« Je ne porte pas de bagages. Je porte la poisse. »
– le cancer de Louisa
Écrit et réalisé par Bertrand Blier (Buffet Froid et surtout le génial Grosse Fatigue)
Avec Jean Dujardin (alias OSS 17 ou Chouchou ou encore Brice de Nice), Albert Dupontel (le magnifique Deux jours à tuer), Anne Alvaro (Le Scaphandre et le papillon), Myriam Boyer (Mesrine mais elle est plus connue pour être la maman de Clovis Cornillac) et Christa Theret (la petite chieuse qu’on a envie de gifler dans LOL).
Long-métrage français
Date de sortie cinéma : 25 août 2010
Genre : Comédie noire
Durée : 1h27
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Date de sortie DVD/Blu-ray : 25 janvier 2011
Récompenses :
César de la Meilleure actrice dans un second rôle (Anne Alvaro).
Étoile d’Or du Scénario (Bertrand Blier).
Une nomination pour le Gérard de l’acteur qui avant nous faisait bien rire et qui maintenant nous fait bien chier (Albert Dupontel).
C’est l’histoire d’un homme qui reçoit la visite de son cancer. « Bonjour, lui dit le cancer, je suis votre cancer. Je me suis dit que ça serait peut-être pas mal de faire un petit peu connaissance… »
La critique
J’avais entendu un peu parler du film mais c’est surtout son pitch qui m’attirait beaucoup et puis un film avec deux des meilleurs acteurs français qui partage aussi la même première syllabe dans leur nom, ça se mate. Eh bien, je m’attendais à une comédie noire et acerbe, c’est bien le cas mais on n’atteint jamais le niveau de Bernie ou Le Créateur (la présence de Dupontel dans le choix de ces deux comédies n’est pas un hasard). Ces deux films étaient très noirs et leurs fins étaient démentielles.
Le duo Dujardin/Dupontel est excellent, quel régal de les voir tous les deux collés comme deux siamois. Certaines métaphores sont très réussies surtout celle où on voit Dujardin nourrir son cancer. Les dialogues de Blier disposent de répliques à mourir de rire (celle qui m’a le plus marqué est dans le titre). Et certaines idées sont plutôt bien vues (l’écrivain et son cancer partagent le même caleçon).
Puis le sujet dérive vers une histoire d’amour dont on s’en fout un peu, non dont on s’en fout complètement plutôt. C’est juste que je voulais davantage du duo Dujardin/Dupontel et surtout davantage du pitch. Malgré son originalité, celui-ci s’essouffle très vite. On sent que Blier a beaucoup de mal à trouver des idées pour prolonger le trip (la confrontation du héros avec son cancer est plutôt bien sentie au début avec de bonnes interactions) mais dès lors que la rupture se fait (à savoir dès que le héros commence à vouloir le surmonter), le cancer passe au second plan, ne servant plus qu’à hurler, à protester, à devenir casse-couilles en somme. On comprend mieux la nomination de Dupontel pour un Gerard (l’inverse des Césars) mais ce n’est pas de sa faute, c’est surtout que Blier ne sait plus quoi en faire.
D’un autre côté, l’adjectif de casse-couilles ne définit-il pas à la perfection un cancer donc ne devrait-on pas dire que Blier a réussi son objectif ? Peut-être mais malheureusement ça n’enlève rien à l’enlisement du long-métrage dans sa deuxième partie à tel point qu’on est soulage qu’il ne dure qu’une heure et demie. Le Bruit des glaçons auraient probablement fait un excellent court-métrage…
Hors sujet : je me suis bien marré quand Dupontel fait tomber la chemise, on voit d’impressionnants biceps alors que sa carrure n’y prête pas du tout. Des reste de l’excellent Le Convoyeur où Dupontel a bien travaillé pour prendre en masse musculaire ?
Le Blu-ray
Techniquement, c’est du tout bon et en plus, j’ai des sous-titres sourds et malentendants, je n’en demande pas plus. Faisons un tour du côté des bonus.
Un making-of en HD et de 24 minutes, un entretien de 25 minutes avec Bertrand Blier et … non, c’est tout. Bon ça fait pas beaucoup mais ils sont suffisamment intéressant.
Hormis des répliques plutôt bien senties et deux acteurs extraordinaires, Le Bruit des Glaçons est assez banal. Dommage surtout vu l’idée de départ.
Sa scène culte : la scène où Dujardin nourrit son cancer.
Note : 5/10
Encore un bon blu-ray de Wild Side qui décidément adore colorer leurs blu-rays (cette fois-ci, il est orange).
Image : 8/10
Son : 8/10
Bonus : 6/10