Fiche
Phase 2 du Marvel Cinematic Universe | |
Titre | Avengers : L’Ère d’Ultron |
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Réalisateur | Joss Whedon |
Scénariste | Joss Whedon |
Acteurs | Chris Evans, Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Mark Ruffalo, Jeremy Renner, Elizabeth Olsen, Aaron Taylor-Johnson, James Spader, Paul Bettany, Andy Serkis, Don Cheadle, Cobie Smulders, Linda Cardellini, Samuel L. Jackson, Idris Elba, Hayley Atwell, Stellan Skarsgård, Anthony Mackie, Thomas Kretschmann, Claudia Kim, Lou Ferrigno et l’unique Stan Lee |
Titre original | Avengers: Age of Ultron | Date de sortie | 22 / 04 / 2015 |
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Pays | États-Unis | Budget | 250 000 000 $ |
Genre | Action, Aventure, Fantastique, Science-fiction, Thriller | Durée | 2h 21 |
Alors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine. Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps… |
Critique
Ai-je vraiment besoin de faire une introduction pour dire quelles attentes sacralise ce deuxième opus de l’équipe de super-héros, les Avengers ? Non, assurément non. Il s’agit de l’événement le plus attendu de l’année. Allez, je suis fair-play, le film le plus attendu de l’année ex æquo avec Star Wars 7. Mais ne nous leurrons pas, pour les vrais fans, 2015, c’est Avengers : L’Ère d’Ultron… et les autres.
Sorti de la salle, je n’avais plus les mots à la bouche, ni même à l’esprit. Je n’arrivais même plus à rationaliser. Je venais juste d’en prendre plein la gueule comme un Rocky digne de ce nom. Et j’étais déçu. Après tout, cet épisode avait mis en scène tout ce dont je rêvais. Du coup, j’avais une petite frustration découlant de la peur de ne plus jamais revivre un événement d’une telle magnitude. Je le dis franchement, Avengers : L’Ère d’Ultron représente la quintessence du film de super-héros. Joss Whedon a réussi l’incroyable exploit de condenser une aventure aussi dense en seulement deux heures et quart. Non mais franchement, il aurait ajouté une demi-heure, je n’aurais rien trouvé à redire. Une heure de plus, non plus. En fait, c’est bien là le problème. On en redemande. Encore. Et encore. Et encore. Mais comment voulez-vous faire autrement ? C’est un tel plaisir et c’est justement ce format réduit qui provoque ce sentiment. On n’a pas le temps de s’ennuyer, on n’a pas le temps de piquer un petit roupillon, tout va tellement vite. C’est typiquement le genre de films qui se revoit des tas de fois tant il est riche… et jouissif.
Le tout commence avec une hallucinante scène d’ouverture digne d’un James Bond, inspiration avouée de Joss Whedon. Tudieu. Cette scène, elle est juste ouf (gros choc en voyant l’utilisation originale de la moto par Captain America – du fun à l’état pur). Direct, dès le départ, on n’a même pas le temps de lever la garde qu’on se prend déjà des uppercuts. Au niveau de la réalisation. Joss Whedon a mûri depuis Avengers qui, malgré toutes ses qualités, ressemblait pas mal à un épisode d’une série télé (très, très) riche. Il a même vachement mûri, un peu comme ce camarade de classe qui a pris vingt centimètres et de la barbe, cet été-là. Et quand on pense au fait qu’il ne réalisera pas le 3, ça fout la rage, une rage digne d’Hulk. Parce que vu l’évolution de la réalisation entre le premier et celui-ci, on n’ose même pas imaginer ce qu’aurait pu donner le troisième.
Ce n’est plus un combat d’hommes
Ce qui m’a choqué sur la scène d’ouverture (et qu’on retrouve par la suite), c’est l’exploitation naturelle des super-héros. Comme si leurs pouvoirs n’étaient désormais plus que des choses banales. Je ne suis peut-être pas clair. Ce que je veux dire, c’est que dorénavant la réalisation ne perd plus de temps à afficher chaque héros individuellement afin de mettre en avant ses pouvoirs. Non, tout le monde se bagarre en même temps. À l’écran, ça donne un joyeux carnage digne d’une double page de comic (ces fameux combats de mêlée). J’aurais tellement aimé avoir une télécommande entre mes mains pour pouvoir mettre sur pause et admirer ce tableau. On n’est plus dans un monde d’hommes, mais de dieux (et cela sonne comme un écho du fabuleux générique de fin).
