Critique : Winter’s Bone

La recherche soporifique d’une jeune fille

Dans ma course effrénée pour voir tous les films nominés dans la catégorie meilleur film pour les Oscars 2011 avant le 27 février (date de la cérémonie), j’ai fait un pas en avant en voyant Winter’s Bone (très joli titre en passant) en avant-première à UGC Les Halles. J’ai pu aussi assister à une question-réponse avec la réalisatrice Debra Granik et l’actrice principale Jennifer Lawrence (elle avait mis des talons vachement haut).

Au fin fond du Missouri, une fille de 17 ans, Ree Dolly, s’occuper seule de sa mère (malade), son frère de 12 ans et sa sœur de 5 ans. Son père, Jessup, a disparu. Ce qui ne semble pas les déranger jusqu’au jour où un chasseur de primes vient leur annoncer que leur père a mis leur maison et leur terrain en caution et il est introuvable à quelques jours du procès.
Ree Dolly se met en tête de le retrouver mais dans ce village paumé, il n’est pas bon de poser certaines questions.

Je continue à apprendre à jouer dans mon second film mais je m’en fous, je suis nominé quand même

L’intrigue principal est d’un ennui absolu car desservie par une actrice plus que moyenne. Je comprends mal sa nomination aux oscars, un coup de pub ? J’ai été surpris par la pauvreté de son jeu qui trahit son amateurisme (elle n’a fait qu’un film auparavant). Elle est très belle mais son regard est désespérément vide.

Cela est encore plus choquant quand survient Teardrop, son oncle dans le film, joué par l’excellent John Hawkes. Celui-ci nous régale d’une prestation juste, il est capable de nous faire peur et de nous émouvoir. Lui, par contre, mérite amplement sa nomination.

Je cherche mon papa et personne ne veut m’aider

Revenons à l’intrigue, on nous raconte l’histoire d’une Cosette qui recherche son père dans un village où il se passe des choses pas nettes. Dans le même genre, je lui préfère largement Le Ruban Blanc qui dépeignait un village qui subissait la montée du fascisme et dont l’ambiguïté et l’ambiance malsaine écrasent tout ce qui a été fait dans Winter’s Bone.

L’intrigue est au demeurant très classique, ne réserve aucune surprise et se part même…Spoiler

… d’un happy end qu’on n’aurait jamais cru voir.

Je cherche des qualités justifiant la nomination de mon film

Le film n’est pas complètement mauvais non plus. Les décors du Missouri donne un cachet au film de plus, les personnages outre l’actrice principale semblent habités par leur rôle principalement John Hawkes. De plus, j’ai beaucoup aimé l’introspection dans la vie d’une plouc du Missouri.

Vous l’avez compris, c’est ma déception de cette début d’année. Alors que sa nomination aux oscars et sa bande annonce m’avait fait espérer à un petit bijou, on se retrouve devant un film bénéficiant d’une ambiance qui souffre de la comparaison avec le Ruban Blanc et d’une intrigue ne réservant aucune surprise.

Sa scène culte : la conclusion de l’intrigue de la recherche du père.

Note : 6/10

 
PS : Lors du question-réponse, un gars a demandé à Jennifer Lawrence, qui était la favorite pour l’oscar de la meilleure actrice. Celle-ci a répondu : « Nathalie Portman » avec un sourire.

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