Il n’a pas les épaules
Fiche
Titre | Captain America : Brave New World | Titre VO | – |
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Réalisateur | Julius Onah | Scénaristes | Rob Edwards, Malcolm Spellman & Dalan Mussonet, Julius Onah & Peter Glanz |
Acteurs | Anthony Mackie, Harrison Ford, Danny Ramirez, Shira Haas, Carl Lumbly, Tim Blake Nelson, Giancarlo Esposito, Xosha Roquemore | ||
Date de sortie | 12 / 02 / 2025 | Durée | 1h 58 |
Genre | Action, Aventure, Science-fiction | Budget | 180 000 000 $ |
Héritier du titre de Captain America, Sam Wilson se retrouve au centre d’un incident international visant le nouveau président des États-Unis, Thunderbolt Ross, et doit travailler pour arrêter les véritables cerveaux qui se cachent derrière celui-ci, avant qu’ils mettent le monde entier à feu et à sang.
Critique
Annoncé le jour du final de la série Falcon et le Soldat de l’Hiver en 2021, Captain America : Brave New World débarque dans les salles d’une manière peu rassurante. Je le précise car je préfère être transparent sur ce point.
Bref, pour tout dire, j’ai toujours été invité aux avant-premières des films du MCU. Depuis Captain America : First Avenger. Ce qui remonte à 2011. Cela fait un sacré bout de chemin (coup de vieux, check). Mais là, nada. Je me suis dit que c’est bizarre. Si ça se trouve, je ne suis plus intéressant pour eux. Bref, dommage, mais bon.
Puis, je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul dans ce cas (certains s’en sont plaints sur les réseaux). Du coup, je me suis dit que c’était une manœuvre pour protéger le film, car ils savent qu’il n’est pas bon. Du coup, ils veulent capitaliser à fond sur le premier week-end afin de ramasser un maximum de pognon sur un malentendu avant que le bouche-à-oreille ne tue sa carrière.
Ou alors, je suis tout simplement complètement paranoïaque (cela tombe bien car c’est le mood de ce Brave New World). Quoi qu’il en soit, en fan du MCU, je me suis naturellement précipité au cinéma le jour de la sortie.
Et j’ai l’impression que mon hypothèse était la bonne.
Air Thunder One
Le film n’est pas mauvais (on a un studio solide derrière et ça se ressent), mais il n’a rien d’excellent non plus. Il est tout simplement monotone du début à la fin. Prévisible de bout en bout (on ne dit pas merci aux bandes annonces qui n’ont pas gardé de surprises). Au bout du compte, j’en suis ressorti avec un seul réel point positif : la performance d’Harrison Ford.
J’adore l’acteur. Et j’ai adoré ce qu’il a fait avec le personnage de Thaddeus Ross, un nouveau président américain à son compteur après celui dans Air Force One (1997). Il compose un personnage fascinant, avec des failles. Surtout, il livre une grosse perf’ pour sa transformation en Red Hulk. D’ailleurs, le Hulk rouge est le seul personnage qui m’a réveillé de ma léthargie. Il m’a même offert des émotions. Bref, quand Harrison Ford et Red Hulk sont là, le film est cool.
« Vous n’êtes pas Steve Rogers. »
Mais on est devant un film Captain America. Donc la star ici, c’est Anthony Mackie. Là, clairement, comme disait Thaddeus Ross : « Vous n’êtes pas Steve Rogers ».
Peu importe, car il n’est pas question d’être Steve Rogers, mais au moins d’offrir un personnage intéressant. Problème : Anthony Mackie n’a pas suffisamment de charisme pour être à la hauteur de Chris Evans. C’est exactement le même problème, à mes yeux, que celui de Black Panther : Wakanda Forever où la « sidekick » au rôle comique, Letitia Wright, se retrouvait catapultée en tête d’affiche. Ils n’ont pas la carrure pour endosser un tel rôle. Au final, cela n’a fait que confirmer mes doutes devant la série Falcon et le Soldat de l’Hiver.
Pourtant, on sent que ça pousse derrière pour nous l’iconiser. Sauf que, mais je ne veux pas parler pour tout le monde, cela ne fonctionne pas, à part pour la blague « Le réveil du Faucon ». Aussi, ça me fait mourir de rire à chaque fois qu’il se fait mitrailler, tout le monde tire sur le bouclier alors que ses jambes sont une cible ouverte. Steve Rogers avait le mérite de s’accroupir derrière son bouclier.
Le plus inquiétant, c’est qu’ils veulent en faire le leader des futurs Avengers. Purée, je crains le pire… car il n’arrive même pas à être le « leader » de son propre film (à lire en double sens).
Le Soldat du Printemps
En plus de ça, l’histoire du film (où on retrouve le crédit de cinq personnes – pas un bon signe) est étrange dans le sens où elle ressemble trop à celle de Captain America : Le Soldat de l’Hiver pour son bien. Ayant jusqu’à reprendre le trio Cap, Falcon et Black Widow. Et on en est à des milliers de kilomètres dans tous les domaines, Red Hulk excepté. Pas de tension, ni de moments iconiques (alors que le film des Russo en regorgeait, entre l’attaque de Nick Fury, l’ascenseur, les deux duels Steve/Bucky).
Les scènes d’action sont désespérément mollassonnes et sans originalité. Au moins, l’une d’elles a l’intelligence de se focaliser enfin sur la particularité de ce Captain America faucon, sauf qu’elle est tellement générique que je n’en ai rien retenu. Pourtant, il n’y avait qu’à calquer sur Top Gun.
Onah pas eu notre argent
Tout est expédié à la chaîne comme s’il fallait imposer un rythme effréné (des personnages comme Elijah Bradley ont sauté au montage) pour masquer une mise en scène désespérément insipide (la bande-annonce avait pourtant un style sympathique). En même temps, quelle idée d’avoir embauché Julius Onah quand on voit sa filmographie assez faible, contenant, par exemple, le décevant The Cloverfield Paradox (2018).
Reste alors l’ajout surprise d’un métal iconique et les liens avec L’Incroyable Hulk (2008), film que j’apprécie beaucoup. Dommage de ne pas avoir poussé plus loin le délire avec le look du Leader.
Ah oui, j’allais oublier Giancarlo Esposito. Ce qui veut déjà dire beaucoup. Son rôle est tellement décevant, de la parodie d’Esposito, qu’il n’y a pas grand-chose à redire. Et je précise également la présence d’une seule scène post-générique (pas ouf).
Par Christophe Menat qui pense que ce Cap est probablement le film du MCU qu’il a le moins aimé.
Conclusion
« Vous n’êtes pas Steve Rogers. » proclame Thaddeus Ross à Sam Wilson. Cela résume ce Brave New World qui est un Captain America sans inspiration. Une sorte de Soldat de l’Hiver du pauvre devant composer avec un Anthony Mackie sans charisme, une réalisation peu inspirée, des scènes d’action déjà vues et une intrigue prévisible. Mais heureusement, il y a Harrison Ford. Formidable en Thaddeus Ross et Red Hulk. |
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5/10 |