Critique : Day Shift

Visiblement, Jamie Foxx se sent bien chez Netflix. Après le sympathique film Project Power (2020) et la désastreuse sitcom Arrête Papa, tu me fais honte ! (j’ai tenu deux épisodes) qui n’aura pas dépassé sa première saison, le voilà qui rempile pour Day Shift. Cette fois-ci, il troque les pouvoirs pour des vampires.

Par des habitués à l’action

Pour l’anecdote, il s’agit du premier long-métrage où J.J. Perry porte la casquette de réalisateur. Ça ne veut pas pour autant dire que le gars est novice. En tant que réalisateur deuxième équipe, il a un CV long comme le bras où on retrouve, pêle-mêle, Warrior (2011 – qu’est-ce que je l’aime, ce film !), Fast & Furious 8 (2017 – toujours pas vu, je suis méga à la ramasse du côté des Fast & Furious) ou encore Bloodshot (2020 – qu’est-ce que je l’aime pas trop). Pour ceux qui ne le savent pas, le réalisateur deuxième équipe se charge souvent de tourner les scènes de cascades.

Le J.J. pas Abrams a également une belle carrière en tant que cascadeur (149 films, le gars). Il a même incarné Sub-Zero dans Mortal Kombat: Conquest (1998). Le film, c’est de la merde, mais incarner Sub-Zero, c’est cool.

Le scénario a par contre été écrit par un novice, Tyler Tice dont c’est le premier film. Il a ensuite été réécrit par Shay Hatten. Lui, il est moins novice vu qu’on le retrouve au crédit du Snyder Army of the Dead (2021) et John Wick Parabellum (2019). C’est donc sans surprise qu’on retrouve Chad Stahelski à la production.

Défouloir jouissif

Bref, tout ça, ça respire le bon film d’action et c’est sans hésiter ce qu’on a. Les points forts de Day Shift tournent justement autour de ça. Dès que l’action démarre, le film se voit pousser des ailes (ou devrais-je dire des canines ?). C’est superbement fun en plus d’être jouissif.

L’utilisation des vampires et les très nombreuses mises à mort sont toujours inventives permettant d’éviter tout sentiment de répétition. Un excellent point. D’autant plus que les effets spéciaux numériques se font incroyablement discrets. On sent qu’ils ont voulu miser à fond sur les effets pratiques et ils ont raison tant l’ensemble tient plus que bien la route. Pour conclure cette partie, je voulais juste rendre hommage à l’excellente scène d’action avec les frères Nazarian.

Au niveau de la partie blabla, le film m’a convaincu dans sa partie comique grâce à un excellent Dave Franco dont la combinaison avec Jamie Foxx fait mouche. Je me suis surpris à rire plusieurs fois (mention spéciale au running gag du pipi). On notera également la mise en place d’une mythologie John Wickienne dans un monde de vampires. Ce n’est pas spécialement original, mais ça a son efficacité.

Dommage pour cette sortie de route

Par contre, là où Day Shift merde à mes yeux. C’est au niveau de la famille du héros. Si elle sert à ajouter un peu de pression obligeant le personnage de Jamie Foxx à prendre des risques, quand elle se retrouve impliquée dans le monde des vampires, l’ensemble se casse la gueule et perd toute densité dramatique pour verser dans la mauvaise série B. Mention spéciale à l’ex-femme jouée par Meagan Good tout simplement catastrophique.

Les méchants ont également du mal à avoir de l’épaisseur. Si le bras droit fait le boulot (je fais la gueule tout le temps, ça marche bien comme technique), le big boss est beaucoup trop bavard pour se révéler efficace malgré une introduction badass. C’est dommage, avec ces deux points réglés, on aurait eu droit à une excellente comédie d’action.