Critique : Hanna

« J’ai raté ton cœur de peu »

Fiche

Réalisateur Joe Wright (Reviens-moi et Orgueil & préjugés)
Scénaristes Seth Lochhead et David Farr (MI-5)
Acteurs Saoirse Ronan (Lovely Bones, Les chemins de la liberté), Eric Bana (Star Trek, Deux sœurs pour un roi), Cate Blanchett (L’étrange histoire de Benjamin Button et prochainement dans The Hobbit, le préquel du Le Seigneur des Anneaux), Vicky Krieps et Tom Hollander (méchant de la première trilogie Pirates des Caraïbes)
Pays UK, Allemagne, USA Date de sortie 6 juillet 2011
Genre Action, Crime, Drame, Mystère, Thriller Durée 1h57
Hanna, 16 ans, n’est pas une adolescente comme les autres. Élevée loin de tout par son père, Erik, ex-agent de la CIA, elle n’ignore aucune des techniques de combat ou de survie qui font les plus redoutables soldats. Erik lui a enseigné tout ce qu’elle sait à partir d’une encyclopédie et d’un recueil de contes de fées. Formée depuis son plus jeune âge, Hanna est une combattante parfaite.

Quand Léon et Nikita ont un enfant

Le film tourne autour d’une jeune et jolie fille (jouée par la star de Lovely Bones) élevée depuis sa naissance à tuer. Le long-métrage de Joe Wright débute de la plus belle des manières avec une chasse en plein désert polaire et là, on commence à entrevoir les qualités du film.

Déjà, on a notre réponse à notre première question, les combats seront-ils crédibles ? Cette question est d’or car si la réponse est négative, le reste du film est irrémédiablement raté. Si on ne se la pose pas pour un Jason Statham ou un Donnie Yen, on peut se questionner en voyant la tête d’affiche : Saoirse Ronan (comment ça se prononce ce prénom?).

D’ores et déjà pour le premier combat, on est soufflé par la chorégraphie. Certes vous n’aurez pas des hommes qui s’envolent comme dans Detective Dee ou de coups surpuissants digne de Thor ou Hulk. Le réalisme est le mot d’ordre. Il est plaisant de voir aussi que le film s’attache à mystifier certains combats renforçant notre crainte autour d’Hanna (elle élimine, hors champ, cinq soldats seule).

Le reste du film raconte le périple d’Hanna qui tel l’enfant sauvage de Truffaut va découvrir le monde après avoir vécu quinze ans recluse avec son père dans la forêt. On bascule alors vers le drame intimiste plutôt intéressant mais la trame de fond n’est jamais occultée. Elle passe alors entre les mains d’une Cate Blanchett absolument époustouflante dans le rôle de Marissa, membre d’une organisation gouvernementale secrète. Elle joue la méchante mais au lieu de dépeindre un personnage froid et « parfait », les scénaristes et Cate Blanchett ont réussi à lui insuffler une humanité rendant Marissa encore plus effrayante.

Spoiler

La scène où elle se nettoie les dents jusqu’au sang installe un malaise génial.

Eric Bana est un peu en retrait du fait de la nature assez ambigu de son personnage mais parvient à lui insuffler une humanité et un amour pour sa fille contrebalancé par son désir de vengeance. Il est toutefois écrasé par la prestation de ses deux compères féminins.

Hanna est un film qui réussit là où de multiples longs-métrages se sont cassés la gueule. Il allie avec brio ses deux parties, le drame et le thriller. J’ai pensé à Léon en voyant ce film.

Spoiler

J’ai adoré la fin qui reprend le même schéma narratif que le début du film.

Une réalisation à soubresauts fantasmagoriques et servie par une musique poignante

La meilleure scène pour qualifier ce titre est l’évasion d’Hanna du complexe où elle est détenue au début du film. Le réalisateur multiplie les procédés clippesques, il fait tourner la caméra selon un axe horizontal et/ou vertical ou alors affiche une succession d’images sur un rythme effréné. Tout le monde n’aimera pas ce style mais elle a son effet surtout accolé à la musique des Chemical Brothers. Les décors du complexe de détention disposent d’une architecture très réussie dynamitant la réalisation de Joe Wright. On pense principalement à Brazil, le chef d’œuvre de Terry Gilliam.

En ce, la première demi-heure du film est une réussite malheureusement la suite des évènements verra une réalisation plus posée, moins encline à des envolées techniques. Mais en réfléchissant, ce n’est pas forcément un mal car il serait difficile de garder la même cadence sur une durée d’une heure quarante. De plus, le sujet à ce moment-là ne se prête plus à une réalisation clippesques. Bravo au réalisateur d’avoir su changer de réalisation en fonction du sujet. Ce que beaucoup de réalisateurs n’arrivent pas à faire se contentant de suivre un modèle du début jusqu’à la fin du long-métrage.

Mention spéciale à la photographie qui est pour beaucoup dans l’installation de l’atmosphère assez particulière du film et qui fait resplendir les décors.

Conclusion

Hanna est un thriller nerveux parsemé d’élans dramatiques et servi par deux actrices extraordinaires. Certes il ne dispose pas d’un scénario original mais son traitement est réussi et surtout quelle musique des Chemical Brothers. Une belle leçon de cinéma à Salt

Sa scène culte : l’évasion du complexe.

Trophée8/10
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