Critique : Bullet Train

En sortant de la séance de Bullet Train, je me suis précipité pour savoir qui en avait écrit le scénario. En effet, au-delà du fun, des cascades, des effets numériques, de l’humour et j’en passe, il y avant tout un scénario magique. Précision tout de même, le scénario adapte le roman Maria Beetle de Kôtarô Isaka. Du coup, si ça se trouve, le roman était déjà incroyablement ficelé dès le départ. Je pense que c’est important de le dire, car Zak Olkewicz, le scénariste donc, avant Bullet Train n’a co-écrit que Fear Street – Partie 2: 1978, un film Netflix.

Le twist n’est pas gratuit

Bref, revenons au scénario. On part sur l’équivalent d’un huis-clos où on retrouve une galerie de personnages totalement déjantés coincée à bord d’un train. On est dans le classique où chaque personnage a le droit à un nom de code et une intro en fanfare pour les rendre badass le plus rapidement possible. Si l’effet n’est pas nouveau, son efficacité demeure toujours aussi redoutable. Surtout que dans le film du jour, chaque personnage est mémorable dans son registre. C’est simple, pas un seul n’est à jeter et il m’est difficile d’en sortir un du lot.

Mais ce n’est pas de ça que je voulais louer. Ce qui m’a épaté dans l’histoire, c’est à quel point les ramifications entre les différentes intrigues sont superbement construites avec une mention spéciale à une sous-intrigue totalement inattendue impliquant un objet. C’est simple, chaque twist, et ils sont nombreux, n’est jamais pris à la légère. Ils sont tous justifiés (et c’est suffisamment rare pour le souligner). Cela donne souvent naissance à des moments très amusants. Avec une mention spéciale à la scène mid-générique désamorçant un twist cliché ridicule. En conclusion, Bullet Train brille à ce niveau. Et je ne l’y attendais vraiment pas.

Brad Pitt fait du Jackie Chan

Pour le reste, le long-métrage de David Leitch est conforme à son registre, un film d’action donc avec pas mal de bagarres. Néanmoins, il dispose d’une particularité. Ses scènes de combat lorgnent davantage sur un Jackie Chan plutôt qu’un John Wick. Simple, Brad Pitt nous la joue Jackie Chan en utilisant les éléments de décors pour parvenir à surpasser son opposant tout en nous offrant quelques délicieuses mimiques et gaffes pour un joli panel de gags. Pour l’anecdote, le coordinateur de cascades a précisé que Pitt a fait 95% de ses cascades. Dans un registre différent, Aaron Taylor-Johnson a perdu un morceau de sa main et s’est évanoui après avoir fait une cascade. Mais il a tellement impressionné les mecs de Sony qu’ils l’ont embauché pour jouer Kraven. Pas sûr que ce soit un cadeau.

Il faut aussi souligner une excellente réalisation se permettant pas mal de petites folies avec la caméra et le montage. Ce qui donne un film avec un rythme pêchu. Je note la bonne façon de jouer avec son univers dans un Japon où la politesse semble avoir pris une pause-café. Mention spéciale au gag avec Masi « Hiro Nakamura » Oka. La série Heroes, toute mon adolescence.

Les belles surprises cachées dans le train

Passons maintenant à la catégorie où je spoile parce qu’il y en a à dire à ce niveau.

Impossible de faire une critique sans parler du lien de Bullet Train avec deux autres films.

Deadpool 2

Qui a oublié le caméo mémorable de Brad Pitt dans ce film également réalisé par David Leitch ? Personne, d’où le principe de mémorable. Dans ce film, Zazie Beetz nous fait l’honneur d’une petite apparition sympathique mais au final mémorable. Cependant, le plus amusant est de constater que Coccinelle partage les mêmes pouvoirs que Domino. J’ai explosé de rire durant l’hilarante scène du crash du train. J’ai adoré le fait qu’ils n’aient pas utilisé de doublure numérique, car résultat, la scène est diablement efficace.

Dans le registre apparition, on a également Ryan Reynolds, alors en plein tournage d’Adam à travers le temps (2022). J’ai kiffé de voir sa tronche, surtout quand on connait la description qui a été faite de Carver, son perso.

Le Secret de la cité perdue

Dans le même registre de « tu fais un caméo dans mon film, j’en fais un dans le tien ». Qui a oublié le caméo mémorable de Brad Pitt dans ce film pas réalisé par David Leitch ? Personne, d’où le principe de mémorable. Dans Bullet Train, si on est attentif, on peut voir que Channing Tatum lit un livre de Loretta Sage, la romancière jouée par Sandra Bullock dans Le Secret de la cité perdue (2022). Si l’apparition de Sandra Bullock n’est pas ouf, le gag sexuel avec Channing Tatum m’a bien fait rire.

Pour finir, je voulais sortir un exemple de l’ingéniosité du film. Un moment, j’étais là en mode « tiens, comme par hasard, quand les choses dégénèrent, il n’y a plus personne dans le train, vachement pratique ». Bam, quelques minutes après, on apprend que la Mort Blanche a acheté tous les billets pour s’assurer que le train soit vide à l’exception des tueurs. J’ai kiffé !