Critique : Deadpool & Wolverine (sans spoilers)

Sans approfondir le sujet, en regardant Deadpool & Wolverine, il ne faut pas oublier que Kevin Feige, actuel président de Marvel Studios, cofondateur du MCU et futur détenteur d’une étoile sur le Walk of Fame d’Hollywood, a débuté sa carrière à Hollywood en tant que producteur associé sur X-Men (2000). Il avait environ 25 ans (par contre, la légende ne dit pas s’il portait déjà une casquette).

Hugh Jackman s’en est souvenu via une délicieuse anecdote. Alors qu’il pensait avoir échoué à son audition pour jouer le mutant griffu, le Feige en question l’avait invité à dîner avant de le ramener à l’aéroport : « Je lui ai dit : ‘Kevin, nous savons tous que je ne vais pas avoir le rôle. Vous n’avez pas à dîner avec moi.’. Mais non, il s’est assis là et a dîné avec moi puis m’a conduit à l’aéroport. Je ne l’oublierai jamais. C’était la chose la plus gentille. Je me suis dit que je ne le reverrais jamais. ».

Une orgie de surprise

24 ans (chrono) plus tard, les deux sont sous le feu des projecteurs pour un nouveau Marvel Studios (34^e film du MCU et 4^e de la phase V pour les fétichistes de chiffre) . Le crossover qu’on n’aurait jamais cru voir arriver, surtout après le crépusculaire Logan (2017). Casquette Man avait même conseillé à Jackman de ne pas reprendre le rôle malgré l’insistance d’un canadien qui avait également fait une proposition (mais pas la même) à Sandra Bullock, car son personnage avait eu la meilleure porte de sortie possible. Finalement, Kevin Feige s’est laissé convaincre, mais a tout de même ajouté une condition, une seule : le fuck*** costume jaune. Bref, LFG !

Pour tenter de rameuter le maximum de monde dans les salles (et renflouer les caisses ?), la promotion a été agressive, mais aussi très intelligente. Chez Marvel Studios, on a carrément avoué que de fausses fuites avaient été organisées histoire de garder le plus de secrets possible. Une nouvelle technique (digne de Konoha) après les faux plans dans les bandes-annonces, comme pour Avengers : Infinity War. En tout cas, je peux le dire, toutes les surprises n’ont pas été dévoilées. Incroyable (car il y en a un paquet de montrées), mais vrai.

Et des surprises, Deadpool & Wolverine en regorgent au point que je dirais qu’une chose : comme pour Avengers : Endgame, essayez d’aller le voir le plus vite possible au cinéma pour avoir le maximum de « wow », « oh » ou « ils ont osé, les bâtards ». Certaines sont de véritables pépites.

No Way Home pour Wade

Impossible pour moi de ne pas penser à Spider-Man : No Way Home (2021), car il y a pas mal de similitudes. Tout d’abord (et en mettant de côté le fait que les deux héros ont un costume rouge), les deux films sont la conclusion d’une trilogie et, accessoirement, ses meilleurs épisodes. Deadpool & Wolverine surpasse sans problème, me concernant en tout cas, les deux premiers épisodes (pas difficile, car ils ne m’ont pas convaincu).

Il y a également l’idée d’un team-up. L’Araignée s’associe un temps avec un Sorcier grognon. Le Mercenaire à la Grande Bouche fait équipe avec un Glouton encore plus grognon (mais sans Scooby-Doo). Toutefois, là où Strange passe vite fait, Wolverine reste. Mieux, il amène de l’épaisseur à ce duo. Mais j’y reviens.

Il est également question d’émotions, et sur ce point, j’ai été agréablement surpris, car je ne m’y attendais pas. J’en ai même versé quelques larmes. Encore dans la similarité, on a le thème du multivers. J’ai aussi remarqué quelques petites faiblesses au niveau du rythme de l’intrigue. Bref, on peut aisément qualifier Deadpool & Wolverine comme étant le No Way Home de Wade Wilson.

Drôle et gore

Sauf que Deadpool a pas mal d’éléments en plus. Déjà, les surprises dont je parlais et les easter eggs. Il y en a tellement que ça donne le tournis (vite, vite, un antivertigineux) et c’est un régal de chaque instant pour les fans.

Il y a aussi la question de l’humour. Ceux qui adorent l’humour du mercenaire en auront pour leur argent. Perso, je n’en suis pas trop fan et je trouve qu’il y a encore du déchet dans cette suite. Mais moins que précédemment et surtout il y a beaucoup de passages très drôles. Certaines piques sont extrêmement bien senties quand il ne s’agit pas carrément de tacles à la carotide.

Même constat concernant la violence (félicitations à Marvel Studios pour son premier long-métrage classé R). Du gore façon cartoon à la The Boys, collant à merveille avec le ton et la preuve ultime que non, Disney (un raccourci pour faire plaisir à certains) n’a pas dénaturé le personnage. Au contraire, ils ont même poussé le curseur plus loin. D’ailleurs, à ce jeu, le générique d’ouverture est un bijou. Je n’avais pas pris une claque pareille depuis celui des Gardiens de la Galaxie. Quel kif dans mon caleçon (je ne suis pas team slip), bordel ! J’ai trop hâte de me le refaire (mon caleçon, moins).

Le jaune lui va si bien

Surtout, Deadpool a la carte Wolverine. Petit aparté, l’hommage au film Logan est juste exceptionnel. Je ne peux pas en imaginer un meilleur tout en gardant l’esprit dérangé de Wade Wilson. Bref, Hugh Jackman, ENFIN dans le costume jaune, rempile et quel retour ! Ryan Reynolds attendait depuis si longtemps cette équipée. Moi, je ne savais pas que je l’attendais aussi. Les deux forment un excellent duo, digne des meilleurs buddy movies. Les échanges, ou devrais-je dire les engueulades, sont savoureux.

Bref, ça c’est du team-up et ça, c’est du Wolvy !

Dernier point, la Cassandra Nova d’Emma Corrin (ex-princesse de Galles dans The Crown). Je n’attendais pas des masses du personnage, mais j’ai été conquis. Elle incarne une méchante avec de la prestance (malgré son alopécie, heureusement que Will Smith n’est pas dans le film, sinon je m’en prenais une). Un bon kif !

Au niveau de la réalisation, on est dans du pur Shawn Levy. Le mec n’est pas un génie, mais il est extrêmement efficace. On a droit à des scènes d’action fun, des images de synthèse impeccable et du rythme.

PS : une scène post-générique.

PS2 : la critique se poursuit dans la critique avec spoilers.