On associe souvent nos expériences à des moments précis de nos vies, à certains moments clé, comme des témoins de nos bons ou parfois mauvais souvenirs. Et bien évidemment, que serait Noël sans sa cargaison de films ? Alors, préparez vos pièges et votre carabine à plomb, prenez garde aux casseurs flotteurs.
Aujourd’hui, c’est Maman, j’ai raté l’avion !
Pizza Underground
Maman, j’ai raté l’avion ! est un film américain sorti le 16 novembre 1990 aux États-Unis et le 19 décembre 1990 au pays de l’Ovalie. C’est dans une banlieue américaine typique que nous retrouvons le jeune Kevin, 8 ans, interprété par Macaulay Culkin, immense star des années 90, à la carrière aussi dense qu’éphémère. Je sors quelques instants du sujet qui nous intéresse aujourd’hui pour vous signaler que Macaulay Culkin a officié de 2013 à 2018 dans un groupe de rock parodiant le Velvet Underground, Pizza Underground et ou l’intégralité des chansons parle de pizzas. Un génie !
Reprenons… Le jeune Kevin, suite à une dispute familiale, se retrouve obligé de dormir dans le grenier, sera oublié le lendemain matin et ratera l’avion des vacances, d’où le titre du film. Y a pas à chier, ils sont forts à Hollywood. Une bande de cambrioleurs, les casseurs flotteurs, interprétés par Joe Pesci, grand second rôle du cinéma, oscar du meilleur second rôle pour Les Affranchis, et Daniel Stern qui a joué dans quantité de films sympa dont La Vie, L’amour, Les Vaches et sa suite, L’or de Curly, 2 comédies de potes peu connues mais à voir absolument. Ils décident de s’en prendre à la maison des McCallister et c’est là que tout le potentiel de psychopathe de Kevin va se mettre en route, car, plutôt que de prévenir les autorités, il décide alors de se protéger seul, en multipliant les divers pièges à travers la maison, et prenant un soin tout particulier à les faire souffrir le plus possible. Un psychopathe, vous dis-je.
Tu peux garder la monnaie, ça ne me dérange pas.
Le film est réalisé par Chris Columbus, réalisateur, scénariste ou producteur d’une quantité industrielle de films, souvent pour enfants. Il est impliqué notamment sur Gremlins, Les Goonies, Madame Doubtfire, les trois premiers Harry Potter et plus récemment, Les Chroniques De Noël sur Netflix. Il est coécrit par John Hugues, réalisateur de deux chefs d’œuvre du cinéma américain, La Folle journée de Ferris Bueller et surtout The Breakfast Club, à voir à tout prix si ce n’est déjà fait. À la musique, on retrouve le géant John Williams, dont le travail n’est plus à présenter et qui signe une nouvelle fois un thème reconnaissable entre mille. Maman, j’ai raté l’avion ! est encore considéré aujourd’hui comme l’un des films les plus rentables, ayant remporté plus de 170 millions de dollars pour un budget de seulement 18 millions.
Alors, c’est valable ?
Maman, j’ai raté l’avion ! fait partie de la catégorie “films pour enfants”. Aujourd’hui, malheureusement, cela ne rime que rarement avec qualité et consiste souvent à capitaliser sur un effet de mode, comme en témoigne le fond du gouffre intellectuel de pas mal de productions récentes comme, notamment, Le Monde Des Emojis, vaste campagne marketing sans âmes ni d’autres objectifs que de générer de l’argent sur le dos des enfants et qui, comme si le karma faisait bien les choses, s’est joyeusement vautré.
Dans les années 80 et surtout 90, les films pour enfants recevaient un soin tout particulier, pour ne pas prendre les enfants pour des débiles profonds. À l’âge où l’on crée ses goûts, c’est le moment précis ou un soin tout particulier doit être mis en œuvre pour créer du contenu de qualité, et cela, quel que soit le prisme utilisé. Je ne dis pas que Maman, j’ai raté l’avion ! est un chef d’œuvre, c’est une excellente comédie de Noël qui ne vieillit pas. Il a su marquer son époque et aujourd’hui encore, pour beaucoup d’entre nous, un noël sans Maman, j’ai raté l’avion !, ce n’est pas vraiment Noël.