Critique : Mr Wolff 2

Faire une suite à un film sorti en 2016, soit il y a une décennie, quelle drôle d’idée ! C’est pourtant ce dont on a droit avec Mr Wolff 2. Malgré le temps qui nous sépare du premier, ce n’est pas une idée récente, car déjà en juin 2017, soit six mois après sa sortie en salles, une suite était déjà annoncée avec Ben Affleck de retour dans le rôle principal tandis que Gavin O’Connor et Bill Dubuque revenaient respectivement à la réalisation et à l’écriture. La suite a même été envisagée un temps comme une série télévisée. Finalement, c’est bien un film qui a été réalisé, avec l’idée de former une trilogie.

Bref, nous voilà en 2025 et toutes les têtes d’affiche sont revenues, à l’exception d’Anna Kendrick (probablement trop occupée à l’être dans l’ombre d’Emily, enfin, je crois, j’ai pas vu le film). Le plus drôle, c’est que j’avais complètement oublié que Jon Bernthal était dans le premier (les ravages du temps – quelle drôle d’idée aussi, une suite aussi tardive). J’ai commencé à avoir des soupçons quand son personnage discutait d’événements passés comme si nous étions censés les avoir vécus. Puis, un petit tour sur internet me l’a confirmé. J’ai eu envie de me flageller. Comment ai-je pu oublier une prestation de l’immense Jon Bernthal ?

La folle anecdote du chien du Magicien d’Oz

Quoi qu’il en soit, Mr Wolff 2 est un thriller très solide dans la lignée du premier (j’ai relu ma critique pour m’en assurer). Si les scènes d’action ne proposent rien de fou et que l’intrigue est construite de manière prévisible, le nouveau long-métrage de Gavin O’Connor a des très bons morceaux à nous proposer.

À commencer par la relation entre Christian Wolff et son frère, Braxton. Le duo Affleck/Bernthal fait des étincelles. D’autant plus que ce dernier est sacrément bien servi par des répliques géniales, à commencer par son excellente introduction à propos de Margaret (l’écriture est tellement bien foutue qu’elle nous induit en erreur), sans oublier la géniale (et vraie) anecdote à propos du chien de Le Magicien d’Oz (1939). Bref, quand les deux sont à l’écran, l’alchimie est palpable, digne des meilleurs buddy movies. Ça tombe bien, c’est pour ça que je suis venu (même si techniquement, j’étais juste affalé sur le canapé après la branlée infligée par l’Espagne à la France).

L’autre point que j’ai apprécié concerne l’intrigue du film. Si, au début, je n’étais pas spécialement emballé, faute à un sentiment de déjà-vu permanent, il y a un twist fort sympathique qui redistribue les cartes et relance l’intérêt. Sans oublier Tar-Míriel (cœur avec les doigts pour Cynthia Addai-Robinson). À noter également des passages comiques fort réussis, comme l’introduction de Braxton déjà abordée ci-dessus, mais également la recherche de l’âme sœur par Christian Wolff, et j’en passe.