Il existe une dimension au delà des limites du temps, des concepts même de temporalité. Une dimension ou la relativité n’est qu’une fumeuse théorie: elle est à la croisée des fliks et des flaks, des sabliers et des montres calculettes. Le point de rencontre des ténèbres du fond du bus de la ligne 6 qui va vous faire arriver en retard pour votre date tinder. C’est la temporalité de la folie, d’un homme hors du temps, sans pile à sa montre, sans soleil pour son quartz. C’est….
J’aime la SF. Non, j’adore la SF. Mais force est de constater que ce style est autant représenté par des chefs d’œuvre que par des nanars de haute volée.
J’aime Seth MacFarlane. Non, j’adore Seth MacFarlane. C’est un touche-à-tout qui réussit quasiment tout ce qu’il entreprend. Bon, il est vrai qu’au cinéma, ce n’est pas dingue, mais je pense que son humour ne supporte pas le passage à la moulinette d’Hollywood.
Au-delà du fait que Family Guy soit, pour moi en tout cas, la série la plus drôle du monde (et après une quinzaine de visionnages, je connais mon sujet), je trouve que c’est un homme passionnant, passionné et qui n’a pas la reconnaissance qu’il mérite à l’internationale.
Alors, quand Seth MacFarlane se dit : « Tiens, et si je me lançais dans une série de SF de qualité avec la totalité de mes talents ? ». Bah moi, je dis oui.
De quoi ça parle The Orville ?
Au 25ème siècle, la terre fait partie de l’Union Planétaire, une fédération galactique visant à explorer les étoiles. Le capitaine Ed Mercer, interprété par Seth MacFarlane, se voit confier le commandant du Orville, un vaisseau de classe moyenne. Pour ce faire, il sera accompagné d’un équipage hétéroclite, composé de plusieurs peuples de la fédération, ainsi que d’un capitaine en second non désiré.
Et c’est bien The Orville ?
Vous connaissez cette sensation quand vous terminez une série, cette sensation qu’on vient de laisser partir nos amis. Cette sensation que c’est fini, on retrouvera jamais plus de série qui nous fera autant vibrer. Bah, moi, ça m’a fait ça The Orville.
En tant que fan de MacFarlane, j’ai commencé par regarder en me disant que j’allais voir une parodie de Star Trek, avec son humour bien à lui. Mais que nenni, il a tellement bien mené sa barque que c’est Star Trek qui est devenue une parodie de Star Trek.
Et c’est là que la genèse de The Orville prend tout son sens. Seth MacFarlane est un immense fan de Star Trek. Au point qu’en 2004, il s’offre le kiff suprême en passant une tête dans 2 épisodes de Star Trek Enterprise.
L’idée commence alors à lui trotter dans la tête, mais à l’époque, Star Trek existait encore à la télé, sous sa forme la plus classique. Après la production de deux séries documentaires Cosmos : A Spacetime Odyssey et Cosmos Possible Worlds, il est temps pour lui de se mettre à l’œuvre. Il fait alors appel à bon nombre de gens ayant participé à Star Trek et les engage sur son nouveau projet, The Orville.
Il vend alors le projet à la Fox comme un pastiche de Star Trek, mais avec une idée derrière la tête : faire du Star Trek.
Et soyons lucide, The Orville, c’est Star Trek. Mais le Star Trek à l’ancienne, celui qui a créé sa légende.
Pourquoi je dois regarder The Orville ?
La série part comme une série de MacFarlane. Des blagues, une ambiance bonne ambi. C’est cool, mais on n’y est pas encore.
Mais rapidement, le ton change, plus encore dès le début de la saison 2. On oublie les blagues, et on raconte de vraies histoires, qui parlent de vrais sujets de société. Rapidement, dans la saison 1, on parle de transidentité, du rapport à la religion, de l’omnipotence des réseaux sociaux. Et tout ça, sous couvert de série humoristique.
Et la saison 2 opère déjà une belle mutation. Finis les gags, on fait du Star Trek à fond. Le budget est revu à la hausse, les personnages sont creusés, on continue à se questionner sur notre monde actuel, le tout enrobé d’effets spéciaux qui prennent un niveau assez incroyable pour une série qui, chez nous, reste quasi inconnue.
Je n’ai pas encore eu la chance de voir la saison 3, largement retardée par la crise COVID, mais j’en ai lu/vu/entendu que le plus grand bien et visiblement la métamorphose est achevée : The Orville est une gigantesque série de SF.
Bref, je pourrais en parler pendant des heures tant cette série m’a conquis. Si vous franchissez le pas, ne vous arrêtez pas à son aspect volontairement cheapos/ringard. D’un, ça s’améliore grandement par la suite et de deux, n’oubliez pas non plus comment Dr Who peut être l’une des meilleures séries ever, avec des effets visuels fait sur Paint.
Bisous
PS : Allez aussi écouter ses albums si vous kiffez le style crooner, ce gars, c’est la réincarnation du Rat Pack. Et puis la série fait énormément de référence au groupe Journey, des légendes du rock que vous vous devez de découvrir si ce n’est pas déjà fait.
Ma note : ∞ sur 20