Critique : Andor – Saison 1

 Andor est la série que personne n’attendait.

Je me rappelle encore des moqueries à son annonce, du genre « Mais qui va s’intéresser à une série préquelle sur un personnage secondaire de Rogue One ? ».

Difficile de leur donner tort à première vue, mais quand on gratte un peu, on peut constater qu’à la création de la série, on retrouve Tony Gilroy. L’homme justement derrière le scénario du film Rogue One (dont il a également dirigé les réécritures et les reshoots), mais aussi, entre autres car son CV est particulièrement long vu que son premier film date de 1992, la trilogie Jason Bourne. Bref, au vu de l’ensemble de sa filmographie, on peut remarquer que le gars aime bien le genre thriller politique.

Ça tombe bien, c’est exactement qu’est Andor.

Le réveil des séries Star Wars

Pour ma part, je n’attendais pas la série plus que ça, car je n’avais pas kiffé de ouf Rogue One, surtout les deux nouvelles séries Star Wars, Le Livre de Boba Fett (du moins, sans la partie consacrée au Mandalorien et Grogu) et Obi-Wan Kenobi, ne m’ont pas laissé avec un souvenir impérissable. J’ai même craint le pire sur les trois premiers épisodes d’Andor. C’est lent… Ça blablate beaucoup pour ne pas dire grand-chose… Pire, y a des flash-backs tombant comme une couille dans le potage.

Pourtant, on y retrouve tous les plans qui m’avaient fait vibrer dans la bande-annonce.

Dommage, encore une série sympathique mais sans plus dans l’univers de Star Wars. Puis à la fin du troisième épisode, le tout commence à décoller. Le jeu d’échecs est déployé et les pions commencent à bouger.

On comprend mieux pourquoi Disney+ a commencé la diffusion de la série en mettant à disposition les trois premiers épisodes d’un coup, alors que ce n’est pas dans leurs habitudes. Ils savaient tout simplement qu’il y avait un risque que le public déserte au premier épisode. Et ce serait très dommage de ne pas s’accrocher tant la qualité grimpe d’épisode en épisode jusqu’à atteindre des sommets.

La Force s’Andor

Andor a une particularité. Il s’agit de la moins « mythologique » des séries Star Wars jusqu’ici. Pas de Jedi. Pas de sabres laser. On pourrait transposer la série dans la France sous l’occupation nazie qu’on ne trouverait rien à redire si ce n’est pas la présence d’extra-terrestres (et encore, mineure), de vaisseaux spatiaux et de lasers.

Si la série d’Obi-Wan permettait d’entrevoir que c’était de vivre sous le régime de l’Empire, ce n’est rien à côté de la série du jour. Tony Gilroy s’attache à vraiment nous faire vivre sous la terreur des soldats de l’Empereur. De plus, loin de nous suivre que Cassian Andor, il diversifie les points de vue à l’exception de celui des Jedi, de toute façon déjà abordé dans la série consacrée au maître d’Anakin Skywalker.

Réalisme est le mot-clé

Il y a un point que j’ai adoré. C’est la volonté de toujours inscrire du réalisme. Les gunfights sont loin d’être des exercices de ballets. Personne n’essaie de faire des sauts sur le côté tout en tirant avec deux flingues sur fond de colombe en plein envol, façon John Woo. Tout le monde campe sur leurs positions, tout en essayant quelques maigres tirs. Cela n’empêche pas les morts de s’accumuler attisant les flammes de la Rébellion. Si on sait que Cassian ne mourra pas, on ne peut pas en dire autant des autres car il s’agit tous d’inconnus à l’exception de deux personnages. Bref, j’ai ressenti une réelle tension. 

Pour le reste, c’est un perfect au niveau du jeu d’acteur (mentions spéciales aux épatants Stellan Skarsgård, Genevieve O’Reilly et Andy Serkis), des répliques (j’ai adoré l’émouvant monologue du dernier épisode) et des décors. Pour l’anecdote, contrairement aux autres séries de Lucasfilm, le Volume n’a pas été utilisé. À la place, des décors à grande échelle ont été construits aux studios Pinewood et une grande partie du tournage a eu lieu à l’extérieur.

Il faut aussi souligner l’excellence de l’histoire arrivant à narrer progressivement l’émergence de la Rébellion. Pour info, la série est prévue pour durer deux saisons de douze épisodes menant directement au film Rogue One. En parlant de ça, ne manquez pas la scène mid-générique du dernier épisode de cette saison. Pour finir, mentions spéciales aux différents easter eggs.