Fiche
D’après le comic Powers de Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming | |
Titre |
Powers
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Acteurs | Sharlto Copley, Susan Heyward, Olesya Rulin, Michelle Forbes, Eddie Izzard, Noah Taylor, Logan Browning, Adam Godley, Andrew Sensenig |
Titre original | – | Saison | 1 |
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Pays | États-Unis | Épisode | 1, 2 et 3 |
Genre | Policier, Science fiction | Format | 42 mn |
Diffusion d’origine | 10 / 03 / 2015 | Chaîne | PlayStation Network |
Dans un monde où les super-pouvoirs sont relativement communs, et pas particulièrement héroïques, deux inspecteurs de police, Christian Walker et Deena Pilgrim, sont spécialement chargés des crimes impliquant des pouvoirs hors normes… |
Critique
Powers était plongé dans l’enfer du développement depuis des années. Au point que j’avais fini par désespérer à l’idée de voir un jour le comic prendre vie. C’était sans compter sur la ténacité de leurs créateurs, Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming (fait rare dans l’univers des adaptations, les créateurs du comic sont aussi producteurs de la série TV). Bref, aujourd’hui, on peut enfin voir le résultat.
Dire que Powers a connu un parcours chaotique n’est pas une sinécure. Il faut dire que Brian Michael Bendis a annoncé la mise en place du projet en 2009 ! Soit, il y a 6 ans. À l’origine, la série aurait dû être diffusée sur la chaîne FX, puis les années ont passé et FX a laissé tomber, pas vraiment convaincu par le potentiel. Sony, jusqu’ici coproducteur, en a profité pour récupérer le projet et s’en servir pour promouvoir son PSN en offrant la série gratuitement pour les abonnés PSN+ (si vous n’avez pas de Play, vous pouvez toujours vous rabattre sur OCS Choc).
Offre confuse et mal maîtrisée
Une excellente idée, mais dans la pratique, c’est presque désastreux. Déjà, il fallait savoir que la série était diffusée en H+24 par rapport aux States. Du coup mardi soir (date de la sortie américaine), je me suis retrouvé comme un con à la chercher sur le PSN. Puis, mercredi soir, y avait Chelsea/PSG (yeah !!!), donc j’ai reporté ça à jeudi soir. Jeudi, il y avait bien la série, mais il fallait payer à un prix scandaleux. Presque 3 euros pour un seul épisode ! Et je n’arrivais pas à trouver la fameuse version gratuite pour les abonnés PSN+. M’a-t-on menti ?
Celle-ci existe bien, mais il faut d’abord télécharger l’application Powers. Merci de nous prévenir (en même temps, on se doute bien que ce ne soit pas innocent). D’ailleurs, il ne faut pas trop traîner pour regarder les trois premiers épisodes, car ils ne sont gratuits que pour 19 jours (jusqu’au 29 mars, donc). Bref, après m’être battu, je me suis dit que je vais ENFIN pouvoir regarder la série tranquillement… Que nenni, le visionnage a été horrible à cause des coupures réseaux intempestives (rendez-moi mon Netflix !). Malgré tout, j’ai quand même regardé jusqu’au bout les trois premiers épisodes pour vous donner mon compte-rendu. En tout cas, si Sony voulait faire un coup de pub pour son service… Eh bien, c’est franchement raté. Heureusement que c’est gratuit, ça permet d’être plus indulgent.
Vous êtes sûrs que ce n’est pas un fan made ?
Autant vous le dire direct, la série Powers offre des lacunes hallucinantes à ce niveau. La réalisation, les décors et les effets spéciaux sont catastrophiques ! Quelle laideur ! Je ne sais pas quel est le budget, mais ça fait bien peur. C’est limite si on ne se croyait pas dans un court-métrage fait par un amateur. En fait, non, ce n’est pas « limite », je me croyais vraiment en train de regarder une série faite par des fans (et encore, c’est faire injure à certains d’entre eux). Le pire survient dans l’épisode 3 où Zora manifeste ses pouvoirs… Je n’avais pas d’autre réaction que ça : « C’est sérieux, ces effets spéciaux ? ».
Si Sony voulait faire un gros coup de pub avec sa première série… Il s’est tiré une balle dans le pied. Non, une balle ne suffit pas. C’est carrément une roquette. BOUM, un suicide à la Unreal Tournament.
La puissance de la série réside dans son scénario et ses acteurs
Malgré tout, je n’arrive pas à détester Powers comme Constantine. Il faut dire que la série réussit de belles choses au niveau des points les plus importants pour une série : les acteurs et le scénario. Commençons par les acteurs. Tout d’abord, le héros incarné par Sharlto Copley est une réussite grâce au charisme de son interprète qu’on avait déjà vu comme héros dans l’excellent District 9 et qui est actuellement à l’affiche au cinéma dans Chappie où il incarne… Chappie.
Ça n’a l’air de rien, mais c’est exactement l’inverse de Constantine (série solide techniquement, mais avec des acteurs incroyablement mauvais), Copley balance un héros obsédé par la perte de ses pouvoirs et semblant à moitié impliqué dans son boulot. Comme partenaire, on lui adjoint la petite Susan Heyward. Le duo digne d’un buddy movie fait mouche à base de répliques assassines. En plus de ça, on compte sur des bad guys vraiment réussis dont Wolfe (terrifiant Eddie Izzard) et Johnny Royalle (Noah Taylor). Le tout dans un univers pas forcément original (hop, on remplace les célébrités par des super-héros), mais suffisamment étoffé pour être captivant. Je précise que je n’ai pas lu les comics, donc je suis entré comme un newbie dans l’univers.
L’intrigue des trois premiers épisodes suit principalement Calista, une jeune fille qui rêve de devenir une super-héroïne. Cette dernière est prodigieusement agaçante par sa naïveté et sa propension à faire systématiquement le mauvais choix. Mais bon, je suis désormais blindé grâce à Smallville et Arrow. En plus, l’actrice n’est pas mauvaise. On peut déjà voir qu’il ne s’agit pas d’une série à la « Les Experts » (à chaque épisode, son intrigue), mais véritablement une intrigue évoluant à chaque épisode. Je préfère.
Si on pouvait se demander pourquoi trois épisodes d’un coup pour la première de la série. Après visionnage, il n’y a pas de doutes. Le dernier épisode offre un cliffhanger de malade qui donne vraiment envie de savoir ce qui va se passer ensuite, ce qui n’était pas le cas pour les deux premiers. D’ailleurs en parlant de ce cliffhanger, ça me fait penser que la série offre des passages pas mal gores comme une tête qui explose à la Scanners qui me fait dire que la série la plus proche de Powers, c’est l’anglaise Misfits. La vulgarité en moins.
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
Powers est une série bizarre. C’est moche, mal réalisé et le support technique est catastrophique (coupures réseaux, application gratuite planquée), mais bizarrement, je l’aime bien. Il faut dire que les acteurs ne sont pas mauvais et l’intrigue donne globalement envie d’en découvrir plus, sans compter sur un univers solide, même si peu original.
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7/10 |