Scénariste Julia Ducournau
Acteurs Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Nait Oufella
Date de sortie 15 / 03 / 2017 (26 / 07 / 2017 en vidéo) Durée 1h 39
Genre Drame, Horreur Budget 3 500 000 €

Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.

Photo du film Grave avec Garance Marillier en sang
« Mais il est relou, ce mec ! Pourquoi, il m’appelle Carrie et me propose d’aller au bal ? »

Critique

Ayant désormais moins le temps d’aller au cinéma, je raterais forcément des films que je voulais pourtant voir. C’est pourquoi je vais tenter d’en faire des critiques à leurs sorties vidéo. Cependant, je ne sais pas trop si ça va vous intéresser, donc je fais une première tentative avec Grave.

À sa sortie, on a beaucoup parlé de Grave. Dès lors, j’étais curieux de découvrir l’histoire se planquant derrière cette affiche avec une jeune fille saignant du nez et un gros filtre jaune. Et puis c’est quoi, ce titre ?

Qu’est-ce qui est grave ?

Sans trop vouloir spoiler, on parle cannibalisme (tu sais, les mecs qui bouffent des mecs) dans le long-métrage de Julia Ducournau. Hé oui, l’héroïne est un cannibale. Dès lors se pose une grosse question, comme provoquer l’empathie du spectateur ? Parce que bon, un héros cannibale, c’est moyen-moyen pour s’y identifier. Si ça ne te pose pas de problème, je pense que tu peux commencer à te poser des questions.

Tout repose sur une excellente idée : introduire l’héroïne en position de faiblesse et martyrisé par son environnement afin qu’on s’attache à elle. Ben ouais, on aime défendre les faibles – si non, je pense que tu peux SÉRIEUSEMENT commencer à te poser des questions. Dès lors, on vit avec elle son changement de condition. Au bout d’un moment, ce dernier finit par devenir jouissif. C’est simple, j’avais envie de la voir bouffer tout le monde. Histoire de poser un gros fuck à ces étudiants décadents sans notion des responsabilités. Ça, c’est mon nouveau côté vieux con qui parle.

La Garance Marillier, elle envoie du lourd

Fort heureusement, Julia Ducournau n’est pas moi. Elle pose des limites en gardant son récit sur des rails réalistes. Surtout, elle se repose totalement sur la performance de son actrice (fétiche) principale : Garance Marillier. Alors celle-là, pfiou, elle est épatante. Pourtant, quand je l’ai découverte au début de la séance. Je me suis dit que la suivre pendant une heure et demie, ça allait être chiant. Mais l’implication de l’actrice de moins de 20 ans (l’âge du personnage quoi, ben ouais, on n’est pas à Hollywood ici) dans la métamorphose de son personnage est tout simplement hallucinante. Elle est carrément habitée. Cerise sur le gâteau (ou doigt sur le cadavre ?), j’ai fini par vivre par procuration sa transformation.

Ainsi, alors que Grave aurait pu dériver vers la série B inoffensive, la bobine franco-belge devient un film marquant. Par ailleurs, ses passages « gores » sont réussis, car jamais, ils ne dérivent vers le too much. Ce n’est ni ridicule au point de provoquer le rire, ni glauque au point que le malaise ne devienne insupportable. C’est justement leur crédibilité qui les rend aussi remarquables. En bonus, on peut aussi applaudir la présence de deux excellents personnages secondaires bien éloignés des clichés du genre et d’une fin assez fun et superbement amené en passant.

Par Christophe Menat qui hésite à se convertir au cannibalisme, le 25 juillet 2017.

Photo du film Grave avec Garance Marillier sous les draps
Moi quand il y a la canicule.

Conclusion

Grave est la preuve qu’il est possible de faire des bons films d’horreur en France sans pour autant devenir une série B ridicule. Reposant sur la performance habitée (et excusez-moi, mais j’insiste) de son actrice principale Garance Marillier, la réalisatrice Julia Ducournau livre une péloche superbement maîtrisée, malgré une petite baisse de régime vers la dernière partie. Bref, c’était GRAVEment bien… et désolé pour ce jeu de mot tout pourri.

+

  • Avoir de l’empathie pour une cannibale
  • Effets gores sobres mais efficaces
  • Énorme Garance Marillier

  • Petite baisse de régime dans la dernière partie
7/10
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