Critique : Balle perdue 3

Après le succès de Balle perdue, deux suites avaient été commandées et, à chaque fois, la même équipe se retrouve devant et derrière la caméra. Bref, ayant apprécié les deux précédents films, j’étais évidemment impatient de retrouver Lino et Julia.

À la manière d’un Fast & Furious (titre qu’on peut remplacer par celui de n’importe quel film d’une franchise d’action), il s’agit de faire encore plus fort à chaque suite. Pour ce troisième épisode, ils ont carrément invoqué un hélicoptère (deux en vrai, vu qu’il faut aussi suivre et filmer le premier). Dès lors, sans surprise, il est inutile de préciser que les cascades de Balle perdue 3 envoient du lourd, d’autant plus qu’on évite à nouveau tout renfort numérique. Ma cascade préférée est, sans hésiter, la « Fatality » réservée à l’Alpine. Wow, je n’étais pas prêt à ce moment-là. D’ailleurs, en passant, ne manquez surtout pas le making-of à la fin de la critique (à voir après le film, évidemment).

J’ai beaucoup apprécié le combat à bord du tramway, qui n’est pas sans me rappeler Shang-Chi et la légende des dix anneaux. Quand les combattants entrent dans l’arène, il y a un moment où le temps semble suspendu, un temps où ils s’interrogent sur l’adversaire direct. Juste génial. Tout comme le prologue, où un suspense est mis en place. Le reste n’apporte rien de nouveau, mais encore une fois, il y a un savoir-faire redoutable.

L’important reste l’histoire

Dommage donc que la réalisation peine à offrir des plans iconiques et que le scénario ne brille pas. On a une mécanique ayant fait ses preuves, donc assez connue. Du coup, la surprise ne s’invite pas à la fête. Pas aidée non plus par le renfort du grand méchant loup joué par Gérard Lanvin. Certes, il est cool de faire intervenir une star, mais cela casse, à mon goût, la simplicité de l’histoire de vengeance de Lino contre Areski.

Résultat des courses, l’intrigue se perd dans une sous-intrigue politique, permettant d’apporter du temps de présence à Moss (Pascale Arbillot), mais nuisant au rythme et à l’efficacité générale. Sans oublier le twist complètement inutile (même si le coup de boule fait du bien).

Par contre, le Yuri de Quentin D’Hainaut a bien glow-up par rapport à l’épisode précédent et a un charisme génial (la balafre aide). Parce que bon, depuis le deuxième, Lino et Julia sont passés chez le coiffeur et, je ne veux pas trop m’avancer, mais je pense qu’ils ont obtenu un rabais pour coiffure ratée. Lino est d’ailleurs, et curieusement, assez transparent dans ce Balle Perdue 3. Comme s’il avait perdu de son mordant.