Critique : Eyes of Wakanda

Après l’excellent Les 4 Fantastiques : Premiers Pas en guise d’ouverture de la Phase 6 du MCU, place à la toute première série de cette nouvelle phase. Une série animée qui, en plus, se paye le luxe d’être la première du genre à s’inscrire dans la Ligne Temporelle Sacrée, celle de la Terre-616 (contrairement à What If… ?, X-Men ’97 ou encore Votre fidèle serviteur Spider-Man).

Chapeautée par Ryan Coogler via sa boîte de prod Proximity Media, Eyes of Wakanda est une mini-série de quatre épisodes réalisée par des habitués de Marvel. Par exemple, le showrunner Todd Harris a bossé sur les story-boards de Thor : Ragnarok, des deux derniers Avengers, de Black Panther et de sa suite Wakanda Forever. Bref, sur le papier, on est entre de bonnes mains.

Une animation qui fait tâche

Mais bon, même si les mains sont chaudes, on ne va pas se raconter de salades. Eyes of Wakanda est un projet mineur, et ça se voit. Surtout du côté de l’animation. On est en plein dans le style What If… ? pur jus : animation fluide, certes, mais textures basiques et mise en scène pas franchement inspirée. Comme dans What If… ?, il y a quand même quelques plans qui claquent, qui sortent du lot. Mais ce qui m’agace vraiment, c’est la gestion des mouvements des personnages. C’est le grand n’importe quoi.

Quand ils courent, on dirait qu’ils sont coincés dans ce cauchemar où, peu importe à quel point tu te débats, t’as l’impression de courir dans des sables mouvants. Et paradoxalement, quand vient le moment de se battre, ça devient du Yoda en mode prélogie. Ça saute dans tous les sens comme des cabris sous acide. Même les combattants des films de kung-fu avec câbles intégrés s’inclineraient devant tant de cabrioles et d’envols.

Les persos n’ont aucun super-pouvoir, mais te balancent des sauts plus hauts que ceux d’un Captain America au top de sa forme. Et je ne parle même pas des chutes dignes d’un John Wick à la fin de son troisième film. Sauf qu’ici, ils se relèvent comme s’ils avaient juste glissé sur une plaque de verglas (quoique, je connais quelqu’un qui s’est pété le bras en faisant ça).

Alors, comme je sais que c’est canon, ça me sort complètement du délire. On ne sait pas trop si la série veut s’adresser aux enfants ou à tout le monde, et du coup, elle est coincée entre deux eaux.

Un récit qui monte (un peu) en puissance

Côté histoire, les deux premiers épisodes ne m’ont pas emballé. En revanche, j’ai plus accroché aux deux derniers. Le troisième est fun et introduit enfin un Iron Fist dans le MCU, même si techniquement la série Netflix fait maintenant partie du canon. En tout cas, j’ai kiffé cette version du protecteur de K’un L’un.

Quant au dernier épisode, il propose une aventure sympa qui se connecte intelligemment au premier Black Panther. J’ai beaucoup aimé l’idée. Mais dans l’ensemble, ça reste anecdotique. Un petit bonus pour enrichir le lore du Wakanda en se concentrant sur les Hatut Zeraze (les War Dogs, comme N’Jobu, l’oncle de T’Challa, ou Nakia) et passer un moment pas désagréable.