Critique : Texas Chainsaw 3D

Les larmes de la tronçonneuse

Fiche

Titre Texas Chainsaw 3D
Réalisateur John Luessenhop
Scénaristes Kirsten Elms, Adam Marcus, Debra Sullivan
Acteurs Alexandra Daddario, Dan Yeager, Trey Songz, Scott Eastwood, Tania Raymonde
Titre original Date de sortie 31 juillet 2013
Pays États-Unis Budget 8 000 000 $
Genre Horreur, Thriller Durée 1h32
Après le massacre de ses quatre amis, Sally était parvenue à échapper à l’épouvantable famille Sawyer. Les habitants de la petite ville de Newt, au Texas, avaient décidé de faire justice eux-mêmes, brûlant la maison de cette famille maudite et tuant tous ses membres. C’est du moins ce qu’ils crurent à l’époque… Bien des années plus tard, à des centaines de kilomètres de là, une jeune femme, Heather, apprend qu’elle vient d’hériter d’un somptueux manoir victorien, léguée par une grand-mère dont elle n’avait jamais entendu parler. Accompagnée de ses meilleurs amis, elle part découvrir la magnifique propriété isolée dont elle est désormais propriétaire. Heather va vite comprendre que du fond des caves, l’horreur n’attend qu’une occasion pour surgir…
Texas Chainsaw 3D Photo
Leatherface est de retour… encore.

Critique

La saga Massacre à la tronçonneuse est revenue sur le devant de la scène grâce à un efficace remake signé Marcus Nispel et un épisode 0 explorant les origines de l’homme à la tronçonneuse qui, malgré ses défauts, offrait des très beaux passages notamment celui avec un Leatherface mélancolique traînant sa tronçonneuse comme un boulet sur une route brûlée par le soleil, tel un homme maudit par un dieu vengeur, un Prométhée moderne. Malgré tout, difficile de voir en ce nouvel épisode autre chose qu’une machine à pépètes avec ce ridicule « 3D » sur l’affiche.

Pourtant tout débute de la meilleure des manières avec un générique résumant le premier épisode de la saga. Attention, à ma grande surprise, il s’agit de la saga originelle et non pas celle remakée. Un résumé pour mieux reprendre là où Tobe Hooper s’est arrêté. Les scénaristes en profitent donc pour s’en donner à cœur de joie en bousculant les clichés préétablis: les méchants ne sont pas ceux qu’on pense. Les bourreaux deviennent ici des victimes (les premiers seront les derniers, toussa). Ce qui donne lieu à une remise en question morale. Comment pouvons-nous supporter Leatherface vu le monstre qu’il est? Tout simplement en assumant le coté fun du truc et surtout, le nouveau méchant tellement détestable qu’on attend de lui qu’il meure dans d’atroces souffrances. Sans oublier l’argument facile soutenant que Jed (prénom de Leatherface) est un gros handicapé mental donc inconscient de ses actes (pauvre petit chou). On sent vraiment qu’on a changé d’époque depuis la sortie du tout premier. Les handicaps ne sont plus aussi marginalisés. Un constat qui fait plaisir vis à vis de l’évolution de notre société.

« Le duel façon Obi-Wan Kenobi/Dark Vador entre Leatherface et le nouveau méchant, fallait avoir les couilles de le poser. »

Malheureusement, les seuls attraits de cette suite s’arrête là. Le film empilant tous les défauts possibles pour un film d’horreur. Des personnages clichés avec bien évidemment des interprètes incroyablement mauvais juste sélectionnés pour leur physique (le réalisateur ne s’en prive pas avec les filles, baissant systématiquement sa caméra au niveau des hanches ou en plongée sur leurs décolletés mais bon pour être excité, vaut mieux revoir Piranha 3D), certains donnent l’impression d’être en train de tourner un film de vacances (Clint doit être horrifié par le niveau de son fils). Le scénario, hormis la bonne idée citée ci-dessus, accumule les situations vues et revues et des dialogues navrants même si le duel façon Obi-Wan Kenobi/Dark Vador entre Leatherface et le nouveau méchant, fallait avoir les couilles de le poser.

On peut tout de même applaudir pour la très belle photographie du film malheureusement gâchée par une réalisation trop plate pour susciter l’enthousiasme, la peur ou le malaise si iconique de l’épisode de Tobe Hooper (rien qu’avec les brèves séquences du générique d’ouverture, on la sent). Quid de la 3D, argument de vente? Techniquement irréprochable, elle s’offre les artifices attendus pour remplir son cahier de charge du petit film d’horreur en 3D. Voir en vue subjective la tronçonneuse de Leatherface transpercer la frêle porte qui nous sépare de lui ou découper un mec en deux, ça fait son effet mais ça ne fait pas non plus un film.

Texas Chainsaw 3D Photo
Pas la peine de se demander quelle arme, il va prendre. Hein, les gars?

Conclusion

Ce nouvel épisode n’ajoute rien à la mythologie de la tronçonneuse du texas sinon la 3D.
+ – quelques effets 3D sympathique
– le twist
– les yeux de l’héroïne
– des acteurs très mauvais
– répliques navrantes
– réalisation trop télécommandée
3/10
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