Plus un Joker que Batman
Fiche
Titre | Neymar : Le chaos parfait | Titre VO | – |
---|---|---|---|
Réalisateur | David Charles Rodrigues | ||
Intervenants | Neymar, David Beckham, Lionel Messi, Kylian Mbappé | ||
Nombre de saisons | 1 | Nombre d’épisodes | 3 |
Date de sortie | 25 / 01 / 2022 | Durée | 50 à 61 mn |
Genre | Biographique, Documentaire, Sport | Chaîne | Netflix |
Vénéré à travers le monde mais également critiqué, Neymar partage les hauts et les bas de sa vie personnelle et de sa brillante carrière footballistique. |
Critique
Pur produit des années Colony Capital
Oyez, oyez, oyez ! J’annonce. Je suis un supporter du PSG (le QSG, diront certains). J’ai eu la fabuleuse idée de débuter ma carrière de supporter à l’époque de Colony Capital donc la souffrance qui remue les tripes, je sais que c’est. M’enfin bref, c’est tout naturellement que j’ai visionné la mini-série documentaire Neymar : Le chaos parfait.
Avant d’enchaîner, ma relation avec Neymar Jr. est assez spéciale. Avant sa venue au PSG, je n’appréciais pas le bonhomme. Je l’ai même détesté sur le match de la Remontada. Mais bon, la personne que j’ai le plus détesté sur ce match est, sans hésiter, l’arbitre allemand Deniz Aytekin. Il faut dire que sa masterclass de tout ce qu’il ne faut pas faire dans un match est à montrer dans toutes les écoles d’arbitrage. Rien qu’à cause de ce match, je suis devenu un fervent défenseur de la VAR.
Finalement, quand le brésilien à crête s’est décidé à venir au PSG, j’étais mitigé. D’un côté, son comportement sur le terrain le rend haïssable. D’un autre côté, c’est quand même un putain de joueur de classe mondial.
Aujourd’hui, la conclusion que j’en tire est celle d’un joueur n’ayant jamais réussi à me convaincre à 100%. Certes, je me régale sur certains matchs, mais d’un autre côté, ses blessures répétitives (il a pris la L1 dans la tronche comme la petite Gage a pris le camion dans Simetierre) l’ont empêché d’être là quand ça comptait alors qu’il avait été recruté pour ça. Actuellement, à mes yeux, ce n’est plus LA star du PSG, rôle affecté à Kylian Mbappé (je me prépare d’ailleurs chaque jour à le perdre), mais juste un joueur de classe mondiale capable de quelques bons matchs dans l’année entre ses phases de remise en forme (où il est mauvais plusieurs matchs d’affilée) et ses blessures.
Bref, voici mon profil avant de lancer le documentaire.
Ce n’est jamais de ma faute
À la sortie du visionnage des trois épisodes d’une heure. Au final, mon impression n’a pas changé. J’ai plus eu l’impression de regarder un documentaire marketing surfant sur la vague The Last Dance (le même procédé des allers-retours dans le temps est utilisé) qu’autre chose. Tous les éléments « critiques » sont brièvement abordés malgré l’invitation de Neymar lors de l’ouverture à y aller franco. Aussi, petit détail, les deux premiers épisodes sont en 2019 et le troisième en 2020. Dès lors, il y a un désagréable côté pas à jour.
En gros, j’ai eu l’impression de voir l’histoire d’un mec qui s’en fout que ce que tout le monde pense de lui. Neymar insiste bien sur ce point tant c’est répété plusieurs fois au fil des épisodes. C’est intéressant comme philosophie, mais ça donne plus l’impression d’être en face d’un gars où jamais rien n’est de sa faute.
Quant au côté biographie sportive, ben, franchement, c’est triste à dire pour un joueur promis au Panthéon du football mondial, mais il n’y a pas grand-chose à retenir. La Copa Libertadores en 2011, la Ligue des Champions en 2015, les JO de 2016 (si ça vaut quelque chose vu le niveau des équipes) la Remontada de 2017 et un match contre Strasbourg où il marque un retourné dans les dernières minutes après s’être fait huer pendant tout le match par ses propres supporters. Résultat, le documentaire est assez pauvre sur cette partie.
Documentaire lisse
Au final, les choses les plus intéressantes, sans se révéler dingues, concernent sa vie privée. Après, on ne va pas se raconter des conneries, ça reste très soft. On est là pour « redorer » le blason de Neymar (tout en faisant de la pub pour Lebron James dont Neymar porte le maillot une grosse partie du temps et qui est ici crédité comme producteur exécutif). Bref, le plus intéressant concerne sa relation avec son père. On assiste à un échange plutôt houleux entre eux. Quant au plus émouvant, il concerne la relation entre Neymar et son fils. Surtout sur le passage confinement et les retrouvailles après la défaite en finale du Final 8.
Entre nous, j’avoue que j’ai grincé des dents face au passage de la Remontada. Tout est tourné pour faire en sorte que Neymar soit le héros de ce match. Même s’il en a clairement été le meilleur joueur, tout le côté sur l’arbitrage n’est même pas abordé alors que c’est un des plus gros scandales de l’histoire de la Ligue des Champions avec le match Barcelone – Chelsea (« It’s a fucking disgrace! »). Du côté de Neymar (et de l’agence NR Sports ?), il y a comme une volonté de vouloir réécrire l’histoire. Dès lors, quand je vois ça, j’ai du mal à prendre le reste au sérieux.
Par Christophe Menat parti se préparer à perdre Kylian, pour le Real en plus, putain.
Conclusion
Plus un produit marketing qu’un véritable documentaire, Neymar : Le chaos parfait vaut le coup d’œil comme on regarde la page wiki d’un sportif de haut niveau tout en laissant entrevoir quelques moments intéressants dans son intimité. Bref, on est bien loin d’un The Last Dance. |
|
+
|
–
|
6/10 |