Fiche
Titre |
100 Bullets
|
---|---|
Éditeur | Vertigo (DC Comics) |
Scénariste | Brian Azzarello |
Dessinateurs | Eduardo Risso, Dave Johnson (couvertures) |
Critique
Quelle claque, 100 Bullets. Plébiscité par de nombreux auteurs de comics comme étant une des œuvres les plus majestueuses de ces dernières années, le comic de Brian Azzarello et Eduardo Risso est bien un comic à la hauteur de sa réputation. Un putain de chef d’œuvre…
Si en feuilletant brièvement les pages du comic en librairie, on peut être dubitatif devant les dessins simplistes d’Eduardo Risso, ce n’est qu’une façade. Certes, le style est parfois grossier rappelant les retranscriptions en dessin des anime asiatiques dans les magazines comme Club Dorothée ou alors, des story-boards. Mais ça s’arrête là. Le dessinateur de 100 Bullets fait preuve d’une maestria jamais égalée au niveau du style. On pense au cinéma, aux séries télé, aux comics, aux romans graphiques malgré tout 100 Bullets a son propre style, un style merveilleux faisant de lui une pièce majeure de l’univers de la Bande dessinée (avec un grand B).
Il n’est pas rare d’être parfois soufflé par la pureté d’un plan ou la disposition de la « caméra ». En réfléchissant, 100 Bullets, c’est un peu l’extension du Sin City de Frank Miller dans un format plus moderne et plus aboutie. Comme pour Sin City, les personnages sont mémorables et déformés selon les traits caractéristiques de leurs personnalités. Malgré leur profusion, on est bluffé par le fait qu’ils soient tous identifiables au premier coup d’œil et surtout, tous classes. Bien évidement, l’agent Graves est en figure de proue.
Déjà une merveille graphiquement, 100 Bullets atteint une forme de pureté grâce à l’écriture de Brian Azzarello.
Déjà une merveille graphiquement, 100 Bullets atteint une forme de pureté grâce à l’écriture de Brian Azzarello. Le bonhomme développe un talent indéniable pour adapter son style à ses personnages, ainsi la narration ne sera pas la même selon que nous suivons l’aventure avec un gangsta des rues ou un homme de famille. Car elle est là, l’une des plus grandes forces du comic. Réussir à mixer plusieurs univers dans un seul genre : le polar. Et quel polar ! Probablement, le meilleur de tous les temps. Tarantino ? Aux oubliettes. 100 Bullets est numéro UN.
Pour ce qui est de l’aventure, je n’ai pas encore terminé tous les tomes sortis (j’en suis au volume 11) mais je peux déjà affirmer qu’il s’agit d’un comic les plus mémorables que je n’ai jamais connu. Pourtant, avec ce pitch relativement simpliste au départ : un inconnu s’immisce dans la vie d’une personne en lui donnant un pistolet avec cent balles non-identifiables et la photo de la personne qui a bouleversé sa vie, on pouvait croire à une répétition éternelle du même pitch, mais au traitement différent selon les personnages. C’était sans compter sur le plan de Brian Azzarello. En avançant un peu dans l’histoire, on retrouve des personnages dont on avait vu leur premier pas dans l’univers de Brian et Eduardo et on prend conscience du background derrière, un background mille fois plus ambitieux que celui de Sin City (voilà pourquoi je parle de « Sin City en plus abouti »). Un univers où vivent des Minute Men et le Trust.
100 Bullets ne serait pas non plus ce qu’il est, s’il ne proposait pas en plus des aventures mémorables aux titres marquants. C’est drôle parce que souvent quand je lis un run, je ne suis que rarement capable de souvenir de son nom mais pour l’oeuvre du jour, de nombreux titres flottent dans mes pensées. Leur simple évocation suffit pour que je me remémore avec nostalgie de l’histoire associée. Mes deux histoires préférées jusque-là sont Dos rond pour le daron et Périple pour l’échafaud.
Conclusion
Un chef d’oeuvre indispensable. | |||
+ | – LE polar | – | – Rien |
10/10 |