Explosion de créativité
Fiche
Titre | Everything Everywhere All at Once | Titre VO | – |
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Réalisateurs | Daniel Kwan & Daniel Scheinert | Scénaristes | Daniel Kwan & Daniel Scheinert |
Acteurs | Michelle Yeoh, Stephanie Hsu, Ke Huy Quan, James Hong, Jamie Lee Curtis, Tallie Medel, Jenny Slate, Harry Shum Jr. | ||
Date de sortie | 31 / 08 / 2022 | Durée | 2h 19 |
Genre | Action, Aventure, Comédie, Fantastique, Science-fiction | Budget | 25 000 000 $ |
Dans l’ascenseur menant au contrôle fiscal de leur laverie, Waymond, qui adopte un comportement bizarre, explique à sa femme qu’elle seule peut sauver l’univers en utilisant les aptitudes de ses doubles provenant de mondes parallèles. |
Critique
Mon film maudit de 2022. Au moins quatre fois, je m’étais programmé une séance au cinéma et, à chaque fois, un imprévu de dernière minute m’a fait annuler la séance. Par contre, cette fois-ci, avec la sortie en VOD, aucune raison de rater la plus grosse surprise de l’année dernière.
Plus grosse surprise, oui. Il faut dire qu’Everything Everywhere All at Once est sorti en catimini aux States avant que son succès ne prenne tout le monde de court. Quand même, on parle d’un premier week-end à 6,1 millions de dollars, puis d’un deuxième week-end à 6,2 et enfin un troisième week-end à 5,4. Bref, pour un budget de 25 millions de dollars, il a fini par en rapporter 70 aux States. Le pire dans l’histoire, c’est quand le film est sorti aux States, il n’avait même pas de date de sortie en France. Du coup, ce n’est que cinq moins après sa sortie dans le pays dirigé par Joe Biden qu’il débarque dans nos salles.
Mais comment ça se fait ? Tout simplement, parce que la critique (95 % sur Rotten Tomatoes) et les spectateurs (8,1/10 sur IMDb) ont été conquis. Dès lors, le buzz est monté et le bouche à oreille a fait son effet.
Surcoté ?
Malgré tout, il y a toujours cette crainte après qu’une œuvre ait fait le buzz, de la considérer comme surcotée. Au générique final, j’ai poussé un gros soupir de soulagement. Everything Everywhere All at Once mérite bien sa réputation de film complètement fou. Petit interlude, c’est amusant de constater que deux films traitant du multivers sont sortis à quelques semaines d’intervalles, car peu après le film produit par A24, Marvel Studios sortait Doctor Strange in the Multiverse of Madness.
Néanmoins, s’ils traitent du multivers, ils ne le font pas de la même façon. Quand l’un invite le pas Sorcier Suprême du MCU à se balader dans différents univers, Everything Everywhere All at Once fait une autre proposition. Plus surprenante. Au final, cela amène des séquences incroyables, imprévisibles et, surtout, jamais vu au cinéma. On est dans la lignée du précédent long-métrage des Daniels, Daniel Kwan & Daniel Scheinert, Swiss Army Man (2016) où un homme (Paul Dano) échoué sur une île déserte se lie d’amitié avec un cadavre joué par Daniel Radcliffe.
De l’action, du rire et du cœur
Néanmoins, ce qui m’a le plus surpris (je précise que je n’ai vu aucune bande-annonce, voulant absolument me préserver pour le visionnage), c’est de voir qu’il s’agit aussi d’une comédie. Très marrant au passage. J’ai été épaté par le talent comique de Michelle Yeoh (ici, dans un de ses meilleurs rôles). Je ne me souviens pas de l’avoir vu drôle dans un film. Mention spéciale au running gag avec le nom « Jobu Tupaki ». Bref, t’as des tas de séquence totalement improbables, où l’inventivité coupe le souffle comme un pointu dans l’entrejambe. La dernière fois qu’un long-métrage m’avait autant bluffé par sa créativité, c’était Scott Pilgrim et ça remonte à 2010 quand même. Non, mais là, t’as juste des trucs où tu te dis « mais putain, où ils sont allés chercher ça ? ».
Pour couronner le tout, Everything Everywhere All at Once est loin de se contenter d’être un simple joyeux bordel hilarant avec des scènes d’action bien emballées (autre belle surprise), il est également un film avec du cœur. Plusieurs fois, le film m’a ému aux larmes autour d’un casting exceptionnellement juste avec un petit coup de cœur pour Ke Huy Quan. Mince quoi, je ne l’avais plus vu depuis Indiana Jones et le Temple maudit (1984) où il incarnait Demi-Lune et Les Goonies (1985) dans le rôle de Data. Un coup d’œil à sa filmographie m’apprend qu’il a été chorégraphe cascadeur pour The One (2001) et réalisateur adjoint sur 2046 de Wong Kar-wai (2004). On va le revoir très bientôt, car il a un rôle majeur dans la deuxième saison de la série Loki.
Références et anecdotes
Les Daniels ont également parsemé Everything Everywhere All at Once (j’adore le titre, c’est chiant à retenir la première fois, mais une fois retenu, il reste en tête) de références absolument géniaux et incroyablement diversifiés… je vous conseille de sauter la fin de ce paragraphe si vous voulez garder la surprise… entre 2001, l’Odyssée de l’espace (1968), Persepolis (2007), Matrix (1999), Ratatouille (2007) et je m’en suis pas remis de celui-là, Paprika (2006) ou encore In the Mood for Love (2000).
Pour finir, deux anecdotes cocasses. Le premier : le rôle principal du film était écrit avec Jackie Chan en tête avant d’être transformé en rôle pour une femme, récupérée par Michelle Yeoh. La seconde anecdote est dingue. Tous les effets visuels film ont été réalisés par… tenez-vous bien… neuf personnes, dont les deux réalisateurs. Pire, aucun membre de l’équipe des effets visuels n’est allé dans une école spécialisée dans le domaine. Ils étaient tous des amis qui se sont formés avec des tutoriels gratuits trouvés en ligne.
Par Christophe Menat ravi de constater qu’on est encore capable de proposer des films inventifs.
Conclusion
Un des meilleurs films de l’année 2022. Mon préféré de cette année avec Top Gun : Maverick. Everything Everywhere All at Once est une proposition cinématographique totalement folle, ne ressemblant à rien de connu. Le tout avec de l’action fun, beaucoup d’humour, des références cinématographiques géniales, du cœur et une histoire imprévisible. Bref, comme diraient les ricains, masterpiece ! |
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10/10 |