Critique : Regretting You

Avec le succès du film Jamais plus (2024), adaptation du roman éponyme de Colleen Hoover, il était évident qu’on allait droit vers une avalanche d’autres adaptations. Il faut dire que la Colleen a été productive : 27 romans et novellas à son actif en dix ans environ. Jamais plus marquait la première fois qu’un de ses livres était porté à l’écran. Regretting You devient donc le second, avant l’arrivée déjà annoncée de Reminders of Him par Vanessa Caswill et Verity par Michael Showalter, prévus pour l’année prochaine.

Bref, ma compagne — grande fan de l’autrice — m’a traîné dans la salle. Ce que j’ai fait avec plaisir, parce que j’étais ravi de retrouver Josh Boone, qui m’avait profondément touché avec Nos étoiles contraires (2014), avant de s’être perdu dans le Marvel de la Fox, Les Nouveaux Mutants (2020).

Je ne vais pas mentir : j’ai été déçu par sa mise en scène pour Regretting You, désespérément académique, dans un style de comédie dramatique et romantique hollywoodienne où rien ne dépasse. Par exemple, un personnage en pleine dépression reste toujours impeccablement habillé, maquillé et coiffé. Côté immersion, on repassera.

Le drame qui n’ose jamais faire mal

Le sujet du livre (que je n’ai pas lu) semble d’ailleurs mal coller à ce traitement, car certains thèmes abordés sont durs. Mais à l’écran, tout est adouci au maximum pour entrer dans le moule du feel good movie, avec des dialogues d’une banalité affligeante. En gros, Regretting You fait tout pour que le drame ne soit jamais vraiment dramatique. Résultat : on frôle parfois la bouffonnerie, notamment lors de la scène où la mère s’en prend à une voiture.

Et pourtant, malgré tout ça, le film de Josh Boone remplit son contrat de feel good movie. Les acteurs sont efficaces dans leur registre (et je l’avoue, j’ai un faible pour Mckenna Grace). Il réussit à faire rire tout en provoquant, parfois, une vraie émotion — j’ai même versé quelques larmes. Donc force est de constater que ça marche. Du coup, je suis partagé.

Pour finir, j’ai bien ri devant la façon dont Paramount glisse quelques références maison, comme la blague autour de Mission: Impossible. Après tout, pourquoi se priver d’un peu d’auto-promo ?

PS : je n’ai toujours pas compris la blague du panneau… Le gars déplace les limites de la ville, mais la pizzeria vérifie l’adresse sur Internet. Donc… bravo pour l’effort, mais c’est complètement inutile.