Critique : Évanouis

Zach Cregger frappe encore

Fiche

Titre Évanouis Titre VOWeapons
Réalisateur Zach Cregger Scénariste Zach Cregger
Acteurs Josh Brolin, Julia Garner, Alden Ehrenreich, Austin Abrams, Cary Christopher, Toby Huss, Benedict Wong, Amy Madigan
Date de sortie06 / 08 / 2025 Durée2h 08
GenreHorreur, Mystère Budget38 000 000 $

Lorsque tous les enfants d’une même classe, à l’exception d’un, disparaissent mystérieusement la même nuit, à la même heure, la ville entière cherche à découvrir qui — ou quoi — est à l’origine de ce phénomène inexpliqué.

Critique

Purée, j’aurai attendu longtemps avant de le voir, celui-là. Sorti pile au début de mes vacances, il a fallu attendre la rentrée pour enfin trouver le temps d’aller en salle. Si je l’attendais autant, c’est parce qu’il s’agit du nouveau film écrit et réalisé par Zach Cregger, qui m’avait bluffé avec Barbare (2022). Je voulais donc vérifier si Barbare (clin d’œil à repérer dans le film du jour) n’était pas qu’un coup de chance.

En réalité, je n’ai même pas eu besoin de le voir pour en être convaincu, vu l’énorme succès critique et public de Weapons (je n’arrive pas à me faire au titre français, surtout que Weapons prend tout son sens après visionnage). Et puis, 254 millions de dollars au box-office mondial pour un budget de seulement 38 millions… sans oublier l’annonce d’un préquel quelques jours après sa sortie.

Le mystère géré comme un maître

Autour d’un casting formidable, Weapons déploie une intrigue d’une grande intelligence en adoptant tour à tour le point de vue de chaque protagoniste. Un procédé déjà brillamment utilisé dans Barbare, mais ici poussé encore plus loin, puisque certaines scènes sont revues sous un autre angle. La petite touche de génie ? Découvrir que ces scènes présentent des variations subtiles, liées à la perception du personnage concerné. Ajoutez à cela des indices disséminés tout au long du film, dont l’importance ne se révèle qu’ultérieurement.

Comme si ça ne suffisait pas, le mystère autour de Weapons est géré avec brio. Plutôt qu’un unique rebondissement censé tout expliquer (et souvent décevant), Zach Cregger préfère distiller des indices (comme ce protagoniste qui s’exclame devant une cassette du film de Ron Howard, Willow), nous laissant peu à peu démêler l’énigme nous-mêmes. J’ai adoré la façon dont les révélations s’empilent, couche après couche, jusqu’à un dénouement à la fois effrayant et absolument génial.

Visuellement, Cregger frappe fort avec des séquences marquantes, comme le cauchemar du personnage de Josh Brolin — qui cache aussi un indice — ou encore l’idée glaçante derrière la pose des enfants disparus, qui confère au film un cachet mémorable. Pour l’anecdote, cette pose s’inspire de la célèbre photo de guerre La terreur de la guerre (la fillette vietnamienne nue, brûlée au napalm).

Des personnages humains et mémorables

Comme si ce n’était pas déjà suffisant, Cregger dresse également des portraits fascinants de chacun des protagonistes en leur donnant des failles, ce qui les rend profondément humains et inoubliables. Mention spéciale à Gladys, incarnée par Amy Madigan, qui surclasse tout le monde. Ce travail m’a d’ailleurs beaucoup rappelé la manière dont Stephen King brosse ses personnages.

À noter enfin que Cregger a intégré une dimension autobiographique dans l’un des chapitres du film :

« C’était mon enfance. Quand on vit avec un parent alcoolique, la dynamique s’inverse. L’enfant peut devenir celui qui prend soin. […] Cette substance étrangère arrive et change le comportement de tout le monde. La maison devient un lieu effrayant. Tu peux aller à l’école et faire semblant que tout va bien, puis rentrer chez toi et te cacher d’un parent zombie. Ça me semblait tellement réel. »

Bref, il ne me reste plus qu’une hâte : découvrir le Resident Evil de Zach Cregger.

Par vraiment pressé de découvrir ce Resident Evil.

Conclusion

Avec Weapons, Zach Cregger confirme qu’il n’était pas l’homme d’un seul coup d’éclat. Après Barbare, il prouve une nouvelle fois sa maîtrise du récit, de la mise en scène et de la construction du mystère. On tient là un réalisateur qui compte pour l’avenir du cinéma d’horreur. Vivement son Resident Evil.

+

  • Scénario malin et original
  • Gestion du mystère
  • Amy Madigan
  • Visuel marquant

  • Titre français
9/10
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