Critique : Squid Game – Saison 2

Squid Game. À sa sortie, je suis passé à côté du phénomène, ne voyant cette série que comme un vulgaire plagiat du Battle Royale (2000) de Kinji Fukasaku avec l’immense Takeshi Kitano. Finalement, le phénomène est devenu tel que je me suis laissé tenter et j’ai beaucoup apprécié la proposition de Hwang Dong-hyeok. Même si parfois trop tirée par les cheveux, cela restait un battle royale efficace, portée par ses personnages, superbement rythmée, avec des séquences fortes, un visuel marquant, sans oublier son humour noir et un twist final donnant furieusement envie de connaître la fin de l’histoire.

Thanos avait raison !

Avec cette deuxième saison, qui ressemble à une première partie d’une véritable seconde saison, on retrouve très vite nos habitudes avec une mise en place permettant de faire connaissance avec les nouveaux protagonistes et surtout de retrouver n° 456 (apparemment devenu un Jedi entre-temps). Il y a toujours ce rythme très efficace, sans temps mort, qui est à l’œuvre, faisant que les sept épisodes se dévorent rapidement, sans indigestion.

Surtout, il y a pas mal d’excellentes idées, notamment celles impliquant le Recruteur (quelle performance de Gong Yoo) et le grand méchant, incarné par l’inoubliable Lee Byung-hun (on parle quand même de la star des films JSA – Joint Security Area, 2000, A Bittersweet Life, 2005 et I Saw the Devil, 2010).

Les nouveaux venus (et il y en a un paquet, vu le carnage de la première saison 😛 ) ne sont pas non plus en reste. Parmi mes préférés, je retiens le duo de la mère et du fils et évidemment Thanos (que voulez-vous, on ne change pas). Ce dernier, joué par Choi Seung-hyun, véritable rappeur et ancien membre d’un boys band, m’a beaucoup fait rire. Mention spéciale à ses pierres et quand il parle en anglais.

Le plus beau tour de force de la série réside dans le fait que, malgré ma connaissance de la formule et des enjeux, je suis resté attaché aux personnages. Un mécanisme de défense classique aurait dû me pousser à m’en détacher pour éviter toute souffrance, mais visiblement ce mécanisme a vite grippé.

Un tour de manège

Quant aux nouveaux jeux, car on est quand même venu pour cela, j’ai bien accroché, même si aucun n’arrive vraiment à livrer la tension du jeu où il faut découper le gâteau. Ce passage avec le petit vieux m’a traumatisé. Et je ne suis pas le seul, vu que 456 en fait un hilarant cauchemar d’ailleurs. Par contre, les décors sont absolument superbes (et la scène post-générique envoie un teasing vraiment fun).

Reste que finir cette saison avec ce climax ! C’est un petit coup de pute, là ! Quoi qu’il en soit, la saison 3 (et dernière pour ceux qui ne sont pas au courant ; après, il y aura la version américaine par David Fincher – en espérant un meilleur sort que Mindhunter, snif), ce sera DAY ONE !

Parmi les points que j’ai moins apprécié, je ressors l’intrigue policière pour retrouver l’île, une fois que 456 sort de l’équation. Car d’un, c’est rarement intéressant, mais en plus, le twist qui y est contenu est tellement prévisible.