Ce nouvel Avengers marque aussi une transition. La première partie sonne comme un prolongement du premier opus avec son lot de moments fun (mention spéciale pour la petite fête) et un ratio de blagues par répliques assez ouf. On retrouve même une sorte de remake de la séquence culte où la caméra se balade sur le champ de bataille pour observer les occupations de chaque Avenger. Toutefois, l’arrivée d’Ultron marque une rupture. Il est terminé l’Âge d’Or des super-héros. On rentre dans un nouvel Âge. L’Âge d’Ultron. La rupture de ton est brutale et ressemble à celle entrevue dans le thriller politique survitaminé, Captain America: Le Soldat de l’Hiver. Les relations se font plus tendues, les ennemis sont plus puissants (passer de Loki à Ultron, c’est un peu comme passer de Freezer à Cell) et les enjeux deviennent plus dramatiques, donc l’ensemble tend vers des proportions épiques comme en témoigne le plan machiavélique d’Ultron (je ne l’aurais jamais imaginé, j’ai mis longtemps avant de capter ce qu’il voulait faire).
Le frisson du champ de bataille
Or qui dit épique, dit séquence frisson et j’en ai compté trois. Je ne vais pas les énumérer (ben oui, on est dans une critique dite sans spoilers 😀 ), mais je pense que tu vas vite savoir (ou tu sais déjà) lesquelles. Non, mais c’est juste ouf (CTRL-F : « ouf », ah oui, quand même, j’ai déjà employé le mot trois fois, bon, je vais essayer de calmer le jeu avec ce mot, mais ça risque d’être dur tant c’est ouf… et merde !). Encore une fois, Joss Whedon fait des miracles en réussissant merveilleusement à équilibrer les scènes d’action et les passages dramatiques utiles pour développer les relations et les enjeux. Je soupçonne le bonhomme d’avoir établi un template pour son scénario et de l’avoir suivi à la lettre, tant l’équilibre est minutieux.
Sans surprise, les scènes d’action en foutent plein la tronche (hop, des jabs in my face). C’est hallucinant à dire, mais sur ce point, le premier Avengers est enterré sans aucun souci. J’ai envie de parler des scènes d’action, de commenter chaque passage où je me suis éclaté, mais encore une fois, je me bride pour ne pas spoiler. Je me bride tellement que ça va laisser des cicatrices. En tout cas, juste une phrase : « Pauvres décors ». J’ai guetté la mention « Aucun décor n’a été maltraité pendant le tournage » durant le générique final, mais elle n’est pas apparue. Mon dieu, il faut contacter la SPD (la Société Protectrice des Décors) ! Bêtises mises à part, ce qu’il faut savoir, c’est que c’est du lourd, du très lourd ! La concurrence a dû blêmir.
La grande nouveauté de cet épisode concerne l’arrivée d’un méchant censé être plus « terrifiant » que Loki. Parce que bon, je l’aime bien Loki, mais ce n’est pas lui qui va me faire faire dans mon froc. Alors Ultron, bad guy ultime ? À cette question, je répondrais… Non. Ah, ah, c’était une question piège, parce qu’il ne faut pas oublier Thanos. Boum, direct, t’es tombé dans mon trou. Je sais qui je vais manger ce soir, et c’est toi. Bon, faut sérieusement que j’arrête de balancer des propos abracadabrants. Mais comprends-moi, à force de me censurer à ne pas parler du film en détails, ça finit par me monter au cerveau. Je sens la folie qui guette. Transition parfaite, car folie = Ultron. Le robot étant un pur psychopathe. Le passage avec « Gollum », juste jubilatoire, est l’illustration parfaite de cette folie tout en amenant discrètement Black Panther. Le seul regret que j’ai avec ce méchant concerne sa psychologie pas assez approfondie à mon goût. Personnellement, ça va, car je connais le personnage, mais je ne suis pas sûr que le spectateur lambda prenne conscience de toute la dimension dérangée du personnage. Je trouve que Joss Whedon aurait pu essayer de rallonger ou rajouter des scènes avec lui. C’est d’autant plus flagrant quand on pense à Wilson Fisk (mais bon, ce n’est pas le même format non plus).
Dans son sillage, deux nouveaux personnages (ou plutôt trois, mais ça ne colle pas avec la suite, donc deux, et ne m’emmerde pas) : les Jumeaux. Quicksilver, franchement, il est pratiquement sous-exploité. Mais ce n’est pas de sa faute. C’est celle de sa sœur jumelle. Wanda Maximoff. Quel kiff, ce personnage. C’est celle qui procure le plus de sentiments avec l’autre nouveau. Sur une séquence, elle m’a fait croire dans un film d’horreur. Je me rappelle m’être dit : « Mais c’est quoi ce bordel, on est dans un The Ring ou quoi ? ». Sur une autre (et même deux), elle a fait dresser tous les poils de mes bras. Brrr, j’ai trop hâte de revoir ces deux scènes lors de mon deuxième visionnage déjà programmé à la date de la sortie du film. Sur encore une autre, elle m’a fait lâcher des larmes et mon cœur a rugi : « Vengeance ! ».
Joss Whedon avait une Vision
Or qui dit Scarlet Witch, dit Vision (les lecteurs de comics me comprendront). Longtemps, cet individu a été caché de toutes les promos. Même l’affiche personnage, il a fallu l’attendre un sacré bout de temps. Et je n’ai envie de dire qu’une seule chose : merci, le service marketing de ne pas avoir spoiler le personnage. C’est juste l’Avenger le plus cool de tous les temps ! Bon, je vais peut-être un peu vite là, car je sais bien que derrière, il y a Hulk, Captain America, Iron Man ou encore Thor. Donc je reformule, si le premier Avengers avait Hulk, celui-ci a Vision. Franchement, je m’attendais à un truc sympa avec lui, mais certainement pas à ce point.
On vient de boucler le tour de manèges avec les nouveaux. Concernant les anciens, c’est une autre histoire. Des histoires vraiment inattendues. Une romance surprise et plutôt bien foutue (j’ai plongé dedans, la tête en avant). Une histoire de famille what’s the fuckienne juste géniale. Je le redis, mais Joss Whedon a fait des prouesses scénaristiques épatantes avec un équilibre entre les personnages parfait tout en approfondissant ceux qui n’ont pas eu droit à des films solos. Le pire, c’est de se dire que le mec a pondu le scénario tout seul ! Non, mais t’es sérieux, t’as fait ça tout seul ? Et en plus, tu t’es impliqué sur les films solos pour être sûr que ça colle. Tu m’étonnes que tu veuilles arrêter, je n’ose pas imaginer le boulot. Grâce à Scarlet Witch, Joss Whedon a mis en boîte des séquences que je n’aurais jamais cru voir dans un blockbuster Marvel. Et certaines ne sont pas sans conséquence : Ragnarok, si tu m’entends. Comme signe de l’orientation dark de cet épisode, Tony Stark fait beaucoup moins de blagues. Je vous rassure, il en fait encore et c’est toujours aussi drôle, mais ce n’est plus un one man show comme sur le premier. Le signe que les temps ont changé. Les clairons s’élèvent et murmurent à l’oreille du vent, la fin de l’Âge d’Or. Tout risque de changer pour Avengers 3.
Cette fois-ci, pas d’article pour expliquer la scène post-générique, elle est suffisamment explicite. Le caméo de Stan Lee ? Il avait raison. Le Dieu de l’univers Marvel avait raison. C’est son meilleur caméo, et de loin !
Par Christophe Menat, le , en direct depuis la Tour des Avengers.
Conclusion
Pardonne ma vulgarité, mais sur le cul, j’ai été ! Là, franchement, c’est dur de critiquer. Il y a tout dans ce film : j’ai ri, j’ai été ému, j’ai frissonné, j’ai pleuré. Tout ce qu’on demande à un blockbuster. Bref, tu fais chier, Joss Whedon ! Pourquoi ne veux-tu pas continuer et conclure en beauté la trilogie Avengers ?
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10/10 |