Les chroniques de Coolson : La Classe américaine (1993)

50 ! C’est aujourd’hui la cinquantième chronique, la cinquantième fois que vous constatez les élucubrations d’un homme seul face à son clavier. C’est donc sous forme de cadeau et équipé d’un petit chapeau pointu que je vais vous dévoiler les coulisses d’une chronique de Coolson et parler non pas d’un seul et unique flim, mais de 48 !!! Plus un épisode de Maigret.

  • Lundi : c’est le jour de reprise, le jour où les neurones se réactivent. Aux aurores, la rédaction (enfin moi, quoi) reprend doucement vie, telle la nature qui s’éveille au printemps. 11h, je décide du flim qui sera chroniqué cette semaine. J’élabore des plans alambiqués pour trouver une méthode de pré-sélection, je choisis un angle ou un autre. 11h 45, je craque, roulé en boule sous mon bureau, je me répète inlassablement cette question : bordel de merde, mais sur quoi que je vais écrire cette semaine ? Ce sera finalement repos aujourd’hui, le stress du week-end est encore trop présent.
  • Mardi : arrivée bien matinale au bureau, vers 14h. Je décide finalement de prendre un flim au pif. C’est parti, la machine se met en route. Je le regarde alors 74 fois d’affilée, pour m’imprégner de l’histoire et repérer tous ces petits moments, ces petites anecdotes dont vous êtes si friand.
  • Mercredi : 10h 30, arrivée à la rédaction. Finalement, je vais parler d’un autre flim, j’ai trouvé mieux. La journée d’hier et les 74 visionnages m’ayant épuisé, c’est une journée off. 10h 33, je reprends mes activités annexes : le scrapbooking et la gestion de mon fan-club. 2 adhérents, ça se dorlote.
  • Jeudi : le bureau, 11h 13. C’est le jour J, c’est aujourd’hui que Marvelll a fixé la deadline. Je commence la rédaction de mon article. J’écris alors 300 pages, j’élaguerai plus tard. Après environ une cinquantaine de relectures et l’enregistrement d’un audiobook, pour être sûr, je me dis que peut-être, changer de flim ne serait pas du luxe. Je supprime alors l’intégralité de mon travail. Il est 11h 30, c’était une journée bien chargée. Je m’accorde donc un repos bien mérité.
  • Vendredi : 13h 23. La décision d’arriver au plus tôt à la rédaction a été prise pour boucler au plus vite. C’est la merde, cette semaine n’ayant abouti à rien, je décide de prendre un flim au pif, de mater la bande-annonce et d’écrire trois blagues qui n’amusent que moi. Je la mets en ligne à la bourre, conscient d’avoir déçu notre leader suprême, Marvelll. Combien de temps vais-je maintenir l’illusion de cette grotesque supercherie ? Il est 15h 15, le moment d’un week-end bien mérité avant un retour au bureau sous le signe du travail et de la créativité.

Allez, on prend ses trois bras, son chapeau, ses deux chemises, sa veste, son foulard, son pistolet, ses quatre oreilles et on fait aucune concession.

Cette semaine, c’est La Classe américaine.

! ATTENTION, CE FLIM N’EST PAS UN FLIM SUR LE CYCLIMSE !

La Classe américaine est un film français diffusé le 31 décembre 1993 sur Canal + au pays de Julien Lepers. Le film nous retrace les aventures de Peter et Steven (prononcer Pétère et Steveune), deux journalistes qui enquêtent sur les derniers mots prononcés par l’homme le plus classe du monde, George Abitbol, le jour de sa mort au large de l’atoll de Pom Pom Galli. Ils vont alors commencer la biographie de l’homme en remontant le fil de sa vie et rencontrer les gens qui l’ont côtoyé.

Je ne vais bien évidemment pas parler des acteurs, même Avengers n’a pas réuni autant de légendes à la fois.
Souvent appelé le grand détournement, le film fait en réalité partie d’un triptyque (dites-le avec l’accent québécois, c’est marrant), composé, dans l’ordre de Derrick contre Superman, sorti en 1992, où l’on voit l’inspecteur Derrick essayer de sauver la 5 en créant une Justice League.

Quelques mois plus tard, toujours en 92, Ça détourne, une espèce d’épisodes de Ça cartoon sous acide.

Monde de merde

Le film est monté par Michel Hazanavicius (The ArtistOSS 117, auteur de Les Nuls, l’émission) et Dominique Mézerette qui, pendant plus de 4 mois, vont visionner des tonnes de classiques de la Warner pour essayer de réaliser un film à partir d’extrait, sans scénario, sans lignes directrices, uniquement leurs folies. Ils vont décider de rendre hommage à Orson Welles en utilisant le style de narration de Citizen Kane en racontant la vie de son héros au travers de flash-backs. Cocasse pour quelqu’un qui n’aime pas trop les voleurs et les fils de putes…

Bien entendu, le film ne connaîtra aucune commercialisation, que ce soit au cinéma, en VHS ou DVD. Mais, ayant acquis un statut culte sur internet petit à petit, une armée de fans va le faire connaître et lui donner la place qu’il mérite. Le film a même eu droit à une version entièrement remastérisée, en HD, dont je vous mets le lien YouTube en bas de cet article.

Alors, c’est valable ?

La question ne se pose évidemment pas. On parle dans cette chronique hebdomadaire de cinéma. Ce flim est un flim ultime d’amoureux de cinéma. On y retrouve que des légendes, aussi bien acteurs que comédiens de doublage. C’est drôle, parfaitement écrit et pratiquement aucune réplique n’est pas encore citée encore aujourd’hui quotidiennement. C’est à la fois une prouesse de réalisation, d’archivage. Bref, c’est un must see.
Et si vous souhaitez prolonger l’expérience, je vous conseille le livre, sorti en mai 2020, avec un premier degré et un aplomb incroyable par Alain Véquaud et Michel Hazanavicius AKA Raymond Fucre. Les notes de bas de page sont une mine de punchlines, écrites par l’équipe du Burger Quiz. Pas étonnant quand on sait que Chabat était à la base de ce projet qu’il dut décliner, mais qui finira tout de même par interpréter la voix de Gorge profonde dans le flim.

Et si vous souhaitez prolonger l’expérience de la parodie, je vous conseille bien sûr les vidéos de Mozinor, mais aussi et surtout l’excellent travail de Nicolas et Bruno, les auteurs de Message à caractère informatif, qui reprend le même concept avec des vidéos de films d’entreprise (COGIP, je t’aime) ainsi que de Message à caractère pornographique, avec un long-métrage remonté à base de films X des années 70.

Ils se sont également occupés de la VF de Vampire En Toute Intimités (What We Do In The Shadows en VO) un film néo-zélandais, réalisé par Taika Waititi, sur le réveil de 5 vampires colocataires, vivant à Limoges. Le film est un mockumentaire, qui nous permet d’en savoir plus sur la condition de vampire. À voir en priorité, c’est une merveille.

Bref, vous l’avez compris au travers de cette chronique, j’aime l’humour, le plus décalé possible et surtout quand il implique des gens de grand talent. Allez, je vous laisse, il est 12h 57, c’est le week-end !

Bisous.

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