Critique : Black Phone

L’après Doctor Strange

Après avoir réalisé Doctor Strange, Scott Derrickson était parti pour faire sa suite. Finalement, des différents créatifs sont arrivés, sans qu’on en connaisse les détails. La suite, par contre, on la connait. Le réalisateur des premières aventures du sorcier quitte le projet (en bons termes, néanmoins), le film est repoussé à cause de la Covid, Sam Raimi le remplace, tournage et sortie mondiale. Mais, et Derrickson pendant ce temps-là ? Comme tu le devines, il a réalisé le film du jour après en avoir écrit le scénario avec son pote C. Robert Cargill.

En parlant de son pote, parmi les longs-métrages de Scott Derrickson, il n’a pas participé au scénario de quatre. Hellraiser 5: Inferno (2000), L’exorcisme d’Emily Rose (2005), Le jour où la Terre s’arrêta (2008) et Délivre-nous du mal (2014). Il est amusant de constater que la qualité baisse drastiquement en l’absence de son compère présent pour Sinister (2012) et Doctor Strange (2016). Assurément, les meilleurs films de Scott Derrickson. C’est donc une bonne nouvelle de le voir attaché au projet. Après, c’est peut-être juste un hasard. Alors, confirmation avec Black Phone de la théorie que le duo fonctionne du tonnerre ?

Cette fois-ci, les deux compères adaptent une nouvelle de Joe Hill, fils de Stephen King et désormais une figure comptant dans le milieu de l’horreur. Scott Derrickson a dit du long-métrage qu’il s’agit de son plus personnel. Je ne vais pas en dire plus pour vous laisser la surprise devant les rebondissements.

Jesus ? What the fuck.

Juste qu’on retrouve un peu de l’excellente vibe de Sinister (Ethan Hawke is back devant la caméra). Une ambiance pesante. Un contexte social lourd avec un réalisme cru. Un méchant fascinant et un peu flippant (j’aurais bien aimé qu’il le soit un peu plus). Pour l’anecdote, son magnifique masque est signé par le légendaire Tom Savini. Des clins d’œil à Ça (difficile de ne pas y penser devant Black Phone). La réalisation est encore une fois impeccable (j’ai kiffé les visions et la façon dont les appels via le téléphone noir du titre sont gérés) avec un bon rythme et sans superflu. Les acteurs sont tous excellents avec une mention spéciale pour les gamins.

Ce que j’ai adoré chez Black Phone, c’est le scénario très malin. Tous les clichés du genre sont subtilement évités. Des sujets généralement balayés sous le tapis sont abordés de front. Le héros a suffisamment de personnalité pour ne pas être lambda. Qu’est-ce que c’est rafraîchissant pour le genre où malheureusement trop de personnages inintéressants pullulent. Il y a également un inattendu côté émouvant. Mais comme je l’ai dit plus tôt, je n’ai pas envie d’en dire plus pour vous préserver la surprise.

Mon seul bémol, c’est que je trouve que le méchant n’est pas assez flippant. Il l’est un peu, mais je sentais qu’il pouvait l’être encore plus.