Fiche
D’après le roman de Seth Grahame-Smith | |
Réalisateur | Timur Bekmambetov (Wanted : choisis ton destin, Night Watch) |
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Scénariste | Seth Grahame-Smith (Dark Shadows) |
Acteurs | Benjamin Walker (Mémoires de nos pères), Dominic Cooper (Captain America: First Avenger), Anthony Mackie (Dos au mur), Mary Elizabeth Winstead (The Thing), Rufus Sewell (The Tourist), Marton Csokas (Dream House), Jimmi Simpson |
Titre original | Abraham Lincoln: Vampire Hunter | Date de sortie | 8 août 2012 |
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Pays | USA | Budget | 70 000 000 $ |
Genre | Action, Fantastique, Horreur, Thriller | Durée | 1h45 |
Lorsqu’Abraham Lincoln découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C’est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l’illustre figure de la guerre de Sécession. |
Critique
Une grosse purge annoncée, il faut dire que le film donne le bâton pour se faire battre avec un trio qui fait mal: une figure historique dans une histoire de vampire, un réalisateur connu pour ses délires et une bande annonce affichant des textes dégueulasses (dignes d’un nanar des nineties). Ah j’ai failli oublier la présence de Tim Burton en tant que producteur. Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires est-il vraiment une daube ?
A la base, cette nouvelle version de l’histoire de l’ancien président des Etats-Unis est un roman dont la qualité doit quand même être importante s’il a bénéficié du droit d’être adapté au cinéma avec un budget de 70 millions, Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires retrace la vie du mec barbu de sa jeunesse jusqu’à sa mort. Le tout enrobé d’une légende : Abraham aurait été un collègue de Blade.
Bon, échafaudé par les critiques incroyablement négatives, j’étais préparé pour voir une énorme purge ce qui m’a permis de relativiser devant le résultat final. En fait, j’ai plutôt bien aimé la première partie avec des passages assez classes mais ressemblant furieusement à ceux de Wanted : choisis ton destin en moins bien. Découverte d’un nouveau monde (assassins/vampires), initiation, combat avec une arme (flingue/hache) seulement ce passage qui est un des grands plaisirs de Wanted surtout grâce à l’excellente interprétation de James McAvoy souffre d’un acteur principal au charisme moindre et d’une durée trop courte, pas le temps de s’amuser, on passe directement à la suite comme s’il y avait trop à raconter. On a du mal à le comprendre vu le peu d’intérêt de la deuxième partie. Et surtout les répliques du scénariste Seth Grahame-Smith (aussi auteur du roman) sont désespérément creuses, respirant le cliché, elles agacent davantage qu’elles n’excitent, n’est pas Mark Millar qui veut. Quel dommage surtout avec la présence du père de Tony Stark en chasseur de vampire.
Toutefois la présence de Mary Elizabeth Winstead (sublime Ramona dans Scott Pilgrim) remonte quelque peu le niveau du film et surtout les phases de chasses de vampires sont assez jouissives. On s’éclate bien à voir les différents combats. Timur Bekmambetov s’amuse en revenant à ses monstres fétiches (il a réalisé le diptyque Night Wach/Day Watch autour des vampires) et leur rajoutent un pouvoir présent dans ses films tournés en Russie, la disparition instantanée. On a du mal à comprendre les critiques, certes ce n’est pas affolant mais ça ne se prend pas complètement au sérieux et c’est assez bien emballé (ça change des vampires beaux gosses) puis survient la fracture sur une scène kiffante où Abraham revêt l’apparence qui la rendu célèbre : haut de forme, barbe le long de la mâchoire et une gueule à faire peur à Freddy, le croquemitaine.
Arrivé à ce carrefour, le long métrage tente de bifurquer vers le film épique sauf qu’il n’a pas le budget pour… Du coup, il connaît un gros point d’arrêt devant le panneau stop et n’a pas de moyens pour faire demi-tour. Le réalisateur russe enrobe ses scènes de batailles d’un brouillard assez épais pour masquer la faiblesse des effets spéciaux mais rend le tout illisible, enfin, il avait déjà commencé à le faire dans la première partie sur un combat en plein milieu d’une course de chevaux (rappelant le passage culte de Le Roi Lion) mais bon, ok, le brouillard peut se justifier par la poussière dégagée par les fers de chevaux. Une fois si ça te fait plaisir Timur mais pas deux. A force de le répéter, ça casse le truc surtout avec la 3D, on est obligé de plisser des yeux pour apercevoir ce qui se passe à l’écran sans oublier une désagréable sensation que l’écran est mal réglé (genre après qu’un petit con ait joué avec votre télécommande et s’est amusé à dérégler votre réglage parfait). On aurait pu penser qu’il aurait eu la présence d’esprit de conserver cet effet uniquement pour la scène de bataille mais il s’obstine et le rajoute un peu partout comme la séquence sur le toit du train (remake foiré de la séquence culte de Wanted).
Le pire, c’est quand même de le voir essayer de faire un film épique en foutant une histoire triste et en faisant vieillir les personnages (ils ont tout simplement l’air ridicules). Fini le délire de la première partie, le film se prend au sérieux en parlant de l’âme de la nation… sans aucune saveur. On se fait un peu chier, on se demande si c’est bientôt fini et puis c’est fini…
On sort de la salle, amusé et déçu. J’espérais au fond de moi un de ces nanars jouissifs que tout le monde déteste parce qu’il est pris au sérieux alors qu’il n’a pas vocation de l’être, un peu comme Wanted en fait. Dommage tout de même puis en réfléchissant, je me suis dit que ça aurait été plus fun de faire un Nicolas Sarkozy : chasseur de vampires… Il aurait été armé d’un kärcher rempli d’eau bénite et buterait des vampires de gauche. Ouais, ça a de la gueule, ça t’intéresse Alexandre Aja ?
Conclusion
Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires marque une déception, amusant dans sa première partie un peu fofolle. Il se perd en voulant devenir épique et inspirer le spectateur en enrobant son histoire d’un discours historique dont on se fout royalement. | |||
+ | – L’idée de départ – Des bonnes chasses – Mary Elizabeth Winstead (mais je ne suis pas objectif) |
– | – Deuxième partie foirée – C’est quoi ce brouillard sur les séquences d’actions? |
4/10 |