Critique : Elio

On peut le dire, le démarrage d’Elio au box-office est catastrophique. Tout simplement le pire pour un Pixar. Relançant à nouveau (et enterrant carrément) le débat sur les films originaux (même si concrètement, ça reste un Pixar, qu’on peut donc considérer comme faisant partie d’une franchise). On peut souvent entendre ou lire des gens râler sur l’absence de films originaux au cinéma, mais quand on voit que le public ne se déplace pas (alors que pour le remake live Dragons et la suite de la saga 28 machin truc plus tard, là, il y a du monde). Bref, difficile de donner tort aux producteurs et Elio servira d’exemple fort.

Après, le film Pixar Élémentaire avait également connu un mauvais démarrage avant de faire un excellent marathon pour finir aux portes du demi-milliard. Sauf que, et ça n’engage que moi, il y a une différence de qualité entre Élémentaire et Elio. Du coup, je n’imagine pas à une telle success story pour le jeune garçon rêvant d’ailleurs, mais pas de la vérité (il préfère des potes).

Appliquer une formule sans magie ne fonctionne pas

En effet, j’ai bien eu du mal à m’emballer pour ce nouveau Pixar étant donné qu’il n’offre rien de fort. Naturellement, le studio à la lampe sautante est toujours aussi bon quand vient l’heure de provoquer les sentiments, voire d’ouvrir les vannes des larmes. Malgré tout, Elio repose sur une formule vue et revue du fameux môme n’arrivant pas à trouver sa place, qui s’engage dans une grosse aventure avant de se rendre compte qu’à la maison, on le kiffe, donc qu’il est bon d’être avec sa famille. Space Alone.

Pourtant, la superbe ouverture fait illusion un temps. Tout en sobriété, elle expose la difficile condition du gamin (papa et maman morts, c’est chaud, voilà ce qui rappelle Chuck). Mais le reste rentre justement dans le carcan pixarien. Et ce n’est pas le lore des aliens qui va être particulièrement marquant étant donné que rien d’original ne sort spécialement du lot, j’ai même eu une curieuse forte impression de déjà-vu avec Ant-Man et la Guêpe : Quantumania (un bug dans la matrice disneyenne ?).

J’exprime également un petit ras-le-bol par rapport au style visuel des Pixars qui ne semble plus évoluer depuis un certain temps déjà. C’est pourtant une des possibilités offertes par les films d’animation : pouvoir exprimer de nouveaux styles. Y a qu’à regarder Le Robot Sauvage. Du coup, apprendre que Disney envisage de revenir à la 2D me redonne du baume au cœur.