Critique : Blue Jasmine

Cate Blanchett, impériale

Fiche

Titre
Blue Jasmine
Réalisateur Woody Allen
Scénariste Woody Allen
Acteurs Cate Blanchett, Alec Baldwin, Louis C.K., Bobby Cannavale, Andrew Dice Clay, Sally Hawkins, Peter Sarsgaard, Michael Stuhlbarg
Titre original Date de sortie 25 septembre 2013
Pays États-Unis Budget
Genre Comédie, Drame Durée 1h 38

Alors qu’elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d’affaire fortuné, battre sérieusement de l’aile, Jasmine quitte son New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa soeur Ginger afin de remettre de l’ordre dans sa vie.

Critique

Voir un Woody Allen, c’est comme jouer à pile ou face. Une fois, ça sera un excellent film. Une autre fois, un film mineur qu’on oublie très vite. Coup de chance, cette fois-ci, on a pile. Euh, attends Marvelll, tu veux dire que c’est bien ou pas ?

Après avoir posé sa caméra devant les plus belles femmes de la planète comme Penélope Cruz, Rachel McAdams, Marion Cotillard, Naomi Watts, Evan Rachel Wood, Scarlett Johansson, Rebecca Hall et j’en passe. Woody Allen décide de compléter son tableau de chasse en s’attachant les services de Cate Blanchett. Un peu salaud, le Woody lui offre un rôle à la difficulté inouïe. Un rôle qui rappelle le Young Adult avec Charlize Theron. Sauf qu’à la différence de cette dernière, le personnage campé par Cate Blanchett, Jasmine, n’est pas du tout antipathique. Autant l’interprétation de Charlize Theron donnait envie de baffer son personnage en permanence, celle de Cate Blanchett a réussi à me toucher malgré le snobisme à vomir de Jasmine et dieu sait que je déteste ça. Le snobisme, pas vomir, euh… je n’aime pas vomir non plus, mais là, je parlais du snobisme. Tu me suis ?

Après avoir posé sa caméra devant les plus belles femmes de la planète, Woody Allen décide de compléter son tableau de chasse en s’attachant les services de Cate Blanchett.

On pourrait louer le scénario de Woody Allen (toujours aussi verbeux et acide), mais là, il n’y a vraiment pas photo. Il n’y en a que pour Cate Blanchett. L’actrice émeut et fait rire. Le secret ? Sa Jasmine n’est pas un personnage désespérément fade. Au contraire, beaucoup d’émotions traversent son regard. Surtout, elle est loin d’être la blonde décervelée qu’on nous laisse croire au premier abord. Woody Allen prend un malin plaisir depuis quelques films à tordre le cou du cliché. Un bonus avec la scène introduisant Jasmine, un truc tout bête mais génial. Tout en humour, Woody Allen fait comprendre au spectateur, la détresse psychique de son personnage principal. Toutefois, et il faut le dire, sans une Cate Blanchett impériale, la mission aurait pu aboutir à un désastre digne de celle des Indiens à l’assaut de Fort Alamo. L’actrice, qui n’a jamais été aussi belle, rayonne malgré toute la détresse de son personnage.

Blue Jasmine ne suit pas une trame linéaire chronologiquement parlante, mais fait des balades dans le temps afin de permettre au spectateur de mieux comprendre Jasmine. Ainsi, les évènements dans le présent font écho à ceux du passé. Woody Allen bifurque entre les deux lignes temporelles pour illustrer la déchéance de sa nouvelle blonde. Quand un personnage parle d’un événement particulier, dans la scène suivante Woody Allen y revient pour montrer ce qui s’est réellement passé au lieu de laisser le spectateur hors du coup. Indispensable vu la mythomanie de Jasmine, cela a aussi pour conséquence de rendre la plus humaine, donc plus attachante. Tout en bénéficiant des scènes délicieuses – pur produit du talent « Allenien ».

Autour de Cate gravitent plusieurs personnages servis par des acteurs impeccables.

Autour de Cate gravitent plusieurs personnages servis par des acteurs impeccables. En premier, Ginger la sœur de Jasmine, interprétée par l’énergétique Sally Hawkins. Elle permet de souffler entre deux moments avec Cate Blanchett et amène un joyeux bordel amoureux en se coinçant entre Bobby Cannavale (Boardwalk Empire) et Louis C.K. (Louie). On n’oublie pas son ex-mari, Andrew Dice Clay (aussi vu dans une série, Entourage en l’occurrence). En bref, Ginger est un personnage haut en couleur qui colle parfaitement à l’actrice. Il y a aussi Alec Baldwin, l’homme qui donnait la victoire aux chauves, toujours aussi à l’aise quand il s’agit de jouer les escrocs charmeurs.

Notons aussi la petite visite de San Francisco, permettant d’ajouter une nouvelle étape sur la carte de Woody Allen tout en marquant la fin de son périple européen.

Conclusion

Au final, Blue Jasmine est une comédie dramatique dans la pure lignée des meilleurs Woody Allen. Capable d’être tour à tour drôle et émouvant. Il est de ces films qu’on regarde avec une banane qui ne nous quitte jamais tout en se délectant du combat de ses personnages pour quitter les sables mouvants de la vie. Il est de ces Woody Allen majeurs.

+ – Cate Blanchett exceptionnelle
– Woody Allen en forme
– Un casting aux oignons
– Parfois caricatural
Trophée8/10
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