Critique : Atlanta (2016 – 2022)

À première vue, on pourrait imaginer qu’Atlanta est une simple série dramatique suivant plusieurs jeunes de la ville américaine d’Atlanta (Géorgie) après que l’un d’entre eux ait percé en tant que rappeur. Sauf qu’elle est bien plus que cela, tout en étant difficile à définir. Du coup, je vais laisser la parole à son créateur (et également acteur, producteur, scénariste et réalisateur – euh, j’espère que je n’ai rien oublié) Donald Glover. Atlanta, c’est comme « si David Lynch ou les frères Coen avaient fait une série sur la culture hip-hop » ou encore comme « Larry et son nombril avec des rappeurs » (j’adore Larry et son nombril).

Si chaque saison suit une intrigue générale, chaque épisode offre toutefois une histoire presque indépendante. Dès lors, on est pratiquement sur une série d’anthologie. Du coup, inévitablement, tous les épisodes ne sont pas égaux, mais de toute façon, c’est le cas pour toutes les séries. Néanmoins, la réalisation, où Hiro Murai a réalisé 26 épisodes sur les 41, est toujours de très haute volée. Tout comme la superbe photographie de Christian Sprenger (34 épisodes sur 41). Les deux combinés arrivent à offrir une atmosphère inoubliable. La ville devient presque une entité à part entière.

À noter également que si les épisodes sont inégaux, jamais ils ne sont mauvais. Pour ma part, ça navigue toujours entre le très bon, l’excellent et le chef-d’œuvre. À ce titre, l’épisode 6 de la saison 2, Teddy Perkins, est un chef-d’œuvre absolu. Un pur bijou. Un voyage dont on on revient marqué à vie. Désormais, il m’est impossible de ne pas avoir un petit frisson quand j’entends le nom de Teddy Perkins. En plus, l’anecdote sur l’identité de l’acteur derrière personnage est exceptionnelle.

This is Atlanta

Quant au casting, il repose principalement sur Donald Glover mais aussi Brian Tyree Henry, LaKeith Stanfield et Zazie Beetz. Si le premier était déjà connu pour la série Community et sa carrière de rappeur en tant que Childish Gambino (à noter qu’Hiro Murai a réalisé la plupart des clips dont le culte This is America – ce dernier donne d’ailleurs une idée de ce que peut offrir la série Atlanta), les trois autres ont commencé à percer grâce à la série et deux ont depuis tourné dans un Marvel (inutile de préciser lesquels). Aucune surprise de les voir arriver au plus haut niveau tant Atlanta leur a permis de montrer l’excellence de leur jeu d’acteur.

Comme indiqué dans le premier paragraphe, nous sommes en pleine série dans la culture hip-hop, plus précisément afro-américaine. J’ai trouvé le point de vue fascinant, en plus d’être drôle, intelligent et grinçant (l’épisode où les descendants de propriétaires d’esclaves doivent rembourser les descendants d’esclaves est superbement malaisant). Nous sommes bien loin des clichés sur cette culture et quand on y touche, c’est pour mieux les détourner. Clairement, l’écriture est exceptionnelle à tous les niveaux. Certains épisodes retournent le cerveau et arrivent à donner une idée de ce que c’est de vivre dans la peau d’un afro-américain.

Bref, je n’ai que des superlatifs à employer lorsqu’il faut parler d’Atlanta. Je la conseille à tout le monde dans mon entourage donc j’encourage donc très fortement tous ceux ne l’ayant pas encore vue à s’y rendre